Le nouveau défi de Bérangère Sapowicz

Ancienne gardienne du Paris Saint-Germain et de l’équipe de France, Bérangère Sapowicz n’a jamais manqué de défis. À 33 ans et après avoir mis un terme à sa carrière en 2013, elle se lance un nouveau challenge. Celui de développer sa propre entreprise : « Sapowicz Event Sports ».

 

 

 

 

C’est en cette année 2016 que Bérangère Sapowicz, ancienne gardienne internationale française, a décidé de lancer « Sapowicz Event Sports ». Une activité mêlant à la fois coaching personnel, sponsoring, ou encore opérations événementielles. Désireuse de prendre en main sa reconversion après avoir débuté sa carrière de joueuse de football il y a seize ans à Evreux, celle qui a notamment gardé les cages des Bleues lors de la Coupe du monde 2011 voulait mettre en pratique les compétences qu’elle a développées sur le terrain comme en dehors. Entretien.

 

Comment résumeriez-vous votre carrière de sportive de haut niveau ?

B.S : « Je dirais que j’ai connu une carrière ponctuée de hauts et de bas. Des hauts parce que j’ai réussi à faire trois Coupes du monde avec l’équipe de France. Je suis partie de très bas, j’ai commencé à jouer avec une formation masculine au sein du club de Breteuil-Sur-Iton (en Normandie), village dont je suis originaire. Dans un premier temps, j’étais la seule fille de l’équipe ! Par la suite, j’ai voulu franchir un pallier en m’inscrivant à Evreux, avant de rejoindre le Paris Saint-Germain en 2003, où j’ai passé une grande partie de ma carrière (dix ans). Par ailleurs, j’ai connu des périodes plus difficiles, avec trois ruptures des ligaments croisés qui m’ont écartée des terrains pendant pas mal de temps. Dans l’ensemble, j’ai toujours su rebondir, et je suis plutôt satisfaite de la carrière que j’ai vécue.

 

Comment s’est passée votre reconversion ?

– Tout est allé très vite. Je travaillais déjà à la section féminine du PSG, concernant les perspectives de développement, les tâches administratives (joueuses professionnelles mais aussi effectif U19). Mon mari est professeur d’éducation physique et sportive, il a eu une mutation professionnelle. Il est originaire du Languedoc-Roussillon et, lorsqu’il a obtenu tous ses points l’année dernière, nous sommes partis. J’ai dû démissionner de mon travail, j’avais un petit peu anticiper ce départ en contactant le Montpellier Hérault. L’année dernière, j’ai passé ma formation d’entraîneur dans ce club. À l’issue de la saison passée, j’ai obtenu mon diplôme, mais c’était très compliqué d’y trouver un poste et d’y rester, notamment à cause du budget qui n’était vraiment pas le même qu’à Paris.

 

C’est à ce moment-là que l’idée a émergé ?

– Effectivement. J’ai eu cette idée de création de ma propre entité, après avoir intégré la ligue régionale. Je me suis aperçue qu’il n’y avait pas de structures proposant des formations spécifiques pour les gardiens de but. C’est dans cette optique que j’ai décidé de me lancer dans ce nouveau challenge. J’ai retrouvé le plaisir d’être sur le terrain, cette fois-ci sur le banc. Je me fais plaisir à transmettre ce que j’ai appris et à apprendre de nouvelles choses aux autres. Mon activité première réside dans le coaching personnel et le suivi individualisé des gardien(ne)s de but. Cela peut prendre différentes formes, de la réathlétisation à la suite d’une blessure, à la perte de poids chez une sportive qui vient d’être maman. C’est donc une activité diverse.

 

Vous avez d’ailleurs une formation qui vous permet d’intervenir dans ces différents champs disciplinaires…

– J’ai en effet en ma possession un master en management du sport business. Les domaines liés à la communication, au sponsoring, et à l’événementiel notamment, font partie de mes compétences. À Montpellier, il y a beaucoup de grandes entreprises. Je me suis dit qu’il y avait un potentiel à exploiter, notamment dans le fait de proposer des activités internes et externes à ces structures (séminaires, journées à thèmes, etc.). C’est un challenge intéressant ! Il y a un gros travail à effectuer en amont mais c’est vrai que, si je fais du bon boulot et que le « bouche-à-oreille » fonctionne bien, je pense que je peux arriver à des résultats intéressants.

 

Pensiez-vous déjà à la création de cette activité lorsque vous étiez joueuse ?

– C’est une réflexion que j’ai pue avoir au terme de ma carrière sportive. Tout au long de cette dernière, je suis passée par différentes phases. De l’euphorie de l’équipe de France où tout se passait bien, aux interruptions pour raison médicale, en passant par des phases de remise en question. Concrètement, je ne pensais pas pouvoir dire un jour : je suis chef d’entreprise. Plusieurs idées m’avaient traversé l’esprit, comme le fait de devenir kiné par exemple. Lorsque cette opportunité d’entreprenariat s’est ouverte à moi, j’ai foncé. Le projet s’est construit dans ma tête en quatre mois, je l’ai posé sur papier, j’ai entamé toutes les démarches afin d’avoir des aides à la création, des petites formations commerciales, et tout est allé très vite.

 

 

<< Lorsque cette opportunité d’entreprenariat s’est ouverte à moi, j’ai foncé. >>

 

 

Vous a-t-on aidé à vous structurer et à créer cette entreprise ?

– Je me suis lancée toute seule. C’est moi qui suis allée faire les différentes démarches. Je me suis inscrite aux formations d’aide à la création. J’ai tout fait moi-même, je suis allée démarcher les partenaires, chercher mes équipements, mon matériel. Je sais que deux activités principales ne débuteront pas dans l’immédiat (événementiel et sponsoring), parce qu’il faut d’abord que je me fasse connaître. Je vais pouvoir démarrer cela lorsque j’aurai rencontré les entreprises. Il faut que je sache me présenter auprès des sociétés, faire des plaquettes et avoir une vraie démarche commerciale afin de capter la clientèle. Je travaille actuellement avec des imprimeurs et des graphistes.

 
Vous démarrez donc la première phase « coaching » actuellement.

– Je débute en effet avec les stages de perfectionnement des gardiens de but, et le coaching personnel. Cela a déjà commencé. J’interviens actuellement à l’AS Fabrègues, club de l’Hérault. Les gardiens de l’équipe première évoluent en CFA2, ce qui est un bon niveau. Je m’occupe des entraînements de ces joueurs, mais aussi des catégories jeunes, avec des garçons qui ont entre 14 et 18 ans. Concernant les stages, je mise pour l’instant sur des joueurs à partir de 15 ans (jusqu’en senior). J’organise et je rythme mes séances en fonction des inscrits, je travaille essentiellement en spécifique. Je suis toute seule pour organiser cela, c’est un travail important, j’ai donc choisi de ne prendre que quelques personnes à chaque fois, de façon à rester sur un travail individualisé et de qualité. Je fais essentiellement deux groupes de quatre joueurs (huit gardiens par semaine).

 

 

Comment se déroulent les stages spécifiques que vous organisez pour les gardiens de but ?

– Tout d’abord, en fonction du nombre d’inscrits, j’essaie d’établir des classements par niveau (âges et compétences footballistiques), afin de ne pas me retrouver avec trop de différences sur le terrain. Pour l’instant, je suis en externat, mais j’ai vu que plusieurs personnes faisaient jusqu’à une heure et demi de route pour se rendre aux entraînements, donc je vais envisager de mettre en place un internat pour les prochaines sessions. En externat, je touche principalement des gens de la région. Je détermine un groupe exclusivement dévolu au matin, et un autre à l’après-midi sur quatre journées. Je prends en main mes deux groupes du début à la fin des séances (échauffement, exercices, et on termine toujours par un petit jeu ludique). Tout cela avec des thèmes bien précis que je sélectionne en amont et que je note sur le dossier d’inscription, afin que les joueurs sachent à quoi s’attendre. Je travaille sur les installations du club de Fabrègues (à dix minutes de Montpellier), la mairie et le club me mettent les terrains et le complexe à disposition.

 

Quelles retombées attendez-vous pour l’année à venir ?

– J’aimerais avoir deux sponsors d’ici au mois de juin prochain. Rencontrer d’autres clubs pour avoir quelque chose en septembre 2017. Je sais que l’activité liée à l’événementiel ne débutera pas avant l’automne prochain. Je souhaiterais continuer de remplir mes stages à chaque vacances, faire venir du monde d’un peu partout, et ouvrir un internat (louer une villa de façon à loger les participants et permettre à tous de pouvoir prendre part aux stages que je propose). J’insiste sur le fait que mes stages sont ouverts aux gardiens et aux gardiennes, ce n’est pas parce que je suis une fille que je ne dois pas entraîner des garçons également. (rires) »

 

 

Propos recueillis par Benjamin Roux 

 

Crédits photos : sapowicz-sports.com / 20 Minutes Photo d’Archives 

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