La meilleure équipe a perdu

Après un match d’une intensité exceptionnelle, la France s’est inclinée face à l’Allemagne après les tirs au but ( 1-1 ; 5-4). Meilleures que les Allemandes dans de nombreux compartiments du jeu, les Bleues ont une nouvelle fois péché dans la finition. L’histoire se répète inlassablement.

 

 

 

 

 

117e minute, la prolongation arrive à son terme. Jessica Houara jette ses dernières forces dans un ultime centre parfait au deuxième poteau pour Gaëtane Thiney au deuxième poteau. Nadine Angerer est trop courte, Thiney voit le but vide s’offrir à elle, mais rate l’inmanquable… Cette action pourrait presque résumer à elle seule ce quart de finale. Un match qui fut parfois magique dans la niveau jeu, mais où les Françaises ont peiné dans la finition pour terrasser les double championnes du monde.
Quelques heures plus tôt, cette finale avant la lettre avait quelque peu mal démarré pour les Bleues. Les pépins physiques s’en mêlent. Lors du dernier entraînement sur le terrain synthétique du stade olympique de Montréal, Laure Boulleau a reçu un coup. La latérale gauche du Paris Saint-Germain ne peut tenir sa place. Amel Majri occupe donc le couloir gauche au coup d’envoi.

Une intensité exceptionnelle

Les Bleues redoutaient l’entame de match, souvent étouffante, des Allemandes. Et finalement, ce sont elles qui imposent un rythme effréné dès les premières secondes de jeu. Sur leur première situation, les joueuses de Philippe Bergerôo sonnent la charge. Sur son aile droite, Elodie Thomis accélère et centre pour Nécib dont la reprise n’est pas cadrée (2e). Mauvais présage. Les joueuses de Silvia Neid laissent passer l’orage d’intensité tricolore des premières minutes et sortent un peu la tête de l’eau. Mais l’impact et le volume de jeu des Françaises restent exceptionnels. Actions à une touche de balle, fluidité des transmissions, on se dit qu’avec ce niveau l’Allemagne, qui ne montre pas grand-chose dans ce premier acte, va finir par craquer. Mais les derniers gestes tricolores sont parfois trop hasardeux (Thomis 18e, Majri 39e). A la mi-temps, toujours statu quo.

 

L’inefficacité de retour

Au retour des vestiaires, les intentions tricolores sont toujours là. Et les Bleues vont être récompensées. Peu après l’heure de jeu, Louisa Nécib voit sa frappe déviée et trompe Nadine Angerer (64e). On se dit alors que l’équipe de France a fait le plus dur. Mais la Mannschaft continue de s’accrocher et obtient un penalty pour une main -limite- d’Amel Majri, excellente dans ce match. Celia Sasic ne se trompe au moment de la transformer (1-1, 84e).
Derrière l’égalisation, les Bleues prennent un coup de massue sur la tête. Comme par magie, les Allemandes se mettent à gagner les duels, les Tricolores sont à la peine physiquement. Le basculement mental d’une égalisation. A partir de cet instant et le début des prolongations, il y a comme une impression de fatalité. Les Françaises continuent de se battre à l’image d’une Kheira Hamraoui très percutante dès son entrée en jeu, mais il manque quelque chose. La finition. Comme lors de cette ultime action de la prolongation où Gaëtane Thiney rate l’inmanquable sur un centre de Jessica Houara d’Hommeaux (117e).

 
La plus jeune pour terminer

Et puis est venue la séance de tirs aux buts. Dans cet exercice de loterie tout le monde est parfait. Aucune joueuse ne faiblit. Nous arrivons à 5-4 pour l’Allemagne. Claire Lavogez, 21 ans, quitte le rond central le visage plutôt tendu et pose son ballon. Sa frappe est arrêtée par Nadine Angerer (élue joueuse du match par la FIFA). La plus jeune de la série aura terminé cette séance qui s’est avérée cruelle. Un poids trop lourd pour cette jeune milieu de terrain pourtant si talentueuse. L’exploit n’a jamais été aussi près. Mais encore une fois, le réalisme tricolore aura disparu et la France sort d’une grande compétition. Il va falloir se relever. Encore une fois.

 

 

Anthony Rech à Montréal

Crédit photo : fff.fr

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