K.Capoul : « Une équipe bâtie pour aller jusqu’au bout »

Karine Capoul est de celles qui ont vu le football féminin grandir. Ancienne libéro et capitaine du Paris-Saint-Germain de 1986 à 1991, et aussi ancienne internationale, celle qui avait dû quitter le football tôt y est revenue en 2012, à l’US Roissy.

 

 

 

 

 

 

Quel poste occupez-vous au club de l’US Roissy ?

C.C : « Je joue toujours au poste de libéro, même si je suis désormais beaucoup plus polyvalente ! Je suis aussi entraîneure de l’équipe féminine senior de foot à 7, créée en 2012, où nous avons d’ailleurs remporté la compétition organisée par la région cette année. C’est une très bonne chose, d’autant plus que nous passerons en compétition à 11 dès l’année prochaine.

 

La Coupe du Monde au Canada va bientôt débuter, quel sera d’après vous le parcours de l’équipe de France ?

– En tant qu’ancienne internationale et fan de football féminin, on espère tout d’abord un très beau parcours de cette équipe de France. Pour moi, il n’y a aucun doute à avoir : les Bleues atteindront la finale du tournoi. Elles remporteront peut-être le trophée, mais on ne peut malheureusement pas l’affirmer, puisqu’un tout petit détail peut tout changer. D’ailleurs, je me rendrai à Clairefontaine le 13 juin, ainsi qu’une soixantaine d’anciennes internationales, comme Marinette Pichon et Candice Prévost, pour montrer tout notre soutien à l’équipe de France.

 

Quelles sont les équipes qui pourront poser des problèmes aux Françaises, lors de ce Mondial ?

– Je pense que les filles de Philippe Bergerôo peuvent rivaliser avec des équipes du standing de l’Allemagne, du Brésil ou autre, mais je suis plus inquiète quant aux Etats-Unis, qui peuvent poser beaucoup de problèmes à l’équipe de France. Les Tricolores ont pour elles d’être un bon groupe, très solidaire. Elles ont aussi très peu de faiblesses. Il faudra surveiller les jeunes joueuses qui vont intégrer le groupe lors de cette compétition. Cette jeunesse peut être à double tranchant. Elles sont moins habituées à jouer avec leurs coéquipières et pourraient ainsi déstabiliser le jeu de la France. D’un autre côté, elle peuvent aussi apporter de la fraîcheur à ce groupe. Reste que la France a largement le niveau pour aller jusqu’au bout.

 

Vous qui connaissez le football féminin depuis des années, quels changements avez-vous constaté ?

– Il y a eu une très grande évolution de ce sport. A mon époque, nous jouions en amateur, surtout en France, alors qu’à l’étranger déjà, certaines équipes jouaient en semi-pro. Nous n’avions pas l’encadrement dont disposent les joueuses actuellement. A l’époque, on se battait aussi pour avoir plus de reconnaissance. Si le foot féminin en est là aujourd’hui, c’est grâce à beaucoup d’anciennes internationales qui ont tout donné pour ce sport. Il faut aussi remercier la FFF, et Noël le Graët qui réalise un immense travail pour les filles. Surtout en s’entourant d’anciennes joueuses, qui connaissent bien le milieu, comme Brigitte Henriques, une ancienne internationale (devenue secrétaire générale de la FFF en 2011, elle est aussi chargée du développement du foot féminin, ndlr). Il y a aussi une évolution de la mentalité, notamment chez les parents. A mon époque, beaucoup de parents n’acceptaient pas d’envoyer leurs filles sur un terrain de foot.

 

Que manque-t-il au football féminin pour devenir aussi reconnu que son homologue masculin ?

– Le football masculin est très « macho », c’est donc déjà énorme d’être arrivé jusqu’ici. La plus grosse différence entre les deux se situe au niveau physique. Puisqu’au niveau technique, le football féminin s’est beaucoup développé et propose désormais de belles choses. Le football féminin doit aussi rester ce qu’il est. C’est un sport beaucoup plus propre, où circule moins d’argent, avec moins d’histoires.

 

La comparaison entre les deux sports vous énerve-t-elle ?

– Il faudra toujours comparer au foot masculin ! Sauf que ce sont des filles qui jouent au foot, et ce n’est pas le même niveau. Prenez l’athlétisme, par exemple : les filles courent avec les filles, et les garçons avec les garçons. Comment concevoir un match où une équipe de filles jouerait contre des garçons ? Le plus intéressant serait de mettre quelques filles de chaque côté du terrain, mélangées aux garçons.

 

Où serez-vous le 9 juin à 21 heures ?

– Devant ma télé ou à Poissy. Ce qui est sûr, c’est que je serai en train de supporter les Bleues.

 

Propos recueillis par Vincent Roussel

 

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