Les équipementiers en font-ils assez pour le foot féminin ?

Régulièrement, la rédaction de Foot d’Elles vous propose un débat. Aujourd’hui, nous nous interrogeons sur l’investissement des équipementiers dans le football féminin… Sandrine Brétigny, joueuse de l’Olympique de Marseille, nous a elle aussi donné son avis sur le sujet. Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

 

 

Pour le textile, c’est assez facile…
Quelle que soit la marque, les équipementiers ont, depuis plusieurs années, fait de beaux efforts pour habiller les sportives de façon adaptée. Que ce soit pour les sous-vêtements, les maillots, les shorts, les survêtements ou tout autre textile utile à la pratique du sport, les footballeuses et les femmes en général, ont désormais de quoi faire en matière de tenues sportives. Exit les maillots trop longs ou trop larges dans lesquels les joueuses pouvaient presque se perdre.

Aujourd’hui, quasiment toutes les marques de sport proposent des maillots avec une coupe « féminine », plus cintrée que celle de leurs homologues masculins, et où les joueuses se sentent finalement plus libres de leurs mouvements. Même constat pour les shorts, souvent raccourcis et moins amples que par le passé. Les clubs ont donc la possibilité d’équiper leurs joueuses avec des tenues qui leur correspondent et qui leur sont propres. Pour autant tous ne le font pas encore, et aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est parfois le cas pour les sections féminines des clubs professionnels qui ne souhaitent pas investir dans une gamme féminine. Si tout semble donc être question de choix côté textile, il faudra quand même veiller à ce que les équipementiers ne tombent pas dans l’excès et le sexisme en cherchant à véhiculer une image de la femme qui ne correspond pas forcément à celle que souhaitent véhiculer les footballeuses lorsqu’elles sont sur le terrain : celle d’être avant tout sportive et performante. Féminiser les équipements des joueuses c’est bien, tant que leurs maillots ne sont pas plus décolletés que leurs robes de soirée…

 

Plus compliqué de trouver chaussure à son pied
Du côté des chaussures, la donne semble quelque peu différente… En particulier en France. En effet, si les femmes peuvent facilement trouver des baskets à leur taille, et avec un large éventail de caractéristiques en fonction de leur pratique et de leurs envies, cela s’avère bien plus compliqué lorsqu’il s’agit de chaussures à crampons. C’est simple, que vous vous rendiez dans un magasin de sport « généraliste » ou dans celui de grandes marques comme Adidas, Nike ou Puma par exemple, le constat est frappant. Au rayon des chaussures de football, très rares sont ceux qui exposent un modèle dédié aux femmes. Pire encore, aucun ne propose de chaussures en-dessous de la pointure 39 à moins de se rendre au rayon enfants ! Les footballeuses françaises ne sont-elles pas assez bonnes pour mériter des chaussures de qualité égale à celles de leurs homologues masculins ? Pourquoi les footballeuses aux petits pieds sont-elles obligées de jouer avec des chaussures d’enfants ? Cette problématique se pose depuis toujours en France, et malheureusement les équipementiers ne semblent pas vraiment bouger de ce côté-là. À titre d’exemple, les Etats-Unis, l’Allemagne, ou encore l’Angleterre, semblent bien plus ouverts pour chausser leurs footballeuses. Dans l’hexagone, une entreprise a décidé de créer une gamme de crampons féminins. Chaussures en cuir lookées vintage, 100% made in France sont le credo de « Milémil »

 

Sandrine Brétigny : « J’ai des chaussures sur-mesure »
« Pour les vêtements, les équipementiers ont fait pas mal d’efforts et les gammes dédiées aux femmes sont plus larges qu’avant. En tant que footballeuse, je crois que nous n’avons plus aucun mal à trouver ce dont nous avons besoin pour nous entraîner et pour jouer. Pour le moment, le club de l’Olympique de Marseille n’a pas encore décidé de nous équiper avec une gamme féminine, alors nous jouons avec les mêmes maillots et les mêmes shorts que les hommes mais avec de plus petites tailles, voire des tailles enfants pour les petits gabarits comme moi (rires).
En revanche, pour les chaussures ce n’est pas toujours évident d’être footballeuse. À part lorsque j’ai été avec l’équipe de France, j’ai toujours eu du mal à trouver de bonnes chaussures de foot à ma taille. En fait, quand tu joues au foot en France et que tu ne chausses pas au moins du 39, tu sais que tu vas galérer pour trouver une paire de chaussures qui te plaise et dans laquelle tu sois bien. Je crois que les équipementiers essaient de proposer une gamme intermédiaire entre les chaussures « juniors » et les versions originales haut de gamme, mais ce sont toujours des chaussures classées au rayon enfants, et souvent un peu larges pour des pieds de femme. Pour moi, il y a deux solutions… La première c’est d’être sponsorisée par une marque qui se débrouillera pour trouver votre pointure. La seconde est de faire du shopping sur internet, en allant chercher des modèles de chaussures féminins ou des petites pointures sur des sites étrangers (mais avec des frais supplémentaires pour la livraison évidemment).

Personnellement, j’ai eu la chance de rencontrer Jean-Luc Guer, podologue de l’Olympique de Marseille, qui travaille depuis quinze ans sur la création de chaussures sur-mesure et un modèle qu’on aime appeler « la chaussure anti-blessure » de Wizwedge. J’ai fait des examens avec de la course, des impulsions, des réceptions, pour vraiment analyser le moindre de mes appuis. Au final, aujourd’hui j’ai des chaussures sur mesure, qui sont le moule parfait de mes pieds et qui répondent à des critères spécifiques à ma morphologie, à ma façon de courir, à mes appuis… Alors en plus de ne plus chercher ma taille dans les rayons enfants, j’ai trouvé des chaussures dans lesquelles je me sens bien et qui en plus me permettent de réduire ou faire disparaître certains maux (mal de dos, genou…). J’ai donc un peu abandonné les équipementiers habituels au niveau chaussures de foot, et je suis passée en mode « Wizwedge », parce que les footballeuses le valent bien (rires) ».

 

 

 

Propos recueillis par Sandrine Dusang 

 

Crédit photo : boutique FFF, wizwedge

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