Griedge Mbock, 23 ans, pilier des défenses lyonnaise et tricolore

Avant le match retour de Ligue des Champions OL-Avaldsnes ce soir, portrait de Griedge Mbock.
Formée à Guingamp, la Bretonne entame sa quatrième saison avec Lyon avec qui elle compte bien cette année « tout remporter ». En ligne de mire également la Coupe du monde en France cet été. A 23 ans, Griedge est ambitieuse, mais très humble.

On ne dirait pas qu’elle a 23 ans. Griedge Mbock a déjà été sélectionnée 44 fois avec l’équipe de France A, et autant de fois avec les jeunes. Elle a même été choisie pour être l’une des ambassadrices de la Coupe du monde des jeunes (U-20) cet été en Bretagne, sa région natale aux côtés d’Eugénie Le Sommer et Camille Abily. Rien que ça. « C’était une fierté d’être choisie avec ces deux très grandes joueuses, même si je regrette de n’avoir pas pu assister aux matches », reconnaît la jeune défenseure.

Avant de parler, elle choisit ses mots avec soin. Griedge M’Bock Bathy Nka étonne par sa maturité.
Et son parcours parle pour elle. « J’ai commencé le foot à 5 ans et demi au club de mon quartier, le SC Ponta, avec mon frère Erwan que j’allais souvent voir jouer », raconte-elle. Puis le club ferme et elle rejoint les benjamins de l’AS brestoise jusqu’à 14 ans, où elle découvre le foot 100% féminin. « Je ne savais même pas que ça existait », reconnait-elle en riant, convaincue alors que les meilleures filles jouent en équipe de France avec les garçons.

Direction Saint-Brieuc en 2010, qui devient l’EA Guingamp l’année suivante. « J’y suis restée cinq ans, en évoluant en parallèle au Pôle espoir de Rennes », poursuit la jeune Bretonne. « J’ai eu de la chance d’arriver au moment où le foot féminin commençait à se développer : depuis la Coupe du monde 2011, il y a eu plus de médiatisation, la FFF a fait beaucoup et la création des pôles de province a créé une dynamique et permis à des filles d’élever leur niveau de jeu près de chez elles, ce dont j’ai bénéficié », remercie-t-elle.

« En arrivant à Lyon, j’avais tout à prouver »

Repérée sur le terrain de Guingamp, elle est sollicitée par plusieurs clubs. Sa coach de l’époque Sarah M’Barek reconnaît alors qu’elle aura des difficultés à garder la très bonne défenseure chez elle. « Elle a toutes les qualités pour disputer la Ligue des champions et pour jouer une place de titulaire dans un club classé parmi les deux premiers », déclare-elle en 2015 à l’Equipe. En effet, à l’issue de la saison 2014-2015 Griedge Mbock quitte l’Ouest pour l’Olympique Lyonnais. Montant du transfert : 100 000 euros. Soit le plus gros transfert du foot féminin à l’époque. « Je n’ai pas touché cet argent, à la limite, ça ne me regarde même pas ! Moi, j’arrivais dans une équipe avec de très grandes joueuses, de top niveau international, donc j’avais tout à prouver sur le terrain », réagit-elle, encore une fois en toute humilité.

Depuis, elle a fait ses preuves. Après plusieurs distinctions individuelles obtenues avec les jeunes – elle a notamment été élue ballon d’or de la Coupe du monde U17 en 2012 – elle remporte les titres dont elle rêvait. Sa première année, Lyon réalise le triplé Championnat/Coupe de France/Ligue des Champions. « Ces titres sont plus valorisants que les distinctions personnelles car c’est tout un groupe qui a travaillé et on prend plaisir à les savourer en équipe », apprécie-t-elle. Après l’échec de Lyon en Coupe de France l’an dernier, la Lyonnaise espère bien « faire mieux » cette saison.

« Avec Sandie, on est arrivé sur la pointe des pieds au château ! »

Alors qu’elle dispute ce soir le match retour de seizième de finale de la Ligue des Champions face aux Norvégiennes d’Avaldsnes, Griedge Mbock reste concentrée sur ses objectifs. Avec en ligne de mire également, la Coupe du monde en France l’été prochain. Elle se souvient encore de sa première sélection en Bleue. « Le plus impressionnant, c’est l’arrivée au château ! Et tout ce qu’il y a autour: les sollicitations des médias, le monde sur le bord des terrains, en jeunes, on ne connait pas ça ».
Appelée en même temps que Sandie Toletti en équipe de France A, elle raconte : « on est arrivé sur la pointe des pieds, on était hyper impressionné de se retrouver à jouer avec les filles qu’on regardait à la télé, Louisa Necib, Camille Abily, Laura Georges, Wendy Renard… Mais elles nous ont très bien accueillies ! », rassure-t-elle. Le plus dur a été de suivre physiquement. « Les premiers stages, j’ai eu quelques blessures musculaires et des courbatures. Quand tu fais championnat et équipe de France, c’est plus du tout la même intensité ».

Présente dans la liste des 23 annoncées par Corinne Diacre mardi dernier, Griedge Mbock pourra cette fois assurer l’intégration d’une nouvelle : sa coéquipière de club Emelyne Laurent, appelée elle pour la première fois. « La connaissant, elle va sûrement être un peu impressionnée, mais on est sept Lyonnaises, donc on va tout faire pour qu’elle se sente bien. »

D’impressionnantes qualités athlétiques…

Griedge Mbock va aussi tout faire, comme à chaque fois, pour satisfaire sa coach. « A chaque match on doit lui prouver qu’elle peut nous faire confiance : c’est dur d’entrer en sélection mais c’est encore plus dur d’y rester », revendique-elle très mesurée quand on lui demande ses atouts.
« J’ai des qualités athlétiques qui sont la vitesse et le physique. Je pense que j’ai une assez bonne vision du jeu et une bonne qualité de relance… mais je dois progresser dans l’agressivité et la concentration », nuance-t-elle aussitôt, comme si, malgré ses 44 sélections en Bleue et sa place de titulaire de plus en plus indiscutable à l’OL, elle ne pouvait pas savourer, un peu, ses talents de joueuses.

Son équilibre, Griedge Mbock le tire peut-être de son éducation. Elle remercie sa maman d’avoir toujours été là, pour l’emmener aux entraînements ou rester sur le bord des terrains. Si aujourd’hui, l’assistante d’éducation scolaire en primaire ne peut pas voir tous les matches de sa fille, elle vient autant que possible, et continue également de suivre les deux frères, Erwan à Challans (N3) et Hiang’a au Stade brestois (N3). De son côté Griedge a validé un diplôme de manager de proximité à Lyon et réfléchit à passer d’autres diplômes. « Aujourd’hui je vis du foot, mais je sais qu’il faut préparer la suite… Mais j’espère avoir encore quelques années pour y penser ! » On le souhaite aussi.

 

PALMARES

FINALISTE CHAMPIONNAT D’EUROPE U17 2011

COUPE DU MONDE U17 2012

CHAMPIONNAT D’EUROPE U19 2013

TOURNOI DE CHYPRE 2014

TROISIÈME COUPE DU MONDE U20 2014

LIGUE DES CHAMPIONS 2017 ET 2018 (OLYMPIQUE LYONNAIS)

CHAMPIONNAT DE FRANCE 2016, 2017 ET 2018 (OLYMPIQUE LYONNAIS)

COUPE DE FRANCE 2016 ET 2017 (OLYMPIQUE LYONNAIS)

SHEBELIEVES CUP 2017

 


Crédits photos : EAG, FFF/Antonio Messa, olweb

 

1 commentaire

  • Griedge la force tranquille et une lionne à tous les sens du terme.
    Quel club, en ou hors France, n’aimerait pas l’avoir dans son équipe ?

    NB: elle a aussi gagné la LDC 2016 contre WOB. La plus belle d’ailleurs pour l’OL, après 3 ans de disette. Un match avec tous les ingrédients d’un drama jusqu’au tir au but final

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