Football féminin : Une économie en marche !

La Coupe du monde 2011 restera le plus grand tournant de l’histoire du football féminin français. Depuis, la discipline n’arrête plus d’avancer. Après les résultats, la médiatisation, les stades pleins, les diffusions à la télévision, place désormais à une économie qui s’installe doucement, mais sûrement, avec pour locomotives la FFF, l’équipe de France et Brigitte Henriques, particulièrement efficaces.

 

Qui aurait pu penser qu’on parlerait du football féminin en millions d’euros il y a quelques années ? C’est aujourd’hui le cas et c’est d’une logique implacable. 4 millions d’euros sont investis chaque saison par la Fédération Française de football dans l’équipe de France féminine. « Nous sommes passés dans une autre dimension, confirme la secrétaire générale de la Fédération française de football, Brigitte Henriques. Aujourd’hui les moyens alloués à l’équipe de France féminine pour qu’elle soit dans les meilleures conditions avant, pendant et après les matchs ne sont plus les mêmes. »

Cette saison, les Bleues n’ont pas fait perdre d’argent à la FFF. Qu’est ce que ça veut dire concrètement ? Réponse de Brigitte Henriques : « il faut retenir que nous sommes à l’équilibre aujourd’hui, ce qui permet de couvrir les frais d’organisation et de fonctionnement. » Les féminines sont en mesure de s’auto-financer en quelque sorte. « Cela donne beaucoup d’espoir, rebondit la numéro 2 de la Fédé, je pense que ce sont les prémices de quelque chose d’encore mieux. »

Billeterie, pubs et droits TV, qui l’eut cru ?

Le plus intéressant dans tout cela vient certainement de la répartition des gains engendrés par les féminines. La billetterie et les droits TV. Deux domaines sur lesquels le football féminin a souvent été raillé. Environ 430 000 € en billetterie pour la saison 2014-2015, dont 200 000 € pour le France – Brésil disputé au Havre en septembre 2015 (22 000 spectateurs). « Les chiffres ont aussi considérablement augmenté en termes de sponsoring et de partenariat, appuie la secrétaire générale de la FFF, l’équipe de France devient attrayante« .

Côté télévision, D17 débourserait 900 000 € chaque année pour diffuser les Bleues. Mieux, lors de la Coupe du monde 2015, W9 aurait perçu 5 millions d’euros de recettes publicitaires, on parle en brut… Et la France n’a pas dépassé les quarts de finale… Imaginez les chiffres si les Tricolores réalisaient une performance historique dans 4 ans lors du Mondial organisé en France… « Le Canada a enregistré 46% de bénéfices supplémentaires par rapport à leur prévision pendant la dernière Coupe du monde, apprécie Brigitte Henriques, ça intéresse de plus en plus de monde sur le plan économique. »

Plus difficile pour la D1 féminine

Peut-on espérer assister à la mise en place d’une économie propre au football féminin autour du championnat national ? « On n’en n’est pas encore là avec la D1 malheureusement même si ça progresse considérablement, concède Brigitte Henriques. Ça reste plus difficile pour eux mais les clubs réussissent à augmenter leur budget, je les félicite d’ailleurs pour leur énorme travail de structuration. »

En France, il y a plusieurs types de modèles économiques. D’un côté les clubs professionnels, de l’autre les semi-pros puis ceux qui sont encore amateurs. « On a beaucoup regardé les pays étrangers pour comprendre qu’il existe plusieurs structures, raconte-t-elle. On est plutôt sur des modèles semi-professionnels en Europe mais dans chaque compétition il y a des modèles différents, ça montre bien où on en est de cette économie. »

Et ce n’est pas fini !

Depuis la prise de conscience de la Coupe du monde 2011 et les éléctions fédérales de 2012, le football féminin est l’un des principaux combats de la FFF. En tête du bataillon, Brigitte Henriques est souvent perçue comme la femme forte du football français. Il faut dire que les chiffres valident son oeuvre, elle qui est chargée du développement du football féminin. De 51 000 licenciées féminines en 2011, nous en sommes aujourd’hui à 93 000. L’objectif de 100 000 pour 2016 devrait être atteint sans problème.

Plus de clubs, plus de joueuses, donc plus de familles impliquées, un niveau qui tend à s’élever et à s’équilibrer sur le moyen terme. L’équipe de France féminine de football ne perd plus d’argent. C’est une bonne nouvelle, mais ce n’est peut-être rien à côté de l’avenir radieux qu’annonce le travail efficace initié en 2012.

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