Replacée plus bas avec Lyon, à un poste de numéro 8 qui lui va bien, Nécib évolue un cran plus haut sous les ordres de Bruno Bini qui en fait sa maitresse du jeu français. Dans une certaine discrétion, elle a énormément progressé. On lui reprochait de s’échapper au combat, aujourd’hui, elle tacle, met des coups d’épaules et disputent les ballons de la tête. On lui reprochait de ne pas être décisive, elle claque un superbe doublé – amical certes – contre l’Allemagne en février dernier (3-3). Une frappe limpide des 20 mètres en lucarne, et un tir à bout portant, maitrisé, dans la surface. Contre le Brésil en mars, c’est encore elle qui prend les clés du camion et transforme le penalty de l’égalisation à la dernière seconde du match (1-1).
Un Euro de haute volée ?
Avec des qualités différentes du Zidane auquel on a tant insisté la comparer, la numéro 14 tricolore s’impose dans un autre registre. Moins portée vers l’avant, elle pose le jeu, le tempère et y ajoute ses qualités techniques au-dessus de la norme. L’observation suffit à voir qu’elle est devenue une patronne sur le terrain. Il se dit qu’elle fait partie du « conseil des sages » de Bruno Bini avec Sandrine Soubeyrand, Camille Abily et Gaëtane Thiney. Louisa Nécib est aujourd’hui la 5e joueuse la plus capée des 23 du groupe pour l’Euro.
Sa montée en puissance au fil de la saison laisse espérer un Championnat d’Europe de haute volée. Disciplinée lors de son entrée en jeu contre la Russie, elle a retrouvé le poste de titulaire au match suivant contre l’Espagne. Après un bon début, une passe décisive et une frappe en lucarne sauvée par la gardienne, Nécib a surtout fait admirer sa palette technique, multipliant les jolis gestes. Défendant beaucoup, elle a usé de l’énergie et de la lucidité, mais son retour demeure encourageant. Lorsqu’elle sera en pleine possession de ses moyens, la Marseillaise aura tous les atouts pour dicter le jeu français et emmener la France au plus loin dans cette compétition. Histoire de fêter son centenaire comme il se doit.