Les enseignements de la She Believes Cup

Après avoir joué trois matches en l’espace de dix jours lors de cette première She Believes Cup, l’équipe de France repart des Etats-Unis avec une quatrième place et aucune victoire. Mais pleins d’axes de travail pour le tournoi olympique.

 

 

 

 

 

Sur le plan comptable, le bilan est mauvais. Au cours de cette She Believes Cup, l’équipe de France a subi deux revers consécutifs et concédé un match nul sans incrire le moindre but. Elle termine donc quatrième et dernière de la tournée. Il faut remonter à 1999 pour retrouver pareille situation. A cette époque, les Bleues s’étaient inclinées face au Japon (0-1) et aux Pays-Bas (0-1 et un nul 0-0).

Une fois ce constat fait, cette tournée a toutefois été l’occasion pour les joueuses de Philippe Bergerôo de se confronter à ce qui se fait de mieux sur la planète foot féminin sur un rythme plutôt intense. Dix jours de vie et trois matches de haut niveau qui ont permis au staff tricolore de récolter une somme d’informations intéressantes en vue des Jeux olympiques.

 
Un jeu parfois séduisant

D’ailleurs, certaines joueuses ont marqué des points. Titulaire lors du troisième match face à l’Angleterre, Méline Gérard a été impeccable dans les buts. Auteure de quelques parades et sorties bien senties, la portière lyonnaise a permis à l’équipe de France de conserver ce résultat nul et de peut-être redonner un peu d’émulation à Sarah Bouhaddi.

Globalement, la défense a été au rednez-vous. Mention spéciale à Griedge Mbock Bathy qui a une nouvelle fois montré énormément d’assurance et de solidité dans les duels. Un contrat de longue durée avec la maison bleue. Dans l’entrejeu, Kheira Hamraoui a plutôt bien remplacé Amandine Henry. Dotée d’un volume de jeu intéressant, la milieu de terrain parisienne a eu un abattage qui a permis aux Bleues de souffler quand il le fallait, même s’il lui reste encore du déchet technique à gommer.

Des performances individuelles qui se sont resenties de façon collective par séquence. Face aux USA et à l’Angleterre, les tricolores ont développé un jeu intéressant, à une touche de balle avec des alternances qui leur ont permis de se créer nombre d’occasions. Ce qui prouve que l’équipe de France est capable de rivaliser avec les meilleures sur certaines séquences.

 
Attaque en berne et déficit physique

Mais évidemment, tous les secteurs n’ont pas été aussi efficaces, loin de là. Ce qui aurait diamétralement changer les résultats. Le gros point noir se situe devant. Entre Eugénie Le Sommer et Marie-Laure Delie, aucune n’a su trouver le chemin de filets en l’espace de 270 minutes de jeu. Ce n’est pas faute d’avoir eu les occasions pour. Mais les attaquantes françaises ont cruellement manqué de réalisme. Un peu à l’image de leur saison où la première n’est plus sur le même rythme que la saison passée (7 buts inscrits, soit trois fois moins qu’en 2014-2015), et où la seconde peine à avoir un temps de jeu suffisant pour s’exprimer. Un gros déficit d’efficacité qui ne pardonne pas face à des nations majeures comme les USA ou l’Allemagne. Le souci, c’est que derrière « ELS » et « MLD », en l’absence de Clarisse Le Bihan, le vivier n’est pas impressionnant en nombre. Dans le groupe, Marie-Charlotte Léger n’a eu le droit qu’à un petit quart d’heure face à l’Allemagne. Ses entraînements n’auraient pas été assez satisfaisants Outre-Atlantique.

Ce qui est aussi inquiétant, c’est que les trois matches ont connu un scenario similaire. D’abord, une équipe de France séduisante en première période, avant qu’elle ne sombre physiquement au retour des vestiaires. Et finisse parfois par être prise de panique à certains moments notamment face à l’Angleterre de peur revivre le même épilogue. Le déficit physique des Bleues a été parfois important. La préparation physique pré-olympique devra être musclée car dans ce secteur là, l’équipe de France semble en retard.

Une répétition des JO

Enfin, cette She Believes Cup était aussi une répétition grandeur nature du tournoi olympique. Un match de haut niveau tous les trois jours avec des déplacements réguliers. Une chose est sûre, les coéquipières de Camille Abily devront obtenir des résultats opposés car si c’était la fin de la phase de poules après ce match face à l’Angleterre, elles seraient sorties de la compétition.

Evidemment, cet été le contexte sera tout autre. Puisque les Bleues bénéficieront d’un mois de préparation, arriveront près de dix jours avant le début du tournoi au Brésil et devraient récupérer toutes les blessées : Wendie Renard, Amandine Henry, Laure Boulleau, et Clarisse Le Bihan. Mais si cette génération veut enfin ouvrir le palmarès du football féminin français, il faudra tout de même tuer les matches quand l’occasion se présentera. Faute de quoi, les mêmes regrets éternels resteront. Au travail.

 

 

Crédit photo : fff.fr / Antonio Mesa

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