Euro 2017 : Des quarts alléchants

Le Graal européen est toujours disputé par les 8 derniers pays encore présents dans cet Euro 2017. Pendant que la France se prépare à affronter l’Angleterre, Foot d’Elles vous présente les 3 premiers duels de ces quarts, qui s’annoncent aussi alléchants que relevés.

 

 

 

 

Pays-Bas – Suède : Duel de force et d’explosivité

 

La première rencontre de ces quarts de finale, qui oppose samedi, à 18 heures à Doetinchem, le pays hôte, la Hollande, à une équipe de Suède déjà sacrée à une reprise en coupe d’Europe (1984), fait saliver et pour cause. Si la Suède n’a pas impressionné au cours de ces phases de poules, elle a montré que les talents qui composaient son équipe sont à redouter. En face, l’armada néerlandaise a impressionné, en devenant la seule équipe (avec l’Angleterre) à remporter ses trois premières rencontres.

 

« J’ai été agréablement surprise par les Pays-Bas, même si je savais qu’elles avaient une bonne équipe parce qu’on voit quelques noms connus depuis plusieurs saisons déjà. Cela s’est confirmé au niveau collectif lors de cet Euro, et je les ai trouvées intéressantes dans le jeu et surtout dans les offensives rapides », note notre consultante, Sandrine Dusang. En conférence de presse, Sarina Wiegman, la sélectionneuse des Oranje, expliquait : « Nous jouons sur notre sol et voulons gagner tous nos matches. Nous avons un préparateur mental, mais nous nous sommes bien préparées pour les matches et quand les joueuses connaissent leurs tâches, et qu’on les prépare également à tout ce qui pourrait se passer, alors cela fait déjà beaucoup ». Avec les flèches Lieke Martens et Van de Sanden sur les côtés, sans oublier les indispensables Miedema, Spitse et Van der Most, l’organisateur de la compétition compte aussi sur cette joute pour faire grimper encore un peu plus sa cote de popularité sur son sol. « J’espère que cela participe au développement du football féminin », explique Wiegman, dont l’équipe a battu le record de spectateurs (21 732) pour un match de football féminin lors du match d’ouverture face à la Norvège.

 

Lieke Martens, qui connaît bien ses futurs adversaires, pour avoir joué à Göteborg et Rosengard de 2014 à 2017, explique aussi qu’elle ne compte pas se laisser submerger par l’évènement : « J’ai déjà participé à de grands tournois et je peux gérer la pression. J’essaie également d’aider les autres à le faire. Nous n’avons encore rien accompli, mais nous espérons montrer quelque chose de bien samedi en quart de finale ». Plus convaincue par les Hollandaises, Sandrine Dusang décrypte : « Défensivement, la Suède a aussi des joueuses très costaudes, mais je pense que la clé de ce match pourrait résider dans les couloirs. Si elles arrivent à contenir les joueuses rapides dans les couloirs ça devrait le faire. Offensivement elles ont aussi des armes : Lotta Schelin que tout le monde connait en France, et Stina Blackstenius, qui, même si elle n’a pas été « méga » convaincante cette saison avec Montpellier, parce qu’elle avait du mal à s’exprimer, réalise de toutes autres performances en sélection. Elle plante des buts et apporte un certain poids sur la défense ». Tout est réuni pour que le public hollandais développe à nouveau son goût pour le foot féminin.

 

Quand voir le match ? Samedi, à 18 heures (Doetinchem)

Le pronostic de Foot d’Elles : Pays-Bas

 

Allemagne – Danemark : David contre Goliath

De toutes les confrontations de ces quarts de finale, celle qui opposera samedi, à 20h45 au Sparta Stadium, l’Allemagne au Danemark, semble la plus démesurée. Le sélectionneur danois Nils Nielsen le sait bien et c’est d’ailleurs pour cela qu’il a affirmé après la victoire de son équipe face à la Norvège (1-0) que « quel que soit l’adversaire (en quart de finale, NDLR), on ne va pas faire tapisserie ». « Je vois bien un match plus serré que l’on ne le prédit », l’épaule Sandrine Dusang, pour qui la triade offensive Veje-Harder-Nadim reste un danger permanent : « On sent qu’elles se trouvent facilement, qu’il y a une vraie complicité ». Comme lors de l’unique but de la partie face à la Norvège, où la toute nouvelle Montpelliéraine Katrine Veje, bien décalée par sa capitaine Pernille Harder, avait fait admirer ses qualités de percussion et de frappe.

 

 

« Ce sont des filles qui vont vite, qui sont techniques, capables d’éliminer leurs adversaires à tout moment », explique l’ancienne joueuse de Juvisy. Invaincues jusqu’ici (2 victoires, 1 nul), pas impressionnantes offensivement (4 buts inscrits) mais solides derrière (1 but encaissé), les Allemandes devraient tout de même bénéficier d’un collectif formé de meilleures individualités (Schult, Peter, Marozsán, Mittag) : « Je m’attends à une montée en puissance de l’Allemagne », prédit Dusang, alors que les cadres germaniques ont pour le moment été discrètes. Steffi Jones, qui s’était réjoui, lors de la victoire de son équipe (2-0) face à la Russie qui leur assurait la première place, de l’emprise de son équipe sur la rencontre, a vu ses joueuses inscrire leur deuxième et troisième but de l’Euro sur penalty. Pour un seul dans le jeu. « Après, forcément, si on obtient un penalty c’est qu’on se crée des occasions, et qu’on est dans la surface adverse », tempère l’ancienne défenseure. Le Danemark, qui n’a jamais gagné par plus d’un but d’écart, et qui a su conserver ses résultats dans l’adversité, ne devrait donc pas être dépaysé. Il y a quatre ans, on leurs prédisait aussi l’enfer face à l’équipe de France, au même stade de la compétition. La suite, on la connaît…

 

Quand voir le match ? Samedi, à 20h45 (Rotterdam)
Le pronostic de Foot d’Elles : Allemagne

 

 

Autriche – Espagne : La star et l’inconnue

L’Espagne a séduit toute l’Europe du foot au cours de la phase de poule de cet Euro. Son jeu léché, précis techniquement et surtout impressionnant collectivement en deviendrait même arrogant. « Je pense que c’est mon coup de cœur de cet Euro pour le moment », expliquait pour sa part la présidente de la section féminine du Paris FC, Marie-Christine Terroni, également subjuguée par cette sélection, à Foot d’Elles. Et pourtant, des équipes présentes en quart de finale, la Roja est celle qui compte le moins de points au compteur en phase de poule (3). Avec une seule victoire, pour deux défaites, les coéquipières de la nouvelle signature du PSG Jenifer Hermoso ont bien failli être sorties par l’Ecosse jeudi soir.

 

« Il y a pas mal de choses positives à retenir, déjà la qualification. Et puis on a fait une très bonne deuxième période, tempérait le sélectionneur espagnol Jorge Vilda, après la défaite de son équipe (1-0) face à la 21ème nation au classement FIFA. On n’a pas vu la meilleure équipe d’Espagne du tournoi, mais on était peut-être trop nerveuses », reconnaissait le tacticien espagnol, nominé parmi les meilleurs coaches de l’année en 2014. Mais s’arrêter aux résultats de l’Espagne serait nier l’évidente domination de l’équipe lors de ses deux derniers matches. Pas aidées par l’arbitrage et la réussite anglaise dimanche dernier, les coéquipières d’Irène Paredes ont de nouveau rivalisé de malchance et d’une gardienne adverse en réussite avant de s’incliner contre l’Ecosse, jeudi. Seuls véritables bémols, les signes de fébrilité montrés par la portière du FC Barcelone Sandra Panos. « L’éclosion du foot féminin en Espagne est récent et je trouve que ce qu’ont montré les Espagnoles est une belle image du football, avec beaucoup de mobilité. En tant qu’ancienne numéro 10, j’aime bien leur utilisation du ballon et le déplacement de leurs joueuses », appréciait pour sa part l’ancienne Parisienne Christine Aubère.

 

Opposées aux chouchoutes du public, l’Autriche n’a pour sa part qu’une seule envie, poursuivre son rêve hollandais. « C’est fantastique. Il va falloir un moment pour réaliser ce que nous avons fait », hallucinait la capitaine des rouge et blanc Nina Burger après la victoire de son équipe face à l’Islande (3-0), mercredi, qui offrait au passage la première place de son groupe à l’équipe. « Notre parcours vers cette phase finale a été une question de progression », racontait le sélectionneur Dominik Thalhammer, rappelant le travail de fond fourni par la fédération nationale depuis des années pour arriver à cette première participation à la Coupe d’Europe. « S’il y avait eu des pronostics avant la compétition, beaucoup de gens auraient dit que la France et la Suisse allaient passer, explique Sandrine Dusang. Elles ont des joueuses puissantes, capables de faire la différence dans la zone de vérité. Là où la France a galéré à gagner contre l’Islande 1-0, les Autrichiennes leurs en ont mis 3, assez proprement, donc c’est une qualification méritée ! », illustre l’ex-lyonnaise. Cette rencontre, qui ressemble en creux à un duel entre le championnat allemand, où évolue une majorité des « rouge et blanc », et la première division espagnole, devrait à nouveau permettre à l’Autriche de développer son jeu de contre-attaques. Et peut-être surprendre à nouveau d’irrésistibles espagnoles.

 

Quand voir le match ? Dimanche, à 18 heures (Tilbourg)
Le pronostic de Foot d’Elles : Espagne 

 

Présentation du match Angleterre – France à venir.  

 

Crédits photos : Getty images

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer