L’avenir des historiques de D1 passe-t-il par une fusion ?

Régulièrement, la rédaction de Foot d’Elles vous propose un débat. Aujourd’hui, place au futur des clubs historiques de la Division 1 féminine. Les clubs professionnels comme Marseille, ou Bordeaux sont de plus en plus nombreux au niveau national. Face à cette évolution, les pensionnaires de D1, comme Juvisy, devront-ils envisager la fusion pour survivre ? Vous aussi donnez votre avis.

 

 

Tout d’abord, il ne s’agit pas dans cet article-débat de dénaturer les entités qui ont fait l’histoire du football féminin français, mais plutôt de faire un constat de l’évolution de la discipline. À l’instar de l’équipe de France qui est devenue rentable, le football féminin français progresse et se professionnalise. Cette saison, Marseille ou encore Bordeaux ont fait leur apparition dans l’élite. La saison prochaine, Dijon et le LOSC pourraient y accéder. Le contingent des clubs professionnels ne va cesser d’augmenter dans les prochaines années. Ce qui pose la question de l’avenir des habitués et historiques de la D1 qui commencent à toucher du doigt certaines de leurs limites.

 
Les historiques commencent à atteindre leurs limites

À Soyaux, même si le budget pour cette saison a été considérablement augmenté (de 380 000 à 450 000 euros) grâce notamment au levier des partenariats privés (le plus souvent locaux), et que de nombreux efforts sont faits pour gagner en performance, le club de Charente est encore loin de rivaliser avec les moyens parisiens, lyonnais, ou montpelliérains. Tout comme Juvisy. Même si l’équipe essonnienne est celle qui parvient à se rapprocher le plus des grosses écuries, elle ne parvient pas à attirer de grandes joueuses faute de moyens pour leur offrir un contrat intéressant. Emmanuel Beauchet est donc réduit à recruter soit de jeunes talents, soit des joueuses d’expérience qui cherchent un nouveau challenge. Sur le plan des matches, la Juv’, malgré toute la communication sur ses réseaux sociaux notamment, n’arrive pas être assez attractive pour attirer les foules à Robert Bobin (la situation géographique du stade en est une cause). Et ce n’est pas dans ce type d’enceinte que se jouera le Mondial 2019.

Par ailleurs, au sein de ces clubs habitués de la D1, beaucoup de dirigeants sont bénévoles. Ce sont des passionnés qui font vivre le football féminin et qui ont contribué de manière indéniable à son évolution. Malheureusement, ce mode de fonctionnement global trouvera ses limites à moyen terme face à des écuries professionnelles plus structurées. Si cela va encore « passer » pour cette saison, voire celle d’après, plus approchera la Coupe du monde 2019, plus ils devront se battre pour le maintien qui deviendra leur seul objectif accessible dans l’avenir car les clubs professionnels ne voudront certainement pas louper le bon train.

 
Une fusion intelligente

Ces derniers jours un article du Parisien faisait état de la présence de Pierre Ferracci, président du Paris FC, et Pierre Dréossi, manager général, aux côtés de Marie-Christine Terroni dans les tribunes lors du match Juvisy-Montpellier (victoire héraultaise 2-1). Le quotidien francilien en déduisait un possible rapprochement entre les clubs à l’étude. Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, le Paris FC possède une école de football féminin, et une équipe senior qui évolue en DHR. Chez les Hommes, il lui est difficile d’exister, comme d’autres clubs franciliens, à côté de l’aura du Paris Saint-Germain. Un projet élite foot féminin pourrait donc être une opportunité intéressante pour un club qui souhaite booster sa section féminine. Passons sur le côté logistique et envisageable d’une telle fusion, ce qui est certain c’est que cela permettrait à un club comme Juvisy de passer professionnel et donc d’avoir accès à d’autres subventions (notamment en provenance de l’UEFA), d’attirer de meilleures joueuses, et pourquoi pas dans le meilleur des mondes se faire construire un stade.

Si fusionner présente des avantages financiers et structurels indéniables, cette situation est toujours problématique, car le « petit » se fait aspirer par le « gros » (à l’image de Templemars et Blanquefort par exemple). Cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix et surtout la fusion doit être efficace avec un vrai engagement du club pro. Enfin, ce type d’opération présente aussi un avantage pour les joueuses qui peuvent passer peu à peu vers le statut de professionnelles et ne se consacrer qu’au football. Finies les doubles journées. Qui dit plus de clubs professionnels en D1 signifie aussi une meilleure attractivité du championnat, donc plus de revenus financiers possibles, ainsi qu’une équipe de France plus compétitive. Evidemment, la fusion ne sera pas LA solution miracle pour rester en D1, mais en fonction de la situation de chaque club, cela peut être une piste à ne pas oublier tout en conservant son identité. 

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