Guingamp, la croisière ne s’amuse plus

Très bon en première partie de saison, le club breton éprouve plus de difficultés depuis la trêve. Le match à Marseille, dimanche, constitue l’occasion rêvée de se relancer pour croire d’autant plus à la 4e place.

 

 

 

 

 

Lorsqu’on l’avait interrogée fin novembre dernier, l’entraîneure guingampaise Sarah M’Barek trônait à la 5e place, avec le vent en poupe et des belles victoires sur Juvisy et l’OM sur le CV. « On est humbles et réalistes et on sait qu’avec un groupe jeune comme le notre, ça peut vite tourner et passer du très bien au pire », disait-elle lorsqu’on l’interrogeait sur ses ambitions. Elle ne s’y trompait pas. Toujours 5e, mais à 4 points des Olympiennes, Guingamp a considérablement réduit la voilure depuis le mois de décembre. De quoi provoquer la colère de cette dernière après le match de Montpellier, lors de la 16e journée, où Guingamp s’est incliné (2-0) à domicile.

« La première partie de saison a été au-dessus de nos espérances, personne ne pensait qu’on ferait un aussi bon début de saison, analyse la capitaine de l’En Avant, Salma Amani. Depuis la trêve c’est un peu plus compliqué. Les résultats attendus ne sont pas là. On n’est pas à notre niveau du début de saison », assène la Franco-marocaine.

 

Un nul qui fait tâche  

Cela se traduit surtout offensivement. Après avoir fait trembler les filets à treize reprises lors des 10 premières journées, Guingamp n’a inscrit que 3 petits buts en 6 matches depuis sa victoire face à Rodez (3-0, 9e journée). Ce qui lui a valu de ne prendre qu’un point en deux matches face à Soyaux, un adversaire direct, et surtout, de concéder le nul face à Metz (1-1), lanterne rouge du championnat. Un match particulier qui, selon Julie Debever, la défenseure guingampaise, constitue le point de frustration de cette équipe : « Ça a été un tournant, parce qu’à la base on attendait ce match pour bien terminer la phase aller », rappelle la joueuse.

Prévu initialement le 18 décembre, la rencontre s’est effectivement déroulée deux mois plus tard. « On avait joué le dimanche contre Lyon. C’était la première fois qu’on enchainait avec un match 3 jours après, rembobine Amani. Sans compter qu’on a du faire 10 heures de bus pour y aller et autant pour repartir, ce n’était pas les conditions idéales pour jouer. Et puis les Messines ont fait un bon match, il ne faut pas l’oublier. Mais on a déconné, c’est sûr », admet la capitaine.

 

 

«Face à Marseille, il faudra arriver avec les crocs, tout démonter»

 

Au plus fort de la tempête, c’est donc la houle messine qui a fait tanguer des Guingampaises orphelines de leur buteuse Desire Oparanozie. Depuis son retour de la CAN, qu’elle a remportée avec le Nigeria, la numéro 9 des Rouge et Noir ne marque quasiment plus, et le choix de la coach de la positionner parfois à droite n’explique pas tout : « Le fait de ne plus être dans le groupe pendant un certain temps, jouer en sélection nationale, les voyages, la fatigue, et aussi, je pense, le manque de sa famille, ça peut jouer aussi….», énumère sa compère d’attaque, désormais seule meilleure réalisatrice du club avec 7 buts (6 pour Oparanozie).

 

« Quand les cadres ne sont pas en forme, c’est très dur pour les jeunes d’aller faire la différence en D1 », éclaire de son côté Debever. « Il manque de l’expérience dans les têtes ou dans certaines situations, mais les jeunes elles font leur travail », la relaie sa capitaine, qui revient aussi sur la colère de son entraîneure le week-end dernier : « Sarah [M’Barek] sait que le groupe a perdu confiance en lui, à cause des résultats, et qu’on tente moins de choses. On essaye de faire tellement bien que parfois on se rate, on ne joue pas naturellement, dans la retenue. C’est mental », diagnostique-t-elle.

Les têtes, c’est ce qu’il faudra privilégier selon les deux joueuses. Face à un Marseille corrigé à l’aller (4-0), mais qui est passé du statut de navire de plaisance à celui de frégate, Salma Amani annonce qu’« il faudra arriver avec les crocs et tout démonter », dimanche. Pour Julie Debever, « ça arrive à tout le monde d’être mauvais sur un jour, mais je pense qu’avoir l’attitude d’une guerrière ça ravale tout ! Je préfère cent fois une fille qui se bat bec et ongles qu’une fille qui fait le spectacle et qui se bat moins derrière ! Je pense que c’est le mental qui fera la différence ». Il le faudra, pour espérer revenir à hauteur de son adversaire au classement, et ainsi concourir pour la 4e place jusqu’au bout. Guingamp veut jouer dans le grand bain, mais une défaite rejetterait ses ambitions au rivage.

 

Crédits photos : eaguingamp.com

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