Femmes et football : les quotas c’est coton (mais nécessaire)

La Fifa a célébré la Journée internationale de la femme avec deux jours d’avance. Le 6 mars 2015, elle organisait sa première conférence sur le football féminin et le leadership. Dans un microclimat tout zurichois : une pluie de bonnes intentions.

 

 

 

 

 

Le congrès 2014 de la Fifa avait accouché d’une liste de dix principes pour le développement du football féminin. Le 6 mars 2015, les congressistes réunis à Zurich ont vu le président Joseph Blatter signer un nouveau texte intitulé « Déclaration de Brighton plus Helsinki ». Cette déclaration vise à promouvoir l’égalité des sexes et à donner les moyens aux femmes de conquérir une place à part entière dans la société.

 

Plus c’est haut, plus c’est macho

« Plus de 30 millions de jeunes filles et de femmes jouent au football à travers le monde », a rappelé Sepp Blatter. Et combien de femmes dans les hautes sphères de la Fifa ? Trois selon les organisateurs, une seule selon la police. Les six confédérations régionales de football peuvent élire qui bon leur semble au sein du comité exécutif, l’instance suprême de la Fifa. Seuls deux membres échappent au vote des confédérations : le président (Blatter) et une représentante du sexe féminin. Il s’agit en l’occurrence de Lydia Nsekera, première titulaire de ce poste assorti d’un statut de membre à part entière avec droit de vote. « Nous devons avoir plus de femmes dans les congrès de la Fifa et des associations affiliées », plaide Lydia Nsekera.

Le comité exécutif de la Fifa réserve en outre deux strapontins de membre à des femmes choisies par cooptation. Moya Dodd est l’une des deux membres cooptées par le comité exécutif. « Je ne serais pas là sans l’aide des quotas », explique-t-elle. Quotas. Le mot est lâché. « Je crois aux quotas, car ils permettent d’obtenir les avantages souhaités avec beaucoup d’avance sur le calendrier », précise Moya Dodd.

 

Petits quotas entre ami(e)s

Joseph Blatter lui-même sous-entend que les six confédérations régionales ne délégueraient sans doute aucune femme dans le comité exécutif de la Fifa si des quotas ne les y incitaient pas. « Il faut se fixer des objectifs et obliger les gens à les atteindre », confirme Piara Powar, membre du groupe de travail de la Fifa contre le racisme et la discrimination. Elle aussi se dit favorable à l’imposition de quotas pour une meilleure place de la femme dans le football. Plusieurs intervenants ont par ailleurs souligné l’enjeu crucial d’une meilleure implication des footballeuses dans les instances après l’arrêt de leur carrière sportive.

La conférence du 6 mars réunissait des hiérarques de la Fifa, des personnalités impliquées dans le football féminin, des arbitres, joueurs et joueuses en activité ou retirés des crampons, et même des entreprises telles que Coca-Cola. Autant dire que les prêches des Blatter, Nsekera, Dodd et autres panélistes, prononcés sur l’autel de la féminisation du football, bénéficiaient d’un public aussi conquis d’avance que les jeunes cathos pendant les Journées mondiales de la jeunesse.

Mais entre le discours et la réalité, il y a… la réalité. Les spécialistes savent combien d’hommes entraînent des équipes en Division 1 féminine. Même les non-spécialistes savent combien de femmes entraînent des équipes en Ligue 1 masculine (aucune). Cherchez l’erreur.

 

 

Crédit photo : www.fifa.com

 

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