Mercato : La Chine passe à l’offensive

Chez les hommes, le championnat de Chine fait les gros titres depuis plus d’un an en recrutant à prix d’or des joueurs étrangers. Chez les femmes, la Chine passe également à l’offensive comme le montrent les récents mouvements et offres révélées, mais avec un championnat autrement plus compétitif.

 

 

 

Cristiane, Isabell Herlovsen, Gaëlle Enganamouit, Asisat Oshoala… voici quelques unes des joueuses qui vont évoluer en Chine pour la nouvelle saison, ou dans quelques mois en ce qui concerne l’attaquante du Paris Saint-Germain. La China Women’s Super League, comme son homologue masculine, commence son offensive globale visant à installer le pays comme une référence mondiale dans le sillage de la volonté au plus haut niveau de l’état de développer le football, et retrouver son lustre d’antan chez les féminines.

Le championnat féminin, créé en 1997, a connu vingt saisons -sous plusieurs appellations. Actuellement, la China Women’s Super League voit huit équipes en découdre en première division. En vingt ans de championnat, Shanghai s’est taillé la part du lion avec la moitié des titres. Mais, depuis une dizaine d’années, l’équipe de Dalian s’est imposée comme une des places-fortes du championnat, et a gagné autant de titres que Shanghai depuis 2008 (quatre). L’équipe actuellement dirigée par Farid Benstiti est d’ailleurs championne en titre et fera office de favori à sa propre succession.

 

Des capitaux importants pour une stratégie d’état

Voilà désormais près de deux ans que le gouvernement chinois a dévoilé son « programme général de développement et de réforme du football chinois » avec des objectifs précis allant du court au long terme. Depuis, le championnat masculin a beaucoup fait parler de lui avec des sommes records investies pour faire venir des joueurs étrangers -et notamment sud-américains- dans un championnat au niveau faible. À tel point que la volonté du gouvernement et du président serait désormais de limiter ces arrivées très coûteuses et apporter des restrictions sur les salaires records. Mais il s’agit là du championnat masculin, et comme partout, les sommes engagées n’ont rien en commun avec celles du football féminin. Mais la China Women’s Super League semble décidée à passer à l’offensive comme le montrent les nouvelles récentes.

 

Un début d’offensif au mercato 

Si les joueuses étrangères ne découvrent pas la Chine, et les Brésiliennes -grandes voyageuses- en savent quelque chose puisque le trio (le nombre d’étrangères sur la feuille de match est limité à trois) Fabiana, Debinha, Gabi Zanotti a remporté le dernier championnat avec Dalian. Ces dernières semaines, plusieurs clubs ont fait parler d’eux avec les signatures de joueuses plutôt intéressantes. On peut penser aux deux dernières joueuses africaines de l’année, Asisat Oshoala et Gaëlle Enganamouit qui évoluaient toutes les deux en Europe et qui vont aller former une attaque de feu avec Ma Xiaoxu, la meilleure joueuse et buteuse du dernier championnat, et Wang Shuang, le grand talent chinois. 

Changnun, deuxième du dernier championnat, va être renforcé par la défenseure brésilienne Raffaelle et l’attaquante camerounaise bien connue en France Ngono Mani. En attendant Cristiane, l’attaquante brésilienne du PSG qui rejoindra le club à la fin de son contrat avec le club de la capitale. Quant au Jiangsu Suning, ce sont deux attaquantes d’expérience qui vont rejoindre l’équipe, l’attaquante norvégienne Isabelle Herlovsen, très en vue cette saison, et Gabi Zanotti en provenance de Dalian. Les rumeurs parlent également de la possibilité pour plusieurs internationales australiennes de rejoindre le championnat.

 

Pourquoi rejoindre la CWSL ?

Il va sans dire qu’il existe une raison financière. Alors que selon la rumeur -son nouveau club n’ayant pas confirmé-, Asisat Oshoala gagnera environ l’équivalent de 21 000 euros par mois, les journaux chinois et brésiliens ont affirmé que Cristiane serait à son arrivée en Chine la joueuse la mieux payée au monde, et devrait gagner entre le triple et le quadruple de ce qu’elle gagne aujourd’hui avec le PSG. Mais si cet argument est certainement très intéressant -avec des sommes très très loin des dizaines de millions d’euros pour les « stars » masculines, il n’est pas le seul, car le football féminin chinois évolue à un niveau bien supérieur de son homologue masculin.

Alors que, sous la houlette de son sélectionneur Bruno Bini, engagé sur le long terme, l’équipe nationale veut retrouver sa place parmi les meilleures nations au monde, les réformes et la volonté de développement du football en Chine se ressent dès le plus jeune âge, et logiquement également dans le championnat, notamment en première division. Pour les joueuses étrangères qui vont évoluer en Chine, il va s’agir en quelque sorte d’un coup double : des conditions financières agréables conjuguées à un championnat compétitif et qui ne devrait que s’améliorer. Cela vaut également pour les entraineurs, Bruno Bini et Farid Benstiti en étant deux exemples.

 

Pour l’instant, les Européennes ne semblent pas encore vraiment tentées -France Football révélait que Marie-Laure Delie avait refusé des offres très intéressantes, et que Eugénie Le Sommer et Kadidatiou Diani avaient également été contactées en France- car il s’agit du continent le plus compétitif -financièrement et sportivement. Impossible de savoir ce que réserve l’avenir, mais il n’est pas impossible de voir à l’avenir des grandes joueuses internationales rejoindre la CWSL et découvrir une nouvelle culture footballistique, alors que les équipes asiatiques sont reconnues pour leur jeu et leur mental à toute épreuve…

 

 

Crédit photo : Twitter/CWT

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