Fifa : 34 femmes veulent devenir des leaders

Pour la deuxième année consécutive, la Fifa vient de lancer le programme de développement du leadership féminin dans le football. A l’image de Patricia Vololona Rajeriarison, la dame du football féminin malgache, trente-quatre femmes, issues des quatre coins de la planète, y participent. Avec un objectif : faire émerger des talents et des projets.

 

 

 

Arrivée dans le monde du football en 2009 pour gérer le football féminin à Madagascar, Patricia Vololona Rajeriarison (47 ans) est surtout une passionnée de sport depuis la Coupe du monde 1974 (l’Allemagne de l’Ouest y a été titrée, ndlr). Désormais elle est madame football féminin sur l’Île rouge. Elle préside la commission de football féminin de Madagascar et est membre élue du comité exécutif de la Fédération Malagasy de Football (FMF) depuis 2010 après avoir notamment travaillé dans le tourisme. « Mon objectif principal était de mettre sur les rails le football féminin à travers des compétitions régulières et créer les bases pour une équipe nationale compétitive ».

Alors quand elle a appris l’existence du programme pour le développement du leadership féminin de la Fifa, elle a postulé pour pouvoir progresser plus rapidement : « Je participe à cette formation pour partager et apprendre des expériences en matière de football féminin, et aussi pour apprendre un peu plus sur moi-même, notamment si je suis sur la bonne voie et les bonnes méthodes. Le football féminin est un combat permanent et l’idée était de savoir comment les autres femmes dans les autres pays mènent ce combat ».

 

Seulement 8% de femmes dirigeantes dans le football

Lancé en 2015, ce programme a pour but « d’identifier, de soutenir et de former des femmes leaders et des modèles dans le football, tout en permettant aux femmes d’accéder plus facilement à des postes de dirigeantes dans le monde ». La tâche s’annonce importante. D’autant plus, qu’en 2014, seulement 8% des membres des comités exécutifs des associations de football étaient des femmes. La première édition avait bénéficié à 35 femmes. Parmi ces premières candidates, deux ont réussi à créer un département dédié au football féminin au sein de leur fédération (Ana Maria Rabel Fuentes de Puerto Rico et Elieth Anchia au Costa Rica). Quelques fédérations ont donné des promotions à d’autres participantes (Junko Egawa est désormais responsable du football féminin au Japon, Felicite Rwemalika du Rwanda occupe le poste de Secrétaire General par intérim de sa fédération).

 

Cette année, elles sont 34, issues des quatre coins du globe, à se lancer dans l’aventure. « Beaucoup a été fait ces dernières années, mais il y a encore du travail à faire pour que les femmes trouvent leur place à des postes de direction et non seulement subalternes, et pour que le football féminin ne soit plus un sous-produit du football dans plusieurs fédérations. A Madagascar, nous sommes deux femmes à siéger au niveau du Comité exécutif, par la volonté du Président de la Fédération, mais nous devons affirmer chaque instant notre légitimité à y être. Nous avons des femmes arbitres et 800 joueuses licenciées, et je voudrais qu’elles soient reconnues au même titre que les hommes dans les activités de la Fédération ».

Ce premier séminaire de quatre jours à Zurich a vu les participantes prendre part à des séances pratiques sur des sujets tels que « style de leadership » ou « comment influencer les autres ». Elles peuvent également compter sur le soutien d’un mentor et d’un coach personnel qui permettent de mieux cerner certaines lacunes. « La création d’un réseau de femmes travaillant dans le football est un élément essentiel du programme », assure-t-on à la Fifa.

 
« Créer une ligue nationale féminine malagasy»

Les 34 participantes au programme pour le développement du leadership féminin assisteront à deux modules supplémentaires en septembre 2016 et février 2017. Chaque participante va à présent commencer à développer son « projet catalyseur » consacré au développement du football dans son pays. De son côté, Patricia sait où elle veut aller : « Mon objectif est de mettre en place une ligue nationale de football féminin forte et compétitive dans les deux prochaines années, faire un saut qualitatif pour donner plus de perspectives au jeu et aux joueuses (avec par exemple des coaches totalement dédiés au football féminin), mais aussi au public. Je veux faire du football le sport n°1 féminin à Madagascar dans les faits sur le nombre de licenciées et dans les coeurs ». La sélection malgache (137e au classement Fifa) a joué le premier match officiel de son histoire le 22 février 2015 contre le Botswana (défaite 3-1). Après avoir gagné le respect des dirigeants malgaches, ce programme permettra peut-être à Patricia Vololona Rajeriarison de déclencher d’autres leviers pour développer le football féminin à Madagascar.

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