L’EDF a-t-elle trouvé son système tactique ?

Face à l’Ukraine lundi soir, Philippe Bergerôo a innové en mettant de côté son 4-4-2 habituel pour laisser place à un 4-2-3-1 convaincant qui a permis aux joueuses de mieux s’exprimer et à l’équipe de montrer un visage séduisant. La performance des Bleues donnera-t-elle l’envie à P. Bergerôo de continuer sur cette voie ?

 

 

 

Depuis sa prise de fonction à l’été 2013, Philippe Bergerôo n’a que très rarement fait d’infidélités à son système en 4-4-2. La rencontre face à l’Ukraine lundi soir à Valenciennes qui a vu les Bleues obtenir leur qualification pour l’Euro 2017 fut l’une de ces rares fois. Et cette infidélité (en 4-3-3 ou 4-2-3-1) fut couronnée de succès même s’il faut relativiser la victoire face à une faible équipe ukrainienne. On peut donc légitimement poser cette question : « cette équipe de France a-t-elle trouvé le système tactique qui lui convenait ? »

 

Un jeu vers l’avant retrouvé

S’il serait trop simple de mettre la belle prestation des Bleues ce lundi sur le seul compte du changement de système, celui-ci a certainement aidé. Pas forcément au niveau défensif, puisque c’est un secteur solide qui dispose de profondeur de banc et qui a le plus de certitudes, même si les retours de Wendie Renard, Laura Georges et Laure Boulleau sont attendus. En revanche, le visage de l’attaque a changé, avec un passage d’un duo inefficace devant à une seule pointe, Eugénie Le Sommer, soutenue par Camille Abily en position de numéro 10 et deux ailières pouvant jouer sur les deux côtés et disposant d’une certaine liberté d’action. 

Ce changement de système n’aurait cependant pas connu autant de succès s’il n’avait été accompagné d’intentions de jeu résolument offensives contrairement aux rencontres passées. La titularisation de joueuses mobiles comme Amel Majri, Eugénie Le Sommer ou encore Kenza Dali, même si cette dernière a été un ton en-dessous pour son retour, a aidé à perturber la défense ukrainienne. Au milieu, Camille Abily s’est montrée plus à son avantage positionnée derrière l’attaquante. Et Kheira Hamraoui a pris encore un peu plus d’importance avec un jeu vers l’avant varié et de très belles et justes transversales.

 

Un système qui correspond au groupe actuel

Le groupe des 18 pour les JO est quasiment connu (hors blessures éventuelles). En attaque, seules deux attaquantes sont pour l’instant certaines d’aller à Rio, Eugénie Le Sommer et Marie-Laure Delie. Alors que leur duo ne fonctionne manifestement pas et qu’il n’y a pas de solution derrière -à moins qu’une troisième attaquante ne les rejoigne dans le groupe final-, jouer avec une seule pointe parait donc judicieux, et offre plus de possibilités, que ce soit avant le match en fonction du profil de l’adversaire ou en cours de match avec du changement poste pour poste. Il semble compliqué de continuer en 4-4-2 sans avoir plus de munitions devant. En défense en revanche, rien ne change, les joueuses sont connues, ont des certitudes même si le quatuor titulaire n’a pas joué ensemble depuis les huitièmes de finale de la Coupe du Monde (Corée du Sud). Au gré de leurs absences, leurs doublures ont engrangé de l’expérience et prouvé leur valeur à l’image d’une Griedge Mbock. C’est le secteur le moins « problématique ».

Au milieu de terrain, le système utilisé contre l’Ukraine a permis d’aligner trois joueuses centrales. Les deux postes bas peuvent être occupés par Kheira Hamraoui, Amandine Henry, Elise Bussaglia, voire Camille Abily. Mais cette dernière exprime mieux ses qualités derrière l’attaquante, plus haut sur le terrain. C’est également un poste qui correspond mieux aux qualités de Louisa Necib qui n’est pas une ailière. Sur une compétition, toutes ces joueuses auraient donc la possibilité de s’exprimer à un poste qui correspondrait à leurs qualités, ce qui n’est pas le cas avec le 4-4-2. Sur les ailes, la question demeure, notamment à gauche où Louisa Necib n’a pas (encore) convaincu. Il y aurait plusieurs possibilités et ce serait donc aux joueuses de gagner leur place, en dehors d’Elodie Thomis et alors qu’Amel Majri se positionne à son poste naturel.

 

Contre l’Ukraine, comme ce fut déjà le cas ponctuellement cette année ou les précédentes, Philippe Bergerôo a dérogé à son système tactique habituel, et cela lui a -cette fois-ci- porté bonheur avec une victoire remportée avec la manière. S’il faut prendre en compte la faiblesse de l’adversaire et les absences, ce match devrait au moins ouvrir la porte au débat sur le système à utiliser pour les Bleues. Celui utilisé contre l’Ukraine semble plus correspondre aux joueuses présentes dans le groupe France et à leurs qualités. Début de réponse le 3 juin lors du prochain match de l’équipe de France dans un match sans enjeu comptant pour les qualifications pour l’Euro 2017 face à la Grèce à Rennes.

 

Crédit photos : FFF

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