France-Autriche : L’art du suspens

Au terme d’un match disputé contre une équipe qui a une nouvelle fois démontré toute sa qualité, l’équipe de France a concédé le nul (1-1) face à l’Autriche ce samedi. Les Bleues, qui n’ont pas rassuré, joueront leur qualification en quart face à la Suisse, mercredi.

 

 

 

 

Ce n’est pas tant le résultat (1-1) des Bleues face à une équipe d’Autriche qui est arrivée aux Pays-Bas sur la pointe des pieds, et dont la qualité n’est plus à questionner, qui laisse circonspect, mais plutôt la manière. Entre doute et approximations, malgré quelques améliorations, rien n’a vraiment changé côté français depuis la victoire face à l’Islande (1-0), quatre jours avant. L’équipe de France s’est heurtée à une sélection qui aura démontré un état d’esprit – combatif et rigoureux – que l’on aurait souhaité voir dans les deux camps. Une leçon infligée par une équipe dont c’est la première apparition dans cette compétition. Ce manque d’expérience n’avait pas empêché les rouge et blanc de gagner leur premier match, face à la Suisse, en pratiquant un jeu rapide, fait de contre-attaques.

 

Le changement c’était maintenant 

Déçu Olivier Echouafni ? Ou alors simplement envieux de pousser la concurrence à son paroxysme dans cet Euro ? Plusieurs hypothèses s’opposaient alors que le sélectionneur avait décidé d’opérer 5 changements dans son onze de départ pour ce deuxième match. Perisset, Delie, Thiney, M’Bock et Geyoro commençaient à la place de Le Bihan et Karchaoui (toutes deux au repos) ainsi que de Georges, Thomis et Abily, au sein d’un 4-3-3 qui se mouvait parfois en 4-4-2. L’électrochoc n’aura pas marché, et c’est le premier enseignement de cette rencontre.

Pour contrecarrer les plans de son homologue, Dominik Thalhammer avait aussi délaissé le 4-1-4-1 adopté face à la Suisse pour un 5-3-2 plus compact, avec une triade offensive composée de Burger, Billa et Makas. On avait critiqué leur animation défensive ? Echouafni et son staff en ont pris bonne note, et avaient travaillé en ce sens (les centres, le positionnement dans les couloirs) cette semaine à l’entraînement. Logiquement, les Bleues ont beaucoup plus centré, avec plus ou moins de réussite. Cette persévérance aurait pu être payante lorsque Delie reprenait un centre de Thiney au quart d’heure de jeu, mais Zinsberger repoussait sur sa ligne.

Et malgré les tentatives lointaines de Bussaglia, Henry et consort, la France s’est montrée de nouveau trop passive en défense. Alertées une première fois par le déboulé dans le dos de leur défense de l’attaquante Nina Burger, puis par une relance ratée de Bouhaddi qui offrait une occasion en or (non convertie) par Feiersinger (21′), les Bleues étaient punies de leur attentisme sur un coup franc. Makas profitait d’un ballon dévié et d’un marquage défaillant pour transformer l’opportunité (1-0, 26′). Déboussolée, l’équipe hexagonale tirait la langue avant de rentrer aux vestiaires, menée. « On s’est mises toutes seules en difficulté », reconnaissait d’ailleurs après le match Eve Perisset, au micro d’Eurosport.

 

La Suisse, à la vie à la mort

L’entame de deuxième acte française était plus mordante, et les Bleues relevaient la tête presque du tac au tac, grâce à Amandine Henry, joueuse du match. La milieu de terrain profitait d’une sortie manquée de la gardienne autrichienne sur corner pour égaliser de la tête (1-1, 50′). Les tourments de la défense française s’estompaient par la suite mais ne disparaissaient pas non plus totalement, comme cette frappe de Prohaska, sur laquelle Sarah Bouhaddi devait s’employer pour envoyer le ballon en corner (76′). Dix minutes auparavant, Amandine Henry avait failli se muer en bonne fée, mais sa frappe aux 16 mètres était déviée sur la barre par Zinsberger. Dominatrice, la France profitait aussi de la fatigue autrichienne en fin de match pour se créer quelques occasions (83′, 87′, 88′, 90+3′), en vain.

Si les chiffres sont à leur avantage (19 tirs à 7, 66% de possession), rien n’assure aux Bleues d’être présentes en quart de finale alors que la Suisse, vainqueure quelques heures auparavant de l’Islande (2-1) et qui a repris par la même occasion ses chances de qualification en main, se dresse sur leur chemin, mercredi. On disait que les Françaises, qui n’ont toujours pas marqué dans le jeu lors de cet Euro, n’aimaient pas les matches à enjeux, elles viennent de s’en ajouter un. La dernière rencontre de ces phases de poules s’annonce dantesque. Tout le monde espère bien sûr que le dénouement sera heureux, et il suffit de se rappeler qu’avant de glaner son huitième titre continental en 2013, l’Allemagne avait passé la phase de groupe avec 4 points, pour se dire que tout n’est pas si noir.

 

Les compositions d’équipe :

France : Bouhaddi – Perisset, Renard, M’Bock, Houara d’Hommeaux (Karchaoui, 63′) – Bussaglia (Abily, 77′), Geyoro, Henry – Le Sommer, Thiney (Diani, 69′), Delie.

Autriche : Zinsberger – Schiechtl, Wenninger, Kirchberger –Schnaderbeck, Puntigam, Feiersinger, Aschauer – Makas (Prohaska, 68′), Burger (Pinther, 75′), Billa (Eder, 84′).

Buts : Makas (26′) pour l’Autriche ; Henry (50′) pour la France

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