La dernière marche

Demain, l’équipe de France des moins de 20 ans va disputer la finale de la Coupe du monde, face à la Corée du Nord. En jeu pour Gilles Eyquem et ses joueuses, un premier titre historique dans la catégorie après celui de 2012 en U17 face à… la Corée du Nord, deux ans après avoir accroché le podium pour la première fois.

 

 

 

 

La dernière marche… et la plus compliquée. L’équipe de France n’a jamais été aussi proche de remporter sa première Coupe du monde des moins de 20 ans, et pour cela, il va falloir prendre le dessus sur la Corée du Nord, déjà championne du monde U17 cette année. Après avoir croisé la route des Etats-Unis, de l’Allemagne et du Japon avec succès, il reste 90 minutes (voire un peu plus) aux Tricolores pour aborder la prochaine édition à domicile dans la peau des tenantes du titre. 

 

Entre deux eaux

L’équipe de France, c’est celle qui joue bien, qui domine, et qui à la fin, s’incline. Toujours avec des regrets. C’est ce que retiennent les observateurs de la discipline. Si cela vaut (ou plutôt valait) surtout pour les A, la génération U20 précédente en avait fait une belle démonstration au Canada il y a deux ans lors d’une demi-finale qu’elle n’aurait probablement jamais dû perdre (avant de se ressaisir pour accrocher la troisième place, déjà historique). En Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’équipe de France des moins de 20 ans a fait fi de cette étiquette. Des difficultés à se sortir de son groupe, une victoire à l’allemande contre l’Allemagne, puis une autre face au Japon dans le rôle de la France. 

Si la France est en finale, c’est grâce à son état d’esprit et sa solidarité avant tout. Et son opportunisme. Des qualités que l’on a déjà pu voir chez les jeunes, pour le titre mondial en 2012, le titre européen cet été, et donc lors de cette Coupe du monde qui touche à sa fin. Théa Gréboval, Delphine Cascarino et Juliane Gathrat, au micro de FFFTV, ont d’ailleurs beaucoup insisté sur cette solidarité et cet état d’esprit comme principal facteur de leur parcours. La France n’a pas le potentiel offensif qui lui était promis, pour cause de blessure. On ne sait pas comment la compétition se serait déroulée avec Perle Morroni et Marie-Antoinette Katoto. Ce qui est certain, c’est que les 21 joueuses tricolores présentes en Papouasie-Nouvelle-Guinée ont su trouver les ressources pour être désormais, à 90 minutes d’un titre de championnes du monde.

 

La force d’un groupe complet

Depuis le début de la compétition, toutes les joueuses de champ ont foulé le terrain, seules Cindy Perrault et Jade Lebastard, les gardiennes remplaçantes, devant s’effacer devant une Mylène Chavas en vue. Les postes de défenseures latérales étaient annoncés comme une force de cette équipe, et malgré les blessures (Gréboval, Mansuy, Karchaoui), cela s’est confirmé. La défense centrale, et notamment Hawa Cissoko, aux côtés d’Estelle Cascarino, est montée en puissance au cours de la compétition. Au milieu de terrain, le précieux duo de l’ombre Grace Geyoro/Juliane Gathrat réalise un gros travail ingrat. Cette base défensive, avec une petite interrogation pour les latérales, ne devrait pas changer pour la finale.

En ce qui concerne l’animation offensive, deux joueuses se sont imposées sans grande surprise comme les piliers : Clara Matéo (la meilleure buteuse française) et Delphine Cascarino, décisives à plusieurs reprises et toujours précieuses sur le terrain. A leurs côtés, plusieurs joueuses ont apporté leur écot : la technique Maëlle Garbino, Marie-Charlotte Léger, dont la compétition a été coupée par une blessure aux adducteurs et qui peut faire la différence à tout moment, Louise Fleury, peu utilisée mais dont l’entrée contre le Japon fut déterminante, ou encore Valérie Gauvin dans un rôle de joker principalement. Sans oublier les joueuses qui ont moins vu le terrain, comme Laura Condon, Anna Clérac, Pauline Dhaeyer ou encore Cathy Couturier, prêtes à se mettre au diapason si besoin. 

 

La Corée du Nord, pas du gâteau

Forcément, il s’agit de la finale et la France aura face à elle un adversaire très fort. Le seul, avec la France (et les Etats-Unis sur 90 minutes), à ne pas avoir perdu depuis le début de la compétition. La Corée du Nord a inscrit dix-huit buts depuis le début de la compétition, avec un tarif minimum de deux par match. Après les attaques allemande et japonaise, l’équipe de France va de nouveau devoir se montrer très solide défensivement. Avec un but encaissé sur penalty, sur une erreur de Mylène Chavas qui était -une nouvelle fois- sur le ballon, lors des quarts et demi-finales, elle a montré qu’elle avait du répondant. Après le duo Mami Ueno/Yuki Momiki contre le Japon, c’est Ri Hyang Sim et Kim So Hyang (quatre buts chacune) qui seront -entre autres- les joueuses à surveiller de près. Sans oublier Sung Hyang Sim dont les entrées sont toujours couronnées de succès, ou la justesse de Jon So Yon sur les coups de pied arrêtés. Bref, c’est un gros challenge qui attend les Bleuettes, aussi bien dans le jeu qu’au niveau physique, car les Nord-Coréennes ont du répondant et n’hésitent pas à aller au contact.

 

Au-delà des qualités montrées par les Tricolores jusque là, il y a plusieurs motifs d’espoir. La Corée du Nord n’a gardé ses cages inviolées qu’à une seule reprise, lors de son premier match dans le tournoi, face à la Suède, et a encaissé deux buts à deux reprises. Les Chollima n’ont également pas su être tueuses en quart et en demi-finale, se faisant remonter au score (deux buts face à l’Espagne, un face aux Etats-Unis) à deux reprises pour être entrainées en prolongation. Il ne faudra donc pas abandonner si la rencontre ne semble pas se passer au mieux pour les Bleues, et ça tombe bien, ces Bleuettes se battent jusqu’au bout. Dernier point enfin, même s’il ne concerne pas ce tournoi, le passif entre les deux sélections chez les jeunes. Dans un passé récent, la France a pris le dessus lors des deux rencontres à enjeu : la finale de la Coupe du monde U17 en 2012, et le match pour la troisième place de la Coupe du monde U20 en 2014, deux matches disputés peut-être annonciateurs de la rencontre à venir. Du côté français, elles étaient cinq en 2012 à avoir vécu l’aventure du titre. Elles étaient deux fois plus côté nord-coréen, dont la moitié de l’équipe était également présente il y a deux ans (aucune Française). Jamais deux sans trois ?

 

Japon-Etats-Unis, pour le podium

Demain dès 7h (HF) dans le match pour la troisième place, le Japon pourra égaler sa meilleure performance dans la compétition (3e place en 2012), et les Etats-Unis terminer sur le podium pour la cinquième fois en sept éditions. Les deux équipes ont souffert en demi-finale, avec notamment trois sorties sur blessure du côté japonais. Il leur faudra trouver des ressources pour accrocher le podium et terminer sur une bonne note. D’un côté, le séduisant Japon qui aura été neutralisé par la France, notamment dans les couloirs, un de ses points forts, d’un autre, les Etats-Unis spécialistes des remontées en fin de match. S’il veut l’emporter, le Japon ne devra pas laisser le moindre espoir à son adversaire et savoir tuer le match. Du côté états-unien, il faudra prendre la mesure du collectif japonais et compter sur les performances, comme toujours, de son duo Pugh/Sanchez en attaque, ainsi qu’une solide Taylor Otto en défense. La rencontre est ouverte, et la fatigue ainsi que les absences potentielles côté japonais pourraient avoir leur importance. Entre le Japon de la génération championne du monde U17 en 2014 et les Etats-Unis des futures stars Mallory Pugh et Ashley Sanchez, le match vaudra le détour…

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