Le PFC à l’heure internationale

Les semi-professionnelles du Paris FC ont été nombreuses (11) à quitter Bondoufle, le temps d’une semaine dans les différentes sélections à l’occasion de la trêve internationale. Un grand bol d’air pour ces joueuses, malgré un calendrier chargé. Et un retour sur terre douloureux en D1, où elles ont à nouveau perdu dans le derby francilien lundi (1-4), pour la troisième fois de la saison.

Elles auraient pu utiliser cette excuse pour expliquer la fatigue qui les a accablées en fin de match. Mais les joueuses du PFC ne sont pas tombées dans le piège, ce lundi, après avoir concédé leur septième défaite de la saison en D1, au Camp des Loges face au PSG (1-4). « Nos adversaires étaient dans le même cas de figure que nous. Certaines étaient aux Etats-Unis, d’autres ailleurs… », expliquait la milieu de terrain Inès Jaurena après la rencontre. En effet, elles étaient quatre Saint-Germanoises notamment à être en équipe de France pour la SheBelieves Cup. En plus, deux des trois joueuses appelées en U20 pour la double confrontation face aux USA ont joué hier, et ont été décisives puisque Marie-Antoinette Katoto, avec un nouveau triplé, et Sandy Baltimore, qui a remplacé Laure Boulleau à la 18e minute et inscrit le deuxième but des locales, ont offert une prestation convaincante.

« C’est un bol d’air frais pour nous »

Preuve qu’une trêve internationale n’a pas que des inconvénients. Certes, le PFC a perdu un maillon important de son secteur défensif de l’autre côté de l’Atlantique, tous les supporters tricolores ayant encore en tête les images insoutenables de la blessure de la défenseure essonnienne Aïssatou Tounkara, qui a été victime d’une double fracture du tibia lors du dernier match face à l’Allemagne. Mais, « c’est un bol d’air frais pour nous, ça nous a permis de nous ressourcer, expliquait ainsi une autre défenseure, Annaig Butel. Maintenant il faut penser au championnat et continuer à travailler », ne manquait-elle pas de rappeler.

La native d’Ivry-sur-Seine n’a pas perdu le nord malgré un programme un peu démentiel ces deux dernières semaines. Car si elles ont eu droit à une pause d’une petite semaine après avoir perdu contre Guingamp (1-3) lors de la 15e journée, les internationales tricolores du PFC ont enchaîné depuis fin février. Rassemblées dans leurs équipes respectives (A, B, U20), elles ont, pour la plupart, pris l’avion dès le 26 février. Au total, elles étaient onze, dispatchées dans les trois équipes de France. En région parisienne, c’était un peu l’ambiance d’un cours particulier lors des séances : « C’était un peu compliqué, nous nous sommes entraînés à 4 pendant une longue période, on a fait avec, racontait ainsi le coach, Pascal Gouzennes. C’est sûr que pour préparer un match comme celui-là ce n’est pas simple ». Pour les joueuses sélectionnées en B, le décalage horaire était moins sévère que celui des A. Contrairement à leurs coéquipières Gaëtane Thiney, qui comptait 6 heures de moins qu’à Paris sur sa montre, Jaurena, Bilbault, Butel et Gréboval comptaient ainsi 2 heures d’avance. Car c’est en Turquie, à Alanya, qu’elles ont disputé la Turkish Women’s Cup. La ville balnéaire, située en plein sud, a des allures de carte postale. « On a bien bronzé », en plaisantait ainsi Inès Jaurena.

4 matches en 8 jours

Pas que, puisque l’équipe de Jean-François Niemezcki s’est aussi baladée, malgré un calendrier rempli (4 rencontres en 8 jours), face à des nations certes plus modestes qu’elle. Après le Kosovo (6-0), puis le Kazakhstan (6-0) et la Roumanie (3-0), respectivement 97e, 67e et 39e nations mondiales à la FIFA, elles ont affronté le Mexique pour la première place du tournoi. Une grande finale qu’elles ont remporté de peu (2-1), grâce notamment à un but… d’Annaig Butel ! « J’avais marqué avant mais il n’avait pas été accepté. Il a été accordé à une autre fille », rappelle la défenseure, qui désignait avec un grand sourire sa partenaire Théa Gréboval, qui lui laissait bien volontiers le but. « C’est beaucoup de fierté oui, mais plus que ça, on a pris du plaisir avec le groupe, et c’est ce qui fait du bien ». Là encore, la vraie/fausse buteuse Gréboval, titulaire face au PSG, lui emboitait le pas : « Oui c’est vrai, on a gagné nos quatre matches, le groupe vivait très bien, on était dans de super conditions, donc c’est positif. Il faut qu’on arrive à le retranscrire en club, ce qui n’est pas forcément évident ».

Cela s’est vu ce lundi, où les organismes ont un peu plus peiné en fin de rencontre, malgré de belles incursions des visiteuses par moment dans la rencontre. La faute à cette semaine chargée ? « Non pas forcément, ces matches, ça donne du rythme, de la confiance. On a du temps de jeu lors de belles rencontres internationales, c’était une belle expérience… Je ne pense pas que ça ait posé de problème aujourd’hui », balayait Inès Jaurena en quelques mots. « C’est à nous d’apprendre à maîtriser. On est une équipe jeune, en formation… Il faut qu’on soit plus présentes dans l’engagement, dans l’agressivité », rappelait Théa Gréboval, à l’instar de nombre de ses coéquipières. Pas facile, toutefois, de bien préparer une rencontre qui, pour la peine, avait été décalé au lundi. « Heureusement », comme le faisait remarquer malicieusement Gaëtane Thiney.

« Bien préparer la saison à venir »

Revenues mercredi soir, après un voyage de plus quatre heures, quand les A ont pris le chemin du retour 24 heures plus tard, les internationales B se sont donc surtout affairées, à leur retour, à des soins et de la cryothérapie, sous la tutelle du club, avec un premier entraînement vendredi. Niveau boulot, les étudiantes et les travailleuses ont été excusées. Butel, qui travaille chez Carrefour, n’a pas eu le temps de voir le patron depuis son retour, puisqu’excusée aussi ce lundi. « Moi je suis en cours, j’y suis allée un peu mais je me suis arrangée… », décryptait de son côté Théa Gréboval. Il aura fallu attendre… dimanche, pour retrouver une séance au complet. Difficile donc, de préparer un match comme celui face au PSG. « Quand on est jeune il faut entendre les choses plusieurs fois, peut-être que ça a été un peu rapide aujourd’hui, mais il faut passer à autre chose désormais », expliquait ainsi la capitaine, Gaëtane Thiney.

Car pour voir le verre à moitié plein, cette grande migration en période internationale prouve aussi que l’effectif de l’ex-Juvisy regorge de talents. « C’est encourageant, ça veut dire qu’on a de bonnes joueuses, maintenant faut qu’on arrive à bien jouer ensemble », ne manquait pas d’insister Jaurena. Car le Paris FC court toujours après sa première victoire de l’année 2018. Et, à une semaine d’un déplacement à Montpellier, vise toujours la quatrième place, malgré la spirale négative des résultats : « Quand on n’a pas gagné depuis mi-décembre, c’est clair que c’est frustrant, reconnaissait Gréboval. On travaille, on est jeunes, et il faut qu’on continue d’avoir des ambitions, je pense qu’on a le droit d’en avoir. Le plus important ce sera désormais de bien préparer la saison à venir », rappelait la latérale. Avant une nouvelle trêve internationale prévue… dans un peu plus de trois semaines.

Tous propos recueillis par Vincent Roussel

Crédits photos : Nelson Fatagraf / FFF

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