Faut-il s’inquiéter pour Saint-Etienne ?

Avec 4 défaites en 5 journées, Saint-Étienne réalise le pire départ en D1 depuis 2007. Actuellement 11e, l’ASSE espère ne pas reproduire les deux dernières années, très délicates. Pourtant, dans le contenu, les Vertes ne sont pas si loin de la vérité. Dans un foot féminin en constante évolution, Sainté s’adapte, mais doit aussi faire avec le départ de ses meilleures joueuses chaque saison.

 

Saint-Etienne joue avec le feu ces dernières années. Sauvé de la relégation à la dernière journée l’an passé, avec 3 petits points d’avance sur le premier relégable. Sauvé à la différence de buts la saison précédente. Alors quand on voit le démarrage des Vertes en championnat cette saison, on se dit forcément que cette année sera encore compliquée dans le Forez. Après 5 journées, les “Amazones” comptent 6 pts : 0 victoire, 4 défaites et 1 nul. Le bilan serait certainement catastrophique si les joueuses d’Hervé Didier n’avaient pas déjà affronté Lyon, Montpellier et Juvisy.

Un contenu encourageant

Au-delà du bilan comptable, l’ASSE semble proposer une copie intéressante sur le terrain. Logiquement dominé par Lyon (0-5), mais auteur de matchs solides contre Juvisy (2-2) et Montpellier (0-1), l’ASSE a surtout perdu ses points face à Rodez (0-1) et Soyaux (1-2), adversaires à priori plus abordables. “Montpellier est sans doute l’un de nos meilleurs matches, raconte le coach Hervé Didier, on a des regrets sur cette rencontre, même si je regrette avant tout qu’on n’ait pas été performant contre Rodez et Soyaux bien sûr.”

Longtemps au-dessus du deuxième championnat de D1 féminine, comprenez celui qui commence à la 5ème place, Sainté s’est peut-être lassé de ces matches importants ? Coincées entre la lutte pour le maintien et la bataille pour l’Europe, les Amazones ont basculé dans la mauvaise moitié depuis deux saisons. “Notre plus grand ennemi, c’est nous », concède Hervé Didier. « On arrive à se motiver et à produire du contenu contre des grosses équipes. Ce n’est pas qu’on se prend pour d’autres mais on a une pression de résultats qu’on n’a pas forcément face aux gros. J’aimerais qu’on apprenne à se lâcher parce que je pense qu’on passerait un cap.”

 

L’ASSE a laissé filer sa génération dorée

Il faut dire aussi que les féminines n’ont pas été aidées dans leur développement… Car, comme Lyon, Juvisy, Montpellier ou Paris, Saint-Etienne aussi a eu sa génération dorée. Des filles au-dessus du lot qui sont parties voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Quasiment toutes ont côtoyé l’équipe de France. Camille Catala, Kheira Hamraoui, Méline Gérard, Astrid Chazal, Aude Moreau, Kelly Gadéa, Marina Makanza et d’autres… Sainté a tout simplement perdu sa colonne vertébrale et quelques organes vitaux. “On n’a pas pu garder ces filles parce que d’autres clubs étaient mieux structurés que nous à l’époque », se souvient l’entraîneur stéphanois. « Aujourd’hui, les mentalités évoluent, y compris au sein du club, les échanges avec le club pro se développent, on avance à notre rythme, on est en train de reconstruire.”

Dans un football féminin encore amateur où les transferts n’existent pas vraiment, en tout cas pas pour tout le monde, ce qui signifie que les clubs formateurs souvent perdent leurs meilleures joueuses sans rétribution, difficile de se remettre d’aplomb en s’appuyant simplement sur la formation. “On n’avance pas sur le plan comptable mais on a affronté 3 des favoris en 5 matchs, ça nous laisse un petit espoir », analyse Hervé Didier. « Aujourd’hui on a 8 nouvelles, mais on a un groupe qui vit bien, qui a un bon état d’esprit.” Le championnat de D1 féminine va très vite et les relégables du mois de décembre sont souvent les relégués du mois de mai, alors l’ASSE n’a pas de temps à perdre. “On fait ce qu’il faut pour éviter de se faire peur de nouveau. On doit s’inspirer de nos bons matchs face à Juvsy et Montpellier et les reproduire contre Nîmes, Guingamp ou Saint-Maur”, reconnait le coach des Vertes. Justement, l’occasion est idéale dimanche sur la pelouse de la lanterne rouge, Nîmes.

 

Crédit photo : asse

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer