Renforcer la visibilité du football féminin et du sport féminin en général ? Tel est l’objectif officiel que se donne Mondogoal à travers son tournoi fictif basé sur la Coupe du monde de football féminin de juin-juillet 2015 au Canada.
Mondogoal affirme avoir conçu le premier jeu virtuel payant au monde pour un sport collectif féminin. En l’occurrence, un jeu spécialement adapté pour le mondial 2015 au Canada. Le jeu se joue sur ordinateur, à deux ou à plusieurs. Il correspond à ce que l’on appelle fantasy soccer outre-Atlantique et fantasy football outre-Manche. Autrement dit, chaque participant compose son équipe idéale et marque des points en fonction des performances de ses poulains – plutôt de ses pouliches, puisqu’il s’agit ici de sport féminin.
Cloner Abby Wambach, oui, mais pas trop
À l’occasion de Canada 2015, le jeu s’appuiera sur les quatre matches de classement de la journée. Chaque participant devra composer une équipe virtuelle de onze joueuses, mais en respectant un plafond salarial précis. Il est donc inutile de « recruter » onze fois Abby Wambach : parce qu’elle ne joue pas forcément bien à tous les postes (Sarah Bouhaddi ou Hope Solo feraient mieux l’affaire dans les buts) et parce que, de toute façon, elle a de quoi ruiner plus d’un comptable. Bref, on additionne les points obtenus par les « vraies » joueuses au cours de la journée et c’est le meilleur score « virtuel » qui remporte le gros lot de la journée. En cash.
Chaque participant dispose d’une masse de statistiques actualisées en temps réel, aussi bien pour chaque équipe que pour chaque joueuse. Nombre de buts, de tirs cadrés, de passes décisives, réussies, ratées, de fautes provoquées ou subies, etc. Autant d’éléments susceptibles de faire de ce jeu le second écran idéal au moment où se joue chacun des matches.
L’ombre d’un doute
La légitimité de Mondogoal ? Ce spécialiste du jeu virtuel propose déjà des tournois de fantasy soccer liés aux championnats de foot espagnol, français, britannique et allemand, mais aussi à la Champions League et à l’Europa League. Mondogoal a également signé des partenariats avec les équipes de Barcelone, Chelsea, Liverpool, Manchester City, AS Roma et West Ham. C’est dire que cet opérateur n’a pour l’heure aucune expérience du football féminin. Et c’est là le moindre de ses défauts.
Tout le monde peut participer au jeu virtuel de Mondogoal. À condition de payer. Eh oui, c’est un jeu payant. Combien en coûtera-t-il pour Canada 2015 ? Mondogoal ne le précise pas pour l’instant. Est-ce bien légal ? Mondogoal ne précise pas non plus si son jeu respecte la réglementation française applicable aux paris sportifs et aux jeux d’argent.
Logique, puisque la société Mondogoal n’opère pas depuis la France. Mondogoal est immatriculé dans l’île britannique de Man, plus connue pour sa fiscalité arrangeante que pour ses performances footballistiques. Mondogoal s’enorgueillit d’actionnaires aussi prestigieux que Google, eBay et Morgan Stanley. Où l’on comprend à demi-mot l’importance du football dans l’optimisation fiscale, voire dans le recyclage de profits d’origine incertaine.
Crédit Photo : mondogoal.com