Laurent Nicollin : « Claire Lavogez va partir »

Président délégué du Montpellier Hérault depuis 2001, Laurent Nicollin, 42 ans, fait le point sur l’actualité brûlante de son club. Le transfert de Claire Lavogez, le recrutement, en passant par la saison du MHSC en D1 et la finale de Coupe de France samedi prochain… Le Montpelliérain d’origine se confie. Entretien.

 

 

 

 

 

Que vous inspire cette finale de Coupe de France programmée à Calais samedi prochain face à l’Olympique Lyonnais ?

L.N : « La finale, ou bien le fait de la faire jouer dans un lieu relativement isolé géographiquement ? Je n’ai personnellement aucun problème particulier quant au fait de disputer un match à Calais, mais je pense qu’il faudrait tout de même essayer de trouver des zones qui pourraient attirer un maximum de monde, afin de promouvoir le football féminin. Cela fait un peu loin, que ce soit pour nous ou pour Lyon, d’aller jouer une finale là-bas. Cependant, nous allons faire avec, en essayant de nous préparer le mieux possible, en ayant toujours pour ambition de remporter ce match et ce trophée.

 

 

« Remporter ce match et ce trophée »

 

 

Quel bilan tirez-vous de la saison actuelle réalisée par le MHSC ?

– C’est pour l’instant un bilan moyen, même si nous sommes tout de même qualifiés pour la finale de la Coupe de France. Nous avons cependant une réelle volonté de terminer dans le trio de tête chaque année, objectif qui sera très difficile, voire impossible à atteindre cette saison. Je suis convaincu que tout le groupe va se battre jusqu’au bout afin de terminer le plus haut possible, mais cela va être compliqué, notamment du fait qu’il ne reste que trois rencontres à disputer.

 

Que pensez-vous de l’évolution de la section féminine de Montpellier depuis plusieurs années ?

– Nous sommes parvenus à être champion de France par le passé, en gagnant des coupes, donc je pense que nous ne pourrons pas faire mieux, cette saison en tous cas. Nous avons entamé une phase de reconstruction depuis deux ans. Notre politique actuelle consiste à être l’équipe la plus compétitive possible, tout en nous appuyant sur notre formation. Nous avons une vraie volonté d’accompagner nos jeunes joueuses jusqu’au plus haut niveau. Chaque année, le budget augmente un petit peu. Aujourd’hui, il se situe entre 800 000 et un million d’euros. Cela fluctue selon les saisons et selon les contrats que nous mettons en place.

 

Quelles seront les ambitions de Montpellier pour les années à venir ?

– J’espère que notre équipe parviendra à obtenir une place en Ligue des Champions au cours des prochaines saisons. Nous voulons réellement développer notre formation, continuer à nous structurer, tout en ayant pour but de terminer dans le haut de tableau. Vous savez, le jour où nous n’aurons plus pour objectif de terminer aux trois premières places, je peux vous dire que nous arrêterons la section féminine ! Nous n’allons pas nous embêter à investir des fonds pour terminer à la neuvième ou dixième place. Je suis aussi convaincu que Montpellier est une bonne équipe, qui possède des joueuses intéressantes, et qui peut donc prétendre à jouer les premières places dans l’élite.

 

 

 

 

<<  Le jour où nous n’aurons plus pour ambition de jouer les trois premières places, nous arrêterons la section féminine  >>

 

 

 

Concernant le mercato, où en est le dossier Claire Lavogez ?

– Claire va partir. Elle ne peut pas refuser une proposition de la part de l’Olympique Lyonnais. Même les jeunes joueurs professionnels ne perçoivent pas autant d’argent que ce qu’elle gagnera à Lyon. Je dirais qu’elle a fait un choix à la fois sportif et financier. Elle continuera sa route à l’OL, et je lui souhaite de réaliser une belle et longue carrière. Vous savez, il y a des moments où nous ne pouvons pas faire tout et n’importe quoi, surtout concernant notre section féminine. Nous devons faire les choses correctement. Claire ira à Lyon, et je lui souhaite une pleine réussite (Claire Lavogez s’est blessée au molet la semaine passée avec l’équipe de France à Clairefontaine, elle ne devrait donc pas participer à la finale de la coupe de france, ndlr).

 

Recruterez-vous en conséquence ?

– La saison prochaine, nous souhaitons continuer sur les mêmes bases que cette année. Je peux vous dire que nous allons faire signer une joueuse étrangère, et je pense qu’il sera nécessaire de recruter trois voire quatre joueuses, afin de continuer à avoir un groupe performant et de qualité. Nous chercherons par ailleurs à prolonger nos joueuses qui arrivent en fin de contrat, de façon à ce que Jean-Louis Saez puisse bénéficier d’un bon groupe, et travailler sur de bonnes bases ».

 

Que pensez-vous du niveau général qui est aujourd’hui proposé en D1 ?

– Je dirais que Paris et Lyon tirent un petit peu tout le monde vers le haut. Ces équipes ne possèdent pas les mêmes moyens financiers que nous. Je pense que, dans quelques années, le PSG deviendra un leader incontesté, du fait des moyens mis en œuvre dans le développement de sa section féminine. L’Olympique Lyonnais tente de lutter, mais je suis convaincu que Paris dominera ce championnat dans quelques années. Ce sont des questions de moyens et d’investissements avant tout. Nous essayons de nous accrocher et de lutter avec les armes qui sont les nôtres. Il y a par ailleurs, et c’est évident, une médiatisation à améliorer. Aujourd’hui, pourquoi tous les regards sont-ils portés sur l’Equipe de France ? Parce qu’elle a de bons résultats et qu’elle a l’appuie de la fédération… Il n’y a pas de mystère.

 

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

Crédits photos : MHSC / fifa.com.

 

 

 

 

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer