Les Pays-Bas entrent dans la cour des Grands !

A nouveau insubmersibles, efficaces et spectaculaires, les Pays-Bas ont remporté la finale de l’Euro 2017 sur leur sol en s’imposant (4-2) face à un Danemark en forme mais trop juste face à une formation qui aura gagné tous ses matches, et devient la 4ème nation à soulever la Coupe d’Europe.

 

 

 

C’est déjà fini et on en demande encore. Après une finale d’une telle qualité dans une ambiance folle, on aurait eu envie de voir cette compétition se prolonger. Mais les Hollandaises, qui ont remporté le premier titre majeur de leur histoire ce dimanche face au Danemark (4-2) grâce à une nouvelle grande prestation, tant sur le plan technique que psychique, ont largement mérité de savourer un titre que personne (ou presque) ne les voyait soulever avant le début de la compétition. Annoncée par beaucoup comme déséquilibrée, cette finale s’est révélée beaucoup plus relevée que prévu, surtout grâce à une copie danoise très satisfaisante. Le match proposé par les deux équipes a surtout été à des années lumière de celui qui les avaient vues s’affronter en phase de poules (1-0, le 20 juillet dernier). Mais encore une fois c’est grâce à sa capitaine Sherida Spitse que les Oranje ont acquis un succès nettement plus important. Buteuse sur penalty il y a deux semaines, la joueuse du FC Twente qui évoluait sur ses terres à Enschede, a inscrit le coup-franc qui a offert – entre autres – à toute une nation son premier titre international en football depuis 30 ans.

 

 

Les médias néerlandais avaient d’ailleurs annoncé leur soif de titre pour l’équipe nationale, en faisant en « Une » de leurs journaux un parallèle entre l’équipe de Van Basten, Gullit et cie, vainqueure de l’Euro en 1988, avec celle de Sarina Wiegman. 30 ans après, la machine batave semblait suffisamment armée pour rééditer la même performance. Surtout alors qu’elle était portée par un nouveau record – le second battu depuis le début de la compétition – de spectateurs pour un match de foot féminin sur son sol. Sarina Wiegman avait choisi le même onze de départ que lors de la demi-finale disputée 3 jours plus tôt dans le même stade, tandis que Nils Nielsen devait composer avec la blessure de Line Jansen. Le coach danois, qui avait choisi de faire jouer Sandjev à la place de Roddik en défense, a donc aussi décidé d’aligner Pedersen dans l’entrejeu.

 

Un match à 100 à l’heure !

Ce sommet est allé à une vitesse folle, d’un côté comme de l’autre, surtout pour Kika van Es qui commettait une faute grossière (5′) sur Troelsgaard dans sa surface. Nadia Nadim pensait faire douter le pays hôte en plaçant son ballon dans la lucarne gauche de Veenendaal (1-0, 6′). Mais les Hollandaises, que l’on avait senties un peu hésitantes après le coup d’envoi, démontraient toute leur force de caractère en égalisant, et de quelle manière, quelques minutes plus tard. Servie dans le dos de la défense danoise par Groenen, l’incontournable Shanice Van de Sanden prenait le meilleur sur Sandjev et transmettait un délice de centre à ras de terre au 2ème poteau à Miedema, qui inscrivait son 44ème but en sélection à bout portant (1-1, 9′). Le côté droit néerlandais aura été particulièrement en vue tout au long de la rencontre, grâce d’une part à l’activité et au talent de Van de Sanden, mais surtout suite aux nombreux errements de Sandjev. Loin de se laisser faire, les Bataves frappaient un nouveau coup par l’autre pilier de cette sélection, Lieke Martens.

 

 

Servie dos au but dans l’axe par Van Luteren aux 25 mètres, la joueuse du FC Barcelone se retournait pour envoyer une frappe imparable dans le petit filet droit de Petersen, et faire entrer le stade en ébullition (2-1, 27′). Après avoir éliminé le sextuple champion d’Europe en titre en quart de finale, le Danemark aura passablement bousculé son adversaire du jour, dans des proportions que même l’Angleterre n’avait pu atteindre. Et cela se vérifiait grâce à l’autre leader du camp danois, Pernille Harder, qui aura encore livré une prestation de grande qualité lors de cette finale. A son tour servie en profondeur sur le côté droit par Troelsgaard, à la surprise générale de l’arrière-garde orange, l’attaquante de Wolfsburg se jouait de son vis-à-vis et repiquait dans l’axe avant de frapper premier poteau, avec succès (2-2, 32′). Le seul moment de la rencontre où les Pays-Bas ont semblé douter, laissant le ballon aux Nordiques, très rigoureuses dans leur placement défensif et appliquées à la récupération.

 

Hourra pour la Hollande, bravo au Danemark

Ce moment de doute persistait un peu au retour des vestiaires, mais un coup franc généreusement accordé à quelques mètres de la surface danois par l’arbitre suisse de cette rencontre, Esther Staubli, allait permettre au pays organisateur de faire le break. Le mauvais placement de Petersen profitait à Sherida Spitse, dont la frappe à ras terre venait une nouvelle fois embrasser les filets (3-2, 50′). Alors qu’on a perdu de vue Nadia Nadim en seconde période, l’activité de Veje, à l’origine de la faute accordée au Danemark en première mi-temps et créatrice du danger en fin de match (63′, 66′), est à signaler. Mais, sûrement encore marquées par leur prolongation face à l’Autriche, les Danoises ne parvenaient pas à trouver la solution et se faisaient punir par Miedema en toute fin de rencontre. Servie dans la profondeur côté gauche, l’attaquante d’Arsenal partait seule à l’abordage de la surface et prenait de nouveau le meilleur sur Sandjev, pour inscrire de l’intérieur son 4ème but dans cet Euro (4-2, 88′). La folie s’emparait du FC Twente Stadion et du peuple néerlandais, qui savait que le Graal tant attendu arrivait.

 

 

Il est mérité, tant l’équipe de Sarina Wiegman a survolé cette compétition. L’addition de grands talents n’aura pas tout fait, l’état d’esprit et la force de réaction de ce collectif étant à louer. Il faut aussi féliciter l’autre finaliste, le Danemark, qui n’aura pas été écrasé et a même plus frappé ce dimanche (11 contre 10), mais se sera montré moins adroit devant le but (4 tirs cadrés à 7). Plus friable qu’à son habitude, la défense néerlandaise menée par la Montpelliéraine Anouk Dekker n’aura finalement pas plombé son équipe, meilleure attaque de la compétition (13 buts). Ce sacre historique montre qu’un groupe jeune comme celui des Oranje (les deux joueuses les plus âgées sont Loes Geurts, 31 ans, et Anouk Dekker, 30 ans, Martens, van Lunteren ou Van de Sanden ayant 24 ans) peut réaliser de grandes choses, et qu’une coach, même arrivée dans la précipitation (Sarina Wiegman a été nommée le 13 janvier dernier), peut emmener une équipe à la victoire. Ce titre est surtout une belle récompense pour un foot néerlandais durement touché par l’échec de 2013, et qui possède une constellation d’étoiles, qui ont illuminé de leur talent cette quinzaine. Surtout, il a rappelé l’importance du soutien du public dans le parcours de son équipe. La sérénité affichée par Jackie Groenen et ses coéquipières tout au long du tournoi a pu se reposer sur le support indéfectible du public, surtout lors des deux dernières rencontres. De quoi donner beaucoup d’idée à l’Equipe de France en vue de la Coupe du Monde, dans deux ans… En attendant, les Pays-Bas peuvent bien fêter leur intronisation sur le toit de l’Europe.

 

Les compositions d’équipe :

Pays-Bas : Van Veenandaal – Van Lunteren (Janssen, 56e), Van Es (Van den Berg, 90+3e), Van der Gagt, Dekker – Spitse (C), Van de Donk, Groenen – Van de Sanden (Jansen,89e), Martens, Miedema.

Danemark : Petersen – Sandjev, Sørensen (Roddik, 76e), S. Larsen, Nielsen – Troelsgaard, Kildemoes (Thogersen, 60e), Pedersen (Christiansen, 82e), Harder (C), Veje (), Nadim.

Buts : Miedema (9e, 88e), Martens (27e), Spitse (50e) pour les Pays-Bas ; Nadim (7e, s.p), Harder (32e) pour le Danemark.

 

Crédits photo : Getty images

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