Kheira Hamraoui, le manque du terrain

De tous les rassemblements depuis la Coupe du monde au Canada, Kheira Hamraoui connaît un début de saison compliqué avec le Paris Saint-Germain. Peu de temps de jeu, pas toujours sur les feuilles de matches, la milieu de terrain internationale reste positive et fait tout pour retrouver le terrain et continuer l’aventure avec l’équipe de France féminine.

 

 

Lors du rassemblement d’octobre dernier de l’équipe de France, avant un entraînement, Philippe Bergerôo lance sur le ton de la blague au groupe : « j’imagine qu’après la journée de championnat vous êtes un peu fatiguées, sauf poiur toi Kheira ! ». La milieu de terrain du Paris Saint-Germain en a rigolé. Mais sa situation en club* pourrait finir par avoir raison d’elle quant à sa présence dans le groupe France. Sereine, Kheira Hamraoui croît en ses forces et fait tout pour retrouver le terrain.

 

 

Comment analysez-vous votre début de saison ?

K.H : « C’est un début de saison assez compliqué mais je ne me pose pas trop de questions car je sais que c’est passager, il y a des moments comme ça dans une carrière. Je me dis que ce n’est pas grave que le travail va payer quoiqu’il arrive. Je ne doute pas de moi et je continue à bosser. Je positive tout le temps car ce n’est pas bon d’être dans une spirale négative.

 
Malgré votre faible temps de jeu, vous continuez d’être appelée en équipe de France, c’est rassurant ?

– Oui, c’est rassurant d’être appelée en ce moment car je pense que le sélectionneur me fait confiance et à chaque fois qu’il a fait appel à moi j’ai toujours donné le meilleur de moi-même, j’ai toujours fait ce que j’avais à faire et cela fait toujours plaisir d’être appelée continuellement et j’espère que cela va durer.

 
Au bout d’un moment, si vous ne jouez pas en club, la porte de l’équipe de France va se refermer ?

– Ce sera problématique au bout d’un moment je pense oui. Mais je vais faire en sorte que cela ne devienne pas problématique et retrouver le terrain.

 
Ce week-end en championnat face à Albi, vous n’étiez pas sur la feuille du match du PSG…

– C’est le choix du coach. J’avais un peu mal à la cheville mais je n’avais pas de grosses blessures, c’est le choix du coach, je l’accepte.

 
On a l’impression que vous prenez votre situation avec beaucoup de recul ?

– Je pars du principe que si je reste négative je vais m’enfoncer dans un trou. Et ce n’est pas le but alors je positive tous les jours. Je connais mes qualités, je sais la joueuse que je suis, je sais qu’il me manque encore beaucoup de choses et je sais que cela va le faire. Je ne me pose pas de questions.

 
Avez-vous eu une discussion avec Farid Benstiti sur votre mise à l’écart du groupe sur certains matches ?

– Il n’y a pas eu de discussion. Je respecte ses choix, je tiens ma ligne de conduite. Quand il a fait appel à moi depuis quatre ans, j’ai toujours répondu présente. Et je continuerai comme ça.

 

 

« Si je veux devenir la meilleure, il faut que je travaille deux fois plus »

 

 

A chacune de vos entrées, on sent beaucoup d’envie et une faim de ballon.

– C’est normal parce que je n’ai pas beaucoup de temps de jeu donc j’essaie de faire un maximum sur le terrain. C’est peut-être un mal pour un bien ce qui m’arrive. Et peut-être qu’il me faut des choses comme ça pour progresser encore plus parce que j’ai peut-être besoin que l’on me pique à chaque fois. Je suis comme ça.

Cela veut dire que vous avez tendance à vous reposer un peu sur vos acquis ?

– Non, mais quand tout va bien, je ne vais pas aller chercher encore plus haut alors que j’ai encore une marge de progression. Quand on me pique je suis encore meilleure. Si je veux devenir la meilleure, il faut que je travaille deux fois plus que tout le monde et c’est ce que je suis en train de faire. Peut-être que cela ne se voit pas maintenant, mais cela se concrétisera peut-être après.

 
Votre situation est similaire à cele de Marie-Laure Delie, on a l’impression d’une sorte d’exclusion par moments…

– Je ne dirai pas exclues. Non, on est comme les autres, après ce sont des choix. Il faut accepter la concurrence, il faut tout accepter c’est le football. C’est comme ça. Quand tu dois rentrer tu dois montrer que tu es meilleure que les autres et que tu dois être titulaire. Si tu ne l’es pas, tu travailles pour les matches suivants et toutes les minutes que tu as même si tu n’en as pas beaucoup, tu montres ton envie, tu essaies de faire la différence et tu respectes les consignes du coach.

Que vous a dit Philippe Bergerôo sur votre situation en club ?

– Philippe m’a rassurée. Il m’a dit que le football je l’avais et que mentalement il fallait que je sois très très forte et qu’il ne s’inquiétait pas.

 
A moyen terme, il y a le tournoi olympique à Rio en août prochain qui se profile…

– Petit à petit, je ne pense pas encore à Rio, je pense au club, à ma situation et j’aurai le temps de penser aux JO ».

 

 

L’avis de Philippe Bergerôo : « Sur le long terme, oui cela va poser problème, mais sur le court terme je ne lâcherai pas Kheira. Elle le sait. Mais c’est vrai que si elle n’est plus sur les feuilles de match, je serai dans l’obligation de prendre d’autres joueuses. J’ai toujours fonctionné de cette manière là ».

 

 

*Kheira Hamraoui n’a joué que trois matches de championnat deuis le débtu de saison, le huitième aller de Ligue des Champions face à Örebro, et est entrée en jeu lors des quatres matches de l’équipe de France; Pour un total de 313 minutes jouées.

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