La Réunion en développement, match attendu

Pour la première fois de son histoire, l’équipe de France féminin va disputer un match officiel sur l’île de La Réunion. L’occasion de faire un point sur la situation du football féminin sur l’île, avec le CTR Hosman Gangate, et de parler du match de dimanche, très attendu comme nous le confient Gangate et Melvine Malard.

 

 

 

Ce dimanche, les Bleues vont débuter leur année 2017 menant à l’Euro qui se déroulera aux Pays-Bas (16 juillet-6 août) sur l’île de la Réunion, face à l’Afrique du Sud, qui a disputé les derniers Jeux olympiques et a atteint les demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations féminine qui s’est disputée fin 2016 au Cameroun. Le match va se dérouler dans un endroit inédit pour un match officiel des Bleues : l’île de la Réunion.

 

Structuration et développement

Dans la lignée du plan de féminisation du football lancée par la Fédération française en 2011, la pratique du football féminin s’est développée sur l’île de la Réunion, grâce notamment à « un petit groupe d’une dizaine de personnes en osmose, très investies et militantes, avec un bon niveau pédagogique, des qualités techniques et tactiques », nous révèle Hosman Gangate, en charge du développement de la pratique féminine entre 2012 et 2016, et actuellement Conseiller Technique Régional.

 

 

Aujourd’hui, le nombre de licenciées a dépassé la barre des 2000, celui des dirigeantes approche les 500, et la proportion de licenciées est passée de 5 à 8% (près de 26 000 personnes sont licenciées, de loin le sport le plus pratiqué sur l’île, devant le tennis). En terme de budget, « les moyens sont en progression depuis 2012 pour le secteur féminin au niveau de la Ligue, nous sommes bien aidés par l’État (via le CNDS -Centre Nationalpour le Développement du Sport), la Région Réunion et bien sûr la FFF. Au niveau des clubs cela reste plus compliqué, nous avons prévu à travers le label de les aider à se structurer et à monter des projets pour leur demande de subvention. Un temps de travail spécifique est prévu pour les dossiers CNDS. » Au niveau des infrastructures, l’île n’est pas forcément très bien lotie en comparaison avec la métropole, mais « le foot féminin est entré dans les mentalités et il n’y a pas de disparité au niveau des services des sports des communes », ajoute Gangate.

 

 

Le football est très populaire chez les jeunes filles notamment, où elles jouent avec les garçons principalement, comme ce fut le cas pour Melvine Malard, grand espoir du football féminin français qui évolue actuellement à l’OL U19 et avec l’équipe de France U17 et qui a fait ses gammes sur l’île où elle est née. « Une mixité positive », pour Gangate, « car elle permet aux filles d’avoir un bon niveau alors que l’objectif pour ces jeunes joueuses est de rejoindre la métropole pour les meilleures d’entre elles ».

 

 

Elles sont par exemple cinq en ce moment à évoluer au Pôle de la Plaine des Cafres, avec les garçons, et elles peuvent jouer en D1, en D2 (seniors), ou dans différentes catégories de championnats chez les jeunes sur lîle, ou, comme Malard, rejoindre un Pôle en France comme c’est le cas pour Eva Lauret et Rachel Diganamasso au Pôle de Tours dont nous avons parlé récemment. Plusieurs joueuses réunionnaises évoluent aujourd’hui en métropole et en D1, parmi lesquelles la Messine Marine Morel, la Bordelaise Emmanuelle Lacroix, la Ruthénoise Fanny Hoarau ou encore la Montpelliéraine Valérie Gauvin.

 

Un match pour l’avenir

France-Afrique du Sud est un match amical bien sûr, mais pour La Réunion, l’un des objectifs de la rencontre organisée par l’ex-président de la Ligue Noël Vidot, sera d’encourager la pratique de la discipline sur l’île, lui donner un coup de projecteur, et pourquoi pas, susciter de nouvelles vocations alors que le contexte et la politique favorables au développement de la discipline s’y prêtent. Un certain nombre de jeunes joueuses ont d’ailleurs pu hier participer à un plateau U6-U13 en présence de joueuses de l’équipe de France.

Dans un article paru dans Le Quotidien de La Réunion, Hosman Gangate confiait ces derniers jours que son « ambition de conseiller technique est d’arriver à faire ce que le handball a fait, à savoir fournir à la fois des joueurs en équipe de France masculine et des joueuses en équipe de France féminine. Le potentiel existe. ».

Valérie Gauvin -arrivée en métropole à quatre ans-, la première sélectionnée en A (une sélection), vice-championne du monde U20 et médaillée d’or aux Universiades 2015 comme Fanny Hoarau -débarquée dans l’Hexagone à 16 ans-, internationale B, médaillée de bronze mondiale (U20), également médaillée d’or aux Jeux des Îles en 2015 en étant la tête d’affiche de la sélection de La Réunion, en sont les plus proches actuellement, en attendant peut-être Melvine Malard, 16 ans (née en 2000) mais une des attaquantes tricolores les plus prometteuses.

 

 

Celle qui s’apprête à disputer, fin mars, le Tour Elite avec l’équipe de France des moins de 17 ans, est déjà performante avec les U19 de l’Olympique lyonnais et s’est distinguée fin 2016 en enfilant les buts lors du Tour Qualificatif, dont un quintuplé lors de la victoire historique face au KazakhstanElle nous confie que voir « l’équipe de France jouer à la Réunion, là où [elle] a grandi et où tout a commencé est une grande joie, et [elle] espère que les Réunionnais feront tout pour donner aux Bleues l’envie de s’arracher sur le terrain. Le football féminin s’est beaucoup développé et [elle est] très contente que ce match se déroule à la Réunion« . Régulièrement contactée par des jeunes filles qui veulent marcher dans ses pas et/ou qui lui demandent des conseils, elle « espère qu’il y aura énormément de filles et de spectateurs au stade ce dimanche« . 

 

 

Crédit photos : Facebook/Sélection de football féminin de La Réunion

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