Les 12 travaux de Pascal Gouzenes

Revenu à la tête du Paris FC cet été, Pascal Gouzenes a récupéré une équipe qui, sous la mue opérée par la fusion entre Juvisy et le PFC cet été, n’a pas fondamentalement changé depuis son départ en tant que coach, en 2015. Alors que le derby face au PSG se profile ce week-end, ses ambitions n’ont pas non plus disparu.

 

 

 

 

On en connait plus d’un qui, à sa place, s’en serait fait rougir les cordes vocales. Pourtant, après le coup de sifflet final, et une fin de rencontre totalement folle qui avait vu trois buts être inscrits en à peine 6 minutes, Pascal Gouzenes n’a pas fait trembler les murs des vestiaires d’un stade Fred Aubert tout heureux d’avoir vu Guingamp revenir à 2 partout face au Paris FC, dimanche dernier. « Il ne nous en a parlé qu’à l’entraînement mardi. Il nous a dit que ce n’était pas possible, qu’il fallait qu’on se remette en question, qu’on fasse attention… Mais il a tout de suite positivé par rapport au match de ce week-end contre le PSG, afin qu’on se remette dedans », raconte la milieu Annisa Lahmari. C’est comme ça que vit au jour le jour le coach essonnien : tranquillement et sereinement. « Je suis quelqu’un d’abordable », tente de se décrire Pascal Gouzenes, en effet très souriant et affable, après seulement quelques secondes de discussion. Un trait de caractère qui explique sûrement le parcours de cet homme qui a déjà connu plusieurs vies.

 

 Une voie toute tracée

 

Il y a eu le football d’abord. « Mais ça remonte maintenant ! », se marre le natif du 93, qui a traversé la capitale pour se retrouver dans le sud de l’Ile de France, en Essonne, aux alentours de la vingtaine. Très tôt, l’ex numéro 6 se destine aux bancs de touche : « Dès l’âge de 18 ans j’ai eu à ma charge des U6 et des U9, puis après j’ai eu des U13. Et à 25 ans, j’entraînais une équipe sénior », rembobine-t-il. Gouzenes, passé ensuite cadre technique au sein de la fédération française de football (FFF), passe ses diplômes les uns après les autres, jusqu’au DES (Diplôme d’Etat Supérieur). Son poste lui vaut, pendant plusieurs années, de découvrir la discipline féminine : « Vu que j’étais en Essonne, je m’occupais surtout d’équipes comme Juvisy, Val d’Orge… Je me suis impliqué à 200% dans l’essor de la discipline féminine », se rappelle-t-il.

 

 Une barre qui le prive de Ligue des Champions

Un investissement qui lui permet de connaître « tout le monde » du football au sein du 91, dont les dirigeants de Juvisy, qui font appel à lui pour remplacer Sandrine Mathivet à l’été 2013. En parallèle, il travaille aussi à l’USEP Essonne (Union sportive de l’enseignement du premier degré), en charge du développement des activités scolaires et périscolaires : « Ça faisait un bel emploi du temps ! », se souvient Pascal Gouzenes. Cela ne l’empêche pas de performer avec l’équipe francilienne, et d’obtenir deux places de troisième en deux saisons. « Je me rappelle que la première année, on rate la Ligue des champions sur l’avant dernier match face au PSG où on fait match nul, enrage encore le coach. On fait une belle petite barre à la 92ème minute, qui fait qu’on n’est pas en Coupe d’Europe, c’était un peu frustrant (rires) ! Mais ça arrive. Après deux ans, j’avais fait mon temps ».

 

 « Son travail au club jusqu’ici a été positif »

 

Le club ayant également besoin d’un coach à plein temps, il embauche Emmanuel Beauchet au début de la saison 2015. Mais Pascal Gouzenes reste impliqué dans le projet en tant que directeur sportif. « Ca m’a permis de développer la section sportive en créant un internat, et de développer les structures pour les jeunes en général », explique celui-ci. « Son travail au club jusqu’ici a été positif, juge son adversaire du week-end, Patrice Lair. Il a une très bonne connaissance du groupe, il connait bien les autres équipes de ce championnat donc forcément c’est un plus pour ce Paris FC ».

 

C’est aussi pour ces raisons que Juvisy, en pleine fusion avec le PFC, a misé sur sa personne. « Il aurait été difficile d’introniser quelqu’un qui ne connaissait pas bien les rouages du club et des joueuses », confirme Gouzenes, qui a conservé ses fonctions de directeur sportif, et enchaîne enthousiaste : « Moi je reste dans le développement du foot féminin, c’est mon dada ! ».

 

 Un entraînement confondu entre filles et garçons au PFC ? 

 

C’est avec joie qu’il peut assister au rapprochement inédit d’une section masculine et féminine dans une même entité dans l’Hexagone. Premier exemple, avec l’entraînement entre gardiens et gardiennes du PFC mardi. « J’espère pouvoir bientôt faire un entraînement complet entre garçons et filles ! », annonce-t-il. « Pour les filles, voir les sports de haut niveau masculin c’est instructif. Et pour les garçons, qui ont une image souvent floue de la discipline féminine de haut niveau, ça peut leur apprendre beaucoup », reprend-il tout de suite après.

 

Sur le terrain, les résultats sont également au rendez-vous cette saison (10 points en 5 matches), malgré une large déroute à Lyon (2-9) et, donc, cet incroyable dénouement à Guingamp. « Il nous tire vers le haut, et même quand il y a du négatif, il cherche du positif quelque part, il est vraiment derrière ses joueuses », le complimente Lahmari. « Ce qui nous a fait défaut l’année dernière c’est un peu l’aspect mental, la confiance en nous et en nos partenaires, dixit Camille Catala, qui n’a jamais perdu le fil avec Gouzenes depuis son arrivée au club. Pascal essaye de nous dire qu’on n’a pas de limite, que dans le sport tout est possible, et qu’à partir du moment où on est exigeantes, qu’on met tout en œuvre pour et surtout qu’on y croit, on peut le faire. C’est quelqu’un de vrai, qui inspire confiance. Il est inspirant, et c’est la meilleure qualité qu’on puisse donner à un coach », énumère l’internationale tricolore.

 

 « L’idée c’était de remettre de la joie dans le groupe »

 

 

« Les filles ont eu une saison compliquée l’année dernière, elles avaient le moral dans les baskets. Du coup l’idée c’était de remettre de la vie et de la joie dans le groupe, ainsi que de la rigueur au sein de l’entraînement », s’explique Gouzenes. Avant d’enchaîner : « Mon objectif c’est d’être dans les 4 premiers, tout simplement. C’est le niveau de notre équipe, et après, de belles surprises peuvent arriver… On est capable de faire des résultats même contre les gros ». Et donc contre le PSG, dans un derby qui s’annonce chaud à Bondoufle ce week-end. « J’attendais ce match avec impatience, depuis la publication du calendrier en fait ! », en trépigne l’ancienne Parisienne Lahmari. « L’objectif, c’est clairement de gagner, à domicile, dans ce premier derby parisien, affiche le torse bombé Catala. Il y a beaucoup d’excitation et d’envie autour de ce match ». Et ça, c’est déjà une première victoire pour Pascal Gouzenes.

 

 

Propos recueillis par Vincent Roussel 

 

Crédits photos : PFC / Nelson Fatagraf

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer