Lara Dickenmann, l’expérience allemande

Après sa belle expérience lyonnaise, Lara Dickenmann poursuit sa route dans le club allemand de Wolfsburg, dauphin du Bayern Munich en Bundesliga. Après six années passées à l’OL, la milieu de terrain suisse de 30 ans se plaît dans sa nouvelle vie. La native de Kriens dresse un premier bilan de son expérience allemande. Entretien.

 

 

 

Quel a été votre ressenti sur le championnat allemand ?

L.D : « Lorsque nous avons disputé notre premier match, le jeu proposé s’apparentait à ce que j’ai pu connaître à Lyon. En effet, dès l’entame du championnat, nous débutons par une large victoire 8-0 face à l’USV Jena. J’ai alors déduit que le championnat allemand n’était pas si différent de la France. Cependant, cette analyse a très vite changé, car les rencontres suivantes ont été beaucoup plus difficiles pour nous (face à Brême et au Bayern Munich, ndlr). Depuis, je dirais que nous connaissons des hauts et des bas, avec un continuel changement de système de jeu. Les postes des joueuses changent également, et nous sommes toujours dans une phase de rodage, bien que les progrès réalisés depuis l’entame de la saison se fassent sentir à l’heure actuelle. Sinon, sur le championnat en lui-même, j’ai trouvé, en Allemagne, ce que j’étais venue chercher, c’est-à-dire davantage de concurrence au sein de l’équipe, avec des matches plus compliqués et des scores plus serrés.

 

Quelles sont les principales différences avec ce qui se fait en France ?

– Je pense que le championnat est plus équilibré, et que les adversaires sont plus physiques qu’en France. Le jeu, de manière générale, est plus direct, avec peut-être plus d’impact dans les duels. C’est plutôt intéressant jusqu’à présent, je vois de belles choses sur le terrain. En Allemagne, la culture du football est sensiblement différente. En France, on favorise le « beau jeu », en insistant sur les moindres détails techniques. Ici, la stratégie est différente, nous devons faire plus d’efforts, et les dirigeants insistent lourdement sur l’agressivité, qui est un paramètre important, tout en restant irréprochable dans notre attitude sur le terrain.

 

Avez-vous été bien intégrée au sein de votre nouvelle formation ?

– Effectivement, j’ai vécu un chaleureux accueil ! Les filles et le staff sont très sympas, il y a une bonne ambiance. Je me sens très bien à Wolfsburg, c’est un club qui possède de bonnes infrastructures, et la ville est magnifique. Je me suis vite sentie chez moi.

 

 

<< Je me suis vite sentie chez moi >>

 

 

Quel regard portez-vous sur cette nouvelle expérience en Allemagne jusqu’à présent ?

– C’est une très bonne expérience ! J’apprends beaucoup de choses ici, c’est un monde footballistique très différent de la France. Notre équipe avait une volonté de changement et de renouvellement en début de saison, et je trouve intéressant de m’inscrire dans ce processus de transition. Auparavant, Wolfsburg était une équipe qui cherchait à jouer en contres, avec une solide base défensive. Aujourd’hui, même si l’aspect défensif reste très important, on insiste davantage sur le jeu collectif et l’aspect technique. On doit trouver la bonne solution au bon moment sur le terrain. Je ne regrette pas d’avoir fait ce changement de club et de pays, c’est une nouvelle étape de ma vie qui commence. J’ai passé de très belles années à Lyon et, même si certaines choses me manquent parfois, je sais que ce nouveau challenge était fait pour moi.

 

Justement, que retenez-vous de vos années lyonnaises ?

– Enormément de choses, il me faudrait plusieurs jours pour vous raconter tout ce que j’ai vécu à Lyon ! De façon générale, la France est un très beau pays, et je me plaisais énormément dans la ville de Lyon. J’ai connu des gens merveilleux, qui m’ont fait confiance et qui m’ont permis d’évoluer. Je garderai de très beaux souvenirs avec l’équipe, les filles, les dirigeants du club, et les supporters, qui ont toujours été présents. Avant d’arriver, je n’aurai jamais imaginé avoir la possibilité de faire une telle carrière à l’OL, j’ai vraiment eu la chance d’évoluer aux côtés d’excellentes joueuses, d’apprendre tous les jours, et de connaître le football français. Ces sept années resteront à jamais gravées dans mon coeur.

 

Désormais, comment se passe votre quotidien à Wolfsburg ?

– Pour tout vous dire, cela n’a pas beaucoup changé ! Je me lève le matin, et je vais à l’entraînement. A midi, je n’ai malheureusement plus la chance de manger à la cantine du club comme c’était le cas à Lyon, donc je rentre, je me fais à manger, et puis je reste chez moi ou je retourne à l’entraînement, en fonction du planning de la semaine. J’aime bien lire et regarder des séries, cela permet de s’évader du quotidien… En ville, il n’y a pas énormément de choses à faire, si ce n’est que j’apprécie de retrouver des amis en terrasse au café, ou faire un cinéma de temps en temps. Depuis quelques temps, je prends des cours d’espagnol, c’est une langue que j’ai toujours voulu apprendre. Parfois, je suis juste contente de pouvoir rester chez moi pour me reposer, parce qu’il faut dire que nous sommes souvent en déplacement avec l’équipe.

 

A la mi-championnat, quel regard portez-vous sur cette saison 2015-2016 ?

– Je pense que nous avons perdu trop de points depuis l’entame du championnat. Nous allons essayer de corriger tout cela sur cette deuxième partie de saison. J’espère que nous parviendrons à trouver la bonne recette rapidement au sein de l’équipe, car nous avons de belles échéances devant nous, en Coupe comme en Ligue des Champions. En Bundesliga, le Bayern Munich est trop loin devant nous, je ne pense pas que nous parviendrons à les détrôner, mais nous allons tout faire pour. Dans tous les cas, il faudra lutter afin de conserver notre deuxième place. En Ligue des Champions, nous allons entamer les quarts de finale, avec pour ambition d’aller le plus loin possible, et pourquoi pas remporter cette édition 2016, même si nous n’en sommes pas encore là.

 

Et pour les années à venir de façon plus générale ?

– J’aimerais gagner des titres avec Wolfsburg, ce qui ajouterait un titre de champion d’Allemagne à mon palmarès. C’est un trophée que je rêve de remporter. Sur le plan international, nous allons tenter de nous qualifier pour les Jeux olympiques de Rio. La qualification pour l’Euro 2017 est en cours et fait également partie de nos priorités. Il faut dire que les choses ont plutôt bien commencé *! Enfin, pour parler de mon avenir, je le vois bien évidemment à Wolfsburg en Allemagne, où j’ai beaucoup de choses à découvrir. Je ne sais pas ce que j’aurai envie de faire à la fin de mon contrat (ndlr : Lara Dickenmann est liée jusqu’en juin 2017 au VFL), mais je n’exclus pas de revenir un jour en France, c’est une possibilité.»

 

 

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

 

Crédits photos : vfl-wolfsburg.de.

 

* La Suisse est en tête du groupe 6 avec quatre victoires en autant de rencontres devant l’Italie.

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