Montpellier doit garder le tempo

Pour le compte de la 11e journée de D1 qui se jouera ce week-end, le Montpellier Hérault recevra le promu lillois. Avec un effectif bien plus étoffé que son adversaire, les Pailladines, actuellement 3e du championnat, restent pourtant prudentes. Focus.

 

 

 

Cette saison le Montpellier Hérault joue sur trois tableaux : le championnat d’abord, mais aussi la Ligue des Champions, dont les quarts de finale se joueront en mars, et la Coupe de France, dans laquelle les clubs de D1 feront leur entrée le 7 janvier prochain, pour les 32es de finale. Un agenda bien chargé pour les Héraultaises, qui n’avaient plus joué en Ligue des Champions depuis plus de sept ans. Si pour le moment les joueuses de Jean-Louis Saez ne semblent pas avoir trop souffert de ce calendrier bien booké, la possibilité de les voir faiblir un peu reste néanmoins envisageable.

 

Pas de top sans être au top
Les Montpelliéraines n’ont enregistré que deux défaites en championnat depuis le début de l’exercice 2017-2018. La première face au leader lyonnais, où les Languedociennes avaient bu la tasse, avec une défaite 5 buts à 0, lors de la 4e journée. Janice Cayman, se souvient : « Contre Lyon, nous avons manqué de sérénité et de justesse quand nous avions le ballon. L’OL a été vraiment bien dans son match alors que nous étions dans un jour sans, ou en tout cas, en dessous ce que nous pouvons faire. Peut-être que nous nous mettons un peu trop de pression sur les gros matches. Nous devons aussi travailler et progresser sur cet aspect. » Un mois plus tard, face au Paris Saint-Germain, le MHSC souffrait à nouveau de la « pression », et manquait l’occasion de bousculer les Parisiennes (défaite 3-1). Une première période ratée, deux buts encaissés sur coups francs, le troisième inscrit par Marion Torrent contre son camp… Ce n’était encore pas un bon jour pour Montpellier, même si Cayman sauvait l’honneur sur pénalty en fin de match.
La championne d’Europe néerlandaise, Anouk Dekker analyse : « Ce sont deux adversaires et concurrents très forts. Lyon était meilleur et c’était donc logique et mérité qu’elles gagnent. Contre le PSG, notre manque de vigilance sur coups de pied arrêtés, nous a valu de ne pas prendre de point ce jour-là. C’est aussi dommage que nous n’ayons pas concrétisé nos occasions. Nous savons que les opportunités ne sont pas nombreuses contre ces adversaires, et que nous devons les mettre au fond pour gagner. Nous ne l’avons pas fait contre Paris, et la défaite était là. »

 

 

« Être encore plus efficaces et avoir un bloc plus compact… »

 

 

A part face aux deux cadors devant elles au classement, les Languedociennes ont remporté toutes leurs rencontres de championnat. Pourtant, on a parfois eu l’impression que l’équipe était poussive, ou que certaines victoires étaient un peu longues à se dessiner. Pour exemple, la rencontre du week-end dernier, à Soyaux, où les joueuses de Jean-Louis Saez étaient à 1-1 jusqu’à la 82e minute de jeu, et se sont finalement imposés 5 buts à 1. Ou encore, la courte victoire face à Guingamp (1-0, 6e journée), obtenue grâce à un coup-franc de la défenseure, Laura Agard. Alors comment expliqué ce « phénomène » ? Bien qu’armé de nombreuses joueuses offensives de qualité, le MHSC manque par moment d’efficacité (même si il a finalement marqué davantage que le PSG pour le moment -38 buts inscrits par Montpellier, contre 28 pour Paris-). Bien que doté d’un effectif relativement étoffé et complet, le MHSC peine parfois à se trouver collectivement. Bien que comptant un bon nombre de joueuses d’expérience, le MHSC n’arrive pas toujours à faire preuve de sérénité et de régularité dans ses matches. Pour Dekker, l’équipe a « beaucoup de qualité » mais les Pailladines doivent « être encore plus efficaces et avoir un bloc plus compact pour récupérer plus vite le ballon ensemble ». Sans doute un peu de tout ça oui, mais malgré ces interrogations, Montpellier s’en sort, et s’en sort même plutôt bien finalement. Alors si l’équipe continue de progresser sur les points soulevés précédemment, ainsi qu’au niveau de son jeu collectif, la deuxième partie de saison pourrait bien voir les Pailladines se rapprocher du duo de tête et rajouter une dose de suspense dans la course à l’Europe pour la saison prochaine.

 

 

« L’hiver est toujours un moment un peu plus compliqué dans la saison »

 

 

Pour les footballeuses, et bien d’autres sportives -surtout celles qui pratiquent en extérieur-, les mois hivernaux sont toujours une passe difficile dans une saison. Avec moins de lumière du jour, des températures plus basses, les premiers flocons, etc… Les organismes et le moral des joueuses en prennent souvent un coup, alors on peut être un peu plus indulgents et comprendre que le rythme des matches n’est pas toujours aussi bon que les supporters le souhaiterait à cette période de l’année. L’internationale belge, Janice Cayman, confirme: « Je pense que l’hiver est toujours un moment un peu plus compliqué dans la saison. Comme nous avons pas mal d’internationales dans l’équipe, peut-être qu’il peut y avoir une baisse de régime, mais je crois que nous gérons ça assez bien pour le moment. »
Avec l’Euro l’été dernier, et l’enchaînement des matches nationaux et internationaux, le calendrier est en effet assez chargé, et demande sans doute un plus gros investissement de toutes. Si les joueuses héraultaises veulent décrocher un nouveau ticket pour la Ligue des Champions la saison prochaine, elles devront habilement jongler entre performance et récupération pour mettre toutes les chances de leur côté. Pour Anouk Dekker, milieu de terrain, la fatigue commence à se faire sentir, et les vacances à se faire attendre… « Ces six derniers mois ont été intenses pour moi, avec des vacances très courtes après l’Euro. Forcément c’est beaucoup d’efforts de jouer sur toutes les compétitions et de voyager autant, mais en même temps c’est ce qui est aussi stimulant quand on est compétitrice. On a rien sans rien, mais la trêve hivernale va faire du bien (Sourire). »

 

 

Une rencontre à l’accent belge
Les Lilloises auront aussi envie de poser des problèmes à leurs homologues du Sud, et pour cela elles peuvent compter sur leur combativité, et une Ouleymata Sarr en forme, qui a marqué 5 buts des 9 inscrits par son équipe depuis le début de la saison. Si pour Anouk Dekker cette rencontre n’a pas de signification particulière et que c’est u peu l’inconnu « Je ne connais pas trop l’équipe lilloise, seulement deux ou trois joueuses. Contre nous, elles vont probablement être dures défensivement et dans les duels, jouer assez bas, et attaquer en contre », il y’en a une pour qui le match de samedi sera un peu spécial : Janice Cayman. Ce samedi, cette dernière retrouvera plusieurs joueuses qu’elle connait bien, puisque depuis la montée du club lillois, la Belge n’est plus la seule représentante de son pays dans le championnat de D1. En effet, Maud Courtereels, Silke Demeyere, et Jana Coryn (3 buts), arrivées dans le club du Nord il y a maintenant près d’un an et demi, vont affronter leur compatriote pour la première fois. La Montpelliéraine nous fait part de son sentiment avant ce premier MHSC-LOSC : « C’est toujours cool de jouer contre des filles que l’on connait, et cela fait plaisir de voir d’autres Belges évoluer dans le championnat de France. Je sais ce qu’elles sont capables de faire alors il faudra aussi garder un oeil sur elles (Sourire) ». Entre avantage et inconvénient de bien connaître la façon de jouer des adversaires, les Pailladines devront aussi se méfier de leur deuxième adversaire du jour : elles-mêmes.

 

 

Propos recueillis par Sandrine Dusang

 

 

Crédits photos : MHSC, FB Belgian Red Flames

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