Le Grenoble Foot Fauteuil électrique poursuit son projet et son évolution

L’équipe Iséroise évoluera en D3 la saison prochaine, et continue de se développer. Nous avons rencontré Virginie Colas, seule femme du GFFE, qui nous parle de l’organisation et de la pratique de cette discipline. Interview.

 

 

 

 

Comment s’est monté le projet ?

V.C : << Au départ, le projet est né de la volonté d’un de nos joueurs, qui est président de l’association (Adrien Paget). Il voulait pratiquer le foot fauteuil. Etant passionné par le football, il a appris que la discipline existait. Une association multi handisports existait déjà à Echirolles (banlieue de Grenoble), où une équipe de foot fauteuil (loisir) avait été créée il y a sept ans. Après quatre années passées, l’équipe a eu envie de faire de la compétition, mais l’ALE n’avait pas forcément les moyens à disposition pour permettre à cette entité de voir le jour. C’est de là qu’est née l’idée de créer notre structure à part entière, qui nous permet aujourd’hui d’évoluer en compétition.

Quelle est l’organisation actuelle ?

– Aujourd’hui, nous nous entraînons une fois par semaine au gymnase Colette Besson de Saint-Martin-d’Hères (38). Concernant les matches, nous étions inscrits (pour la troisième année consécutive) en championnat de France. Dans notre discipline, nous évoluons au sein de poules composées de quatre équipes. Nous avons atteint notre objectif, à savoir la montée en D3.

De quelle façon vous organisez-vous afin de pouvoir participer aux entraînements ?

– Concernant mon activité professionnelle, j’ai des horaires variables et adaptés qui me permettent de m’organiser pour l’entraînement. Les créneaux de gymnase que nous arrivons à trouver sont souvent l’après-midi, pas en soirée pour l’instant. Étant plusieurs à avoir un métier à côté, nous essayons de nous organiser. En plus d’être joueuse, j’assume la partie “trésorerie”. Cela me prend environ deux heures par semaine. Nous essayons de gérer tout cet aspect au mieux afin que le club puisse exister. Nous avons créé ce que nous voulions, à nous de mettre en place les moyens nécessaires afin de faire perdurer ce projet dans le temps. Nous voulons avant tout nous faire plaisir, mais nous avons également des objectifs qui nous tiennent à coeur.

Vous êtes la seule femme de l’équipe, mais également la quatrième meilleure buteuse du championnat (5 réalisations). Pensez-vous qu’il faudrait sensibiliser plus de femmes à pratiquer ce sport ?

– S’il on regarde les équipes que nous rencontrons le week-end, il n’y a pas systématiquement de femme au sein de tous les effectifs. Pour vous donner un exemple, sur cinq formations, vous trouverez peut-être deux femmes. Je ne connais pas la proportion exacte, mais cela reste très masculin. Cependant, la mixité est intéressante, et j’apprécie de jouer avec des garçons. Il n’y a pas de raison pour que les hommes et les femmes soient séparés. A partir du moment où nous possédons les bons équipements, tout le monde a les mêmes capacités. Nous avons envie de développer tout cela, en ayant davantage de filles qui s’inscrivent dans les équipes. C’est enrichissant pour tout le monde.

 

 

<< La mixité est intéressante, j’apprécie de pouvoir jouer au foot avec des garçons >>

 

La pratique du foot fauteuil nécessite des appareils spécifiques. N’est-ce pas difficile de trouver les fonds afin d’équiper toute une équipe ?

– C’est un petit peu compliqué, notamment parce que les fauteuils coûtent très chers. Le matériel a évolué. L’appareil qui permet de rivaliser à armes égales avec les autres équipes est le fauteuil “strike force”. Il permet d’aller au bout de ses performances, mais il est extrêmement coûteux (environ 12 000€). C’est un fauteuil spécifique pour le sport. La sécurité sociale et la mutuelle ne prennent pas en charge le financement, c’est pourquoi nous devons aller chercher l’intégralité de la somme auprès de partenaires, de sponsors, et en menant différentes actions (plateformes participatives, ventes). Toutes les idées sont bonnes pour arriver au but. Dernièrement, nous avons fait l’acquisition de trois fauteuils de ce type, mais il a fallu près de deux ans pour réunir la somme nécessaire.

Avez-vous des aides financières du département ?

– Nous pouvons faire des demandes de subventions pour avoir du matériel. La métropole et le conseil général ont notamment apporté une aide dans le financement des fauteuils. Sur le budget total (30 000€), il a fallu aller chercher les entreprises, mettre en place une plateforme participative, ou encore organiser des tombolas.

Concernant les déplacements, comment vous organisez-vous ?

– Nous avons la chance d’avoir un partenariat avec la société Perraud Voyage, qui met gracieusement à disposition ses véhicules au service de l’équipe lors des déplacements. Cela nous aide beaucoup, car la partie liée aux déplacements représente un poste financier important. Par ailleurs, nous sommes toujours en constante recherche de partenaires réguliers qui pourraient nous aider, notamment sur le budget de fonctionnement.

Quelles sont les ambitions du GFFE en matière de développement ?

– Cette année, en national, nous étions organisés par secteurs régionaux. Notre équipe évoluait en l’occurrence dans la partie “Sud / Sud-Est” (avec Saint-Etienne, Lyon, et Marseille). L’an prochain, nous allons évoluer en D3, au niveau national. Dès le départ, nous pourrons être amenés à disputer des matches face à huit équipes, avec des déplacements qui nous mèneront un peu partout en France. Il y aura davantage de déplacements, nous espérons pouvoir compter sur le soutien de nos partenaires actuels, tout en essayant d’en avoir de nouveaux, ce qui est aujourd’hui essentiel pour la vie de la structure. >>

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

 

Crédit photo : GFFE.

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer