Faut-il instaurer des exclusions temporaires ?

Comme chaque mardi, la rédaction de Foot d’Elles vous propose un nouveau débat. Que pensez-vous de la possibilité d’instaurer dans le football, comme celui existe dans d’autres sports, la possibilité d’expulser les joueuses temporairement lors d’une rencontre ? Vous aussi réagissez et donnez votre avis.

 

 

 

La rencontre Roumanie-France comptant pour les qualifications pour l’Euro 2017 qui aura lieu aux Pays-Bas a vu la France faire face à une équipe agressive, parfois trop. Ce match est donc l’occasion de remettre sur le tapis une idée qui a déjà été évoquée à plusieurs reprises dans le football, celle d’un carton blanc synonyme d’exclusion temporaire. Des personnalités de la discipline comme l’ancien arbitre Pierluigi Collina ou Michel Platini ont soutenu cette idée auprès de l’UEFA et de la FIFA. Une pratique qui existe déjà dans différents sports collectifs comme le rugby, le handball ou encore le hockey sur glace, même si les modalités diffèrent selon les sports.

 

L’exclusion temporaire, dans quelles conditions ?

En handball, toute faute antisportive (sifflée) est sanctionnée d’une exclusion de deux minutes. A la troisième, le joueur ou la joueuse quitte définitivement le terrain. Au rugby, le carton jaune, introduit en 1999, vaut 10 minutes d’exclusion. Si l’exclusion temporaire venait un jour à être mise en place dans le football, elle serait probablement plus proche en terme de durée des exclusions en rugby plutôt qu’en handball pour avoir un quelconque impact. Mais la question serait de savoir ce qui pourrait amener l’exclusion temporaire en football, délimiter le cadre et les fautes ou autres comportements qui la provoqueraient.

On peut penser en premier lieu aux comportements envers l’arbitrage. Que ce soit en rugby ou en handball, l’arbitre est respecté et ses décisions ne sont pas remises en cause. Au football en revanche, et même si cela est (aujourd’hui en tout cas) beaucoup moins le cas en football féminin, la contestation de l’arbitrage est très présente. On peut donc émettre l’idée d’une exclusion temporaire dans le cas où le joueur ou la joueuse contesterait vivement les décisions arbitrales. Une pratique qui est également devenue un jeu parfois, et dont les Etats-Unis et en premier lieu Abby Wambach ont souvent su jouer.

En ce qui concerne les fautes elles-mêmes, difficile de définir précisément ce qui constituerait matière à exclusion temporaire. On peut en revanche soulever la question des fautes d’anti-jeu telles que retenir un(e) adversaire ou faire une petite faute « tactique » pour empêcher une contre-attaque. Au lieu du carton jaune tarifaire, une exclusion temporaire comme sanction de ce type de faute permettrait sans aucun doute de donner plus d’importance au jeu.

 

Quelles seraient les modalités ?

Sous quelle forme pourrait apparaitre l’exclusion temporaire ? Celle d’un carton blanc (ou vert) qui s’ajouterait à ceux existant, jaunes et rouges ? La hiérarchie entre les cartons serait alors logiquement jaune-blanc-rouge. Mais cela permettrait aux joueurs et joueuses une « infraction » supplémentaire avant de rentrer au vestiaire. Pourrait-il s’agir de remplacer tout simplement le carton jaune, et d’ainsi passer de l’avertissement verbal (s’il y a eu), à une exclusion directe, même si temporaire ? Dans tous les cas, quelles que soient les conditions d’attribution de ce carton « blanc » ou les modalités des sanctions, ouvrir une discussion sur le sujet semble certainement intéressante dans l’esprit du jeu et pour éviter les dérives possibles qui pourraient se multiplier avec la professionalisation du football féminin.

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