L’afflux de stars internationales, positif pour la D1 ?

Régulièrement, la rédaction de Foot d’Elles vous propose un nouveau débat. Depuis le début de la période des transferts hivernale -qui dure encore trois semaines-, plusieurs stars internationales ont rejoint le championnat de France. Pour quelles raisons, et est-ce une bonne chose pour le championnat ?

 

 

 

 

 

La D1 s’affirme comme une destination de choix

Depuis une grosse semaine, plusieurs joueuses internationales de haut niveau ont rejoint le championnat de France, quatre médaillées olympiques (Henning, Blackstenius, Lawrence, Buchanan) lors des derniers Jeux, une championne du monde en 2015 (Morgan), et une championne de NWSL (Cayman), six joueuses qui devraient être rejointes par la Française Amandine Henry pour un prêt de deux à trois mois au Paris Saint-Germain. Cet afflux de joueuses de grande qualité montre bien une chose, le championnat français attire les grands noms du football féminin, et même le plus grand nom avec Alex Morgan, dont la renommée va au-delà du domaine du football féminin. On peut remarquer également qu’aucune de ces joueuses n’est en fin de carrière, et trois sont très jeunes puisqu’elles ont 20 ans (Blackstenius) ou 21 ans (Lawrence, Buchanan) et font partie des grands espoirs mondiaux de la discipline en s’étant toutes distinguées lors des grandes compétitions internationales.

 

Ces arrivées donnent également plus de visibilité à un championnat parmi les meilleurs en Europe, et qui monte encore en gamme avec ces recrues de premier plan et tout particulièrement en Amérique du Nord, aux États-Unis et au Canada puisque la D1 ne comptait aucune joueuse internationale de ces deux pays dans ses rangs. Au-delà d’Alex Morgan, un coup marketing sans précédent réussi par l’Olympique lyonnais, ou les deux Canadiennes très attendues lors de la draft NWSL de ce jeudi (Buchanan faisait consensus pour être choisie en première position), la colonie suédoise de Montpellier s’est agrandie avec le grand espoir offensif du pays, et Janice Cayman et Josephine Henning, deux internationales confirmées qui ont déjà évolué en France, font leur retour. Sans oublier qu’il s’en est fallu de peu pour que Crystal Dunn, autre étoile états-unienne, ne rejoigne, elle aussi, le championnat.

 

Alors que les championnats européens ont tendance à progresser, à commencer par la FAWSL en Angleterre qui fait de gros efforts depuis plusieurs années et devrait rapidement s’imposer comme une des références en Europe, que la Suède reste une valeur sûre malgré plusieurs départs importants, et que l’Allemagne conserve plusieurs longueurs d’avance en terme de compétitivité, la D1 continue sa progression et s’affirme comme le principal concurrent de la Bundesliga en sachant attirer des stars ou des grands espoirs mondiaux. Pour les clubs qui accueillent ces joueuses, cela augmentera également la concurrence au sein de l’effectif. Il reste trois semaines environ pour boucler de nouvelles arrivées. Mais ce mercato est d’ores et déjà historique. 

 

L’écart se creuse, quelles conséquences pour les joueuses françaises ?

Une demi-douzaine de joueuses de haut niveau ont déjà rejoint la D1 cet hiver, ce qui élève le profil du championnat. Cependant, elles sont concentrées dans trois clubs, ceux qui occupent le podium, avec plus de dix points d’avance sur la concurrence à la trêve. Tout porte à croire que l’écart va continuer à se creuser entre ces clubs et le reste du championnat, déjà hétérogène. De plus, plusieurs arrivées vont avoir une incidence directe sur le temps de jeu de joueuses françaises. Si ce n’est pas le cas en l’état actuel pour le PSG où la seule Ashley Lawrence compense numériquement la blessure d’Erika, il en va différemment à Lyon ou à Montpellier. Du côté rhodanien, plusieurs internationales, dont certaines avaient déjà un temps de jeu peu important ou étaient blessées en première partie de saison, devraient jouer avec parcimonie, car il serait surprenant de voir Kadeisha Buchanan et Alex Morgan cirer le banc. Les arrivées de Stina Blackstenius et Janice Cayman à Montpellier devraient avoir les mêmes conséquences, et réduire le temps de jeu parfois déjà  faible de plusieurs espoirs français.

 

Ce casse-tête des compositions d’équipe et du temps de jeu accordé aux joueuses françaises ne serait pas un problème si le règlement des championnats de France féminins* autorisait le changement de club au cours de la saison. Ces arrivées pourraient alors permettre à des joueuses déjà présentes dans les effectifs d’aller obtenir du temps de jeu dans d’autres clubs de D1, ce qui aurait comme conséquence une augmentation du niveau, et peut-être une homogénéisation du championnat. En attendant un changement du règlement qui serait certainement bien accueilli, les six prochains mois vont être longs pour certaines joueuses françaises, parfois internationales, qui pourraient ainsi manquer une participation à l’Euro en raison d’un temps de jeu estimé trop faible par le sélectionneur Olivier Échouafni, d’autant plus que les matches de haut niveau sont encore trop rares. 

 

*Article 22, point 6 : « Au cours d’une même saison, les joueuses ne peuvent participer à un championnat national féminin que pour un seul club dans un même groupe. »

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