France-Chili : Un départ en douceur

Nouvelle sélectionneure, nouveau staff, nouvelles joueuses… L’équipe de France féminine à fait sa rentrée du bon pas (victoire 1-0), vendredi à Caen, face à une faible équipe du Chili. Tout n’a pas été parfait, mais c’est la conséquence des nombreux chamboulements qui ont eu lieu ces dernières semaines chez les Bleues.

 

 

Le clin d’œil n’était pas choisi mais il faisait sourire, au terme des premières 90 minutes disputées par l’équipe de France depuis l’Euro. C’est sur le même score (1-0)- avec cette fois un tableau d’affichage en leur faveur -que lors de leur dernière apparition, en quart de finale de la Coupe d’Europe face à l’Angleterre, que ces Bleues « New Look » ont démarré leurs deux années de reconstruction. Et ne parlez pas de matches amicaux à la nouvelle dirigeante de cette équipe de France féminine, Corinne Diacre, elle qui préfère parler de « tests internationaux ». Vendredi, à Caen, il était plutôt faible. Mais il y en aura d’autres et ce sont des débuts encourageants, devant un public enjoué, venu en nombre (12 156). 

 

« Montrer qu’on part sur un nouveau cycle »

Pour sa première liste, Diacre avait décidé d’entamer un turnover important (seules 14 des 23 joueuses présentes à l’Euro ont « survécu »), en offrant leur premier rassemblement à 6 joueuses (Le Garrec, Sarr, Cissoko, Gréboval, Torrent, Durand). « C’était nécessaire de montrer qu’on partait sur un nouveau cycle. J’ai trouvé cette liste intéressante, parce qu’elle apporte davantage de jeunesse et donne leurs chances à des filles qu’on ne voyait pas avant, pose d’emblée notre consultant Sandrine Dusang. Mais ce n’est qu’une première liste et je pense qu’il y aura pas mal de changements à venir au cours des deux ans qui nous mènent à la Coupe du Monde », prévient-elle.

Ce renouvellement s’est vu dans la composition de départ proposée par Diacre, avec notamment les titularisations de Gréboval et Torrent, dans un 4-3-3 plus classique. Et comme chaque nouvelle aventure apporte son lot d’enthousiasme, il était donc naturel de voir les Bleues se projeter à chaque fois rapidement vers le but, et proposer plus de jeu et de mouvements qu’elles ne le faisaient au Pays-Bas. La page est tournée, on l’aura bien compris.

 

D’ailleurs- comme un symbole – c’est Camille Abily qui donnait le coup d’envoi fictif de cette équipe de France nouvelle génération. La domination française tout au long de la rencontre s’explique aussi par la faible opposition qui lui aura été faite par la 40ème nation au Classement Fifa. « Les Chiliennes ont souvent essayé de repartir court, quitte à se mettre en difficulté. J’ai trouvé ça osé par rapport à des équipes qui ne font que balancer, tempère Dusang, à propos d’une nation qui n’avait plus joué depuis mai, et une large victoire (12-0) face au Pérou. Elles ont pris des risques plusieurs fois, en essayant de ressortir le ballon proprement ».

 

Le Sommer en surbrillance


Mais hormis une frappe de Rojas à la 42ème minute, et quelques actions initiées par le manque de concentration de l’arrière garde tricolore, c’est surtout dans sa surface qu’on aura vu le Chili s’activer. Et sans un grand match de la nouvelle gardienne parisienne Christiane Endler, le score aurait pu être plus sévère pour la formation de José Letelier.

 

Il faut dire aussi que la France a beaucoup gâché, et que seule Eugénie Le Sommer a rayonné dans une ligne d’attaque où le manque d’automatismes et de repères de Gauvin et Asseyi se sont fait sentir. « Valérie [Gauvin] a des qualités, c’est une certitude, mais on sentait qu’elle avait du mal à savoir où elle devait aller. Techniquement elle a aussi été un peu juste. Mais on ne va pas lui jeter la pierre, c’était pas mal pour un premier match », décrypte l’ancienne internationale, qui pointe aussi du doigt le déchet de l’unique buteuse du soir, Viviane Asseyi. C’est sur un service de l’inévitable Le Sommer que la Marseillaise a ouvert son compteur but en Bleues, à la 23ème minute. Mais à part cela, on n’aura pas assez vu l’ex-Montpelliéraine peser dans la rencontre.

 

 

Timidité, manque d’efficacité et jeu sur les côtés

 

Car c’est surtout de la gauche (du côté de la Lyonnaise), où l’association Gréboval-Le Sommer a beaucoup touché le ballon, que le danger est venu. Mais la France a manqué d’autorité pour vraiment faire la différence dans les 25 derniers mètres : « C’était la première de Théa [Gréboval] en équipe de France et, connaissant la fille, je pense qu’elle avait la pression, rappelle son ancienne coéquipière. On voyait qu’elle avait la tremblote ». « En première mi-temps, je trouve qu’on a manqué de largeur, on n’a pas profité assez des couloirs, et surtout pas assez de l’apport offensives des latérales, poursuit Dusang. Torrent et Gréboval ont eu du mal à dédoubler et centrer en première periode. Par timidité, elles ont voulu se concentrer sur les taches défensives ».

 

Rien de plus normal pour des filles à l’envie de bien faire, et qui débutaient leur carrière internationale. D’où cette observation de l’ex-défenseure lyonnaise : « Je n’ai pas vraiment vu de leaders fortes parmi les anciennes. Elles devraient encore plus aider les nouvelles sur le terrain. C’est peut-être un ressenti qu’on a qu’à la télé… C’est important pour cette équipe de France en reconstruction de pouvoir compter sur ces filles là pour guider les petites jeunes afin qu’elles se débarrassent de cette timidité. C’est important pour le futur ! ».

Dans l’immédiat, ce futur, c’est l’Espagne, que les Bleues affronteront lundi à Calais. Et si on peut s’attendre à quelques nouveautés (titularisation de Gérard dans les cages, retour d’Henry au milieu ?) il faudra se montrer beaucoup plus tranchant devant, et plus vigilant derrière, face à une équipe mieux rodée, et qui aura surtout plus de répondant.

 

 

Propos recueillis par Vincent Roussel 

Crédits photos : AFP/ capture d’écran Twitter Equipe de France

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