Le Qatar en quête de nouveaux talents footballistiques (hommes s’abstenir)

Dans quel pays tous les clubs de football féminin sont-ils entraînés par la même personne ? Dans quel pays l’équipe nationale de foot féminin est-elle prête à s’entraîner avec des joueuses étrangères ? Réponse : au Qatar.

 

 

 

C’est le 21 mars 2014 que commencera le championnat féminin des moins de 14 ans, sous l’égide de la Confédération asiatique de football (AFC U-14). La conférence Ouest verra s’affronter six équipes, dont le Qatar. On peut présumer que l’organisation par le Qatar de la Coupe du monde de football en 2022 a donné un coup de fouet au football qatari dans son ensemble, au football féminin en particulier. En tout cas, l’équipe qatarie des U-14 recrute des talents de 12-14 ans, quelle que soit leur nationalité, pour partager les entraînements avec l’équipe nationale. Peut-être par ouverture d’esprit, plus sûrement afin de faire progresser le niveau de l’équipe.

 

Football, classe biberon

 

L’équipe nationale de football féminin du Qatar existe depuis seulement 2010, date de son premier match international contre le Bahreïn. Quant à la Ligue qatarie de football féminin, elle est née en 2012 et ne compte que sept clubs pour l’instant. Encore parle-t-on ici de la catégorie des plus de 20 ans. Les sept clubs sont tous entraînés par Monika Saab, ancienne coach du club de Francfort.

 

L’entraîneuse allemande milite pour une plus grande ouverture du football aux athlètes féminines. Et ce, dès le plus jeune âge sportif. Le football, explique-t-elle en substance, est un sport pour les garçons et pour les filles. Seuls les préjugés disent le contraire.

 

De nombreux Qataris pensent que les filles et les femmes ne sont pas faites pour jouer au football. Parce que le sport les rendrait moins féminines, parce que l’habillement sportif serait trop suggestif, parce que les filles n’ont pas l’habitude de faire de l’exercice en public. Et aussi parce que l’islam encourage la modestie. Ces préjugés reposent à la fois sur le poids de la religion et sur le poids des habitudes.

 

 

 

 

Un argument de poids contre l’obésité

 

On peut toutefois changer ses habitudes sans renier sa religion. L’islam encourage la modestie, mais cela n’empêche pas de nombreux footballeurs musulmans de briller au plus haut niveau. Dans de nombreux pays, le poids des habitudes est devenu beaucoup plus relatif quand les premières femmes ont fumé une cigarette, conduit une automobile ou choisi un bulletin de vote dans l’isoloir.

 

Un élément supplémentaire milite en faveur du football féminin au Qatar : la lutte contre les ravages de la sédentarité et de l’obésité. Les autorités qataries ne ménagent plus leurs efforts autour de la remise en forme et de la santé. Pour de jeunes adolescentes, une activité sportive comme le football est mille fois plus saine que des journées entières devant le téléviseur.

 

Mais le meilleur moyen de faire tomber les préjugés et de changer les habitudes n’est mentionné ni par les lois laïques ni par les lois religieuses. Ce moyen porte le nom le plus fédérateur qui soit : victoire. Le Qatar a cinq chances de gagner un match aux U-14. Pour cela, il faudra l’emporter sur l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, l’Iraq ou la Palestine. Chiche ?

 

 

 

Crédits photos : fifa

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