Eugénie Le Sommer : « La route n’est pas terminée »

Demain soir, l’Olympique Lyonnais accueillera Wolfsburg au Parc OL, pour le compte des quarts de finale retour de la Ligue des Champions. A l’aller, les joueuses de Gérard Prêcheur s’étaient imposées 0-2, les mettant dans une position favorable avant ce second acte. Nous avons rencontré Eugénie Le Sommer, lyonnaise depuis 2010, avant ce choc. Entretien.

 

 

Gérard Prêcheur a dernièrement déclaré au sujet du match aller : « Il y a beaucoup de satisfaction. Tout le monde a fait de gros efforts pour en arriver là ». Vous partagez son avis ?

E.LS : << C’est une rencontre que nous attendions depuis longtemps. Nous nous sommes longuement préparées en vue de cette opposition, et nous savions à quel type de match nous attendre. Tout s’est très bien passé pour nous lors du match aller, maintenant il va falloir confirmer mercredi. Nous savons que tout peut aller vite dans le football, et nous voulons rester concentrées pour nous imposer dans cette phase retour.

 

Quels sont les principaux motifs de satisfaction du match aller ?

La première chose, c’est que nous n’avons pas pris de but. La Ligue des Champions est une compétition qui rassemble les meilleures équipes, et nous avons su être solidaires en faisant tous les efforts qui ont conduit à notre réussite.

 

Vous disposez d’un avantage de deux buts avant le match de mercredi. Cela vous met-il dans de bonnes conditions pour entamer plus sereinement ce duel ?

Nous avons en effet pris un avantage par rapport aux autres équipes encore en lice, car les autres rencontres s’étaient toutes soldées par des scores serrés de 1-0. Je pars du principe qu’il faut rester vigilantes. Il reste quatre-vingt dix minutes à jouer pour se qualifier, et nous ferons les comptes à la fin de la partie. Je pense que Wolfsburg arrivera à Lyon avec un esprit revanchard, et les joueuses donneront tout pour nous déstabiliser.

 

 

Quelles sont les caractéristiques de cette formation allemande ?

C’est une équipe qui a la particularité de se projeter vite vers l’avant. Les joueuses font toutes des appels, et elles ont une vision de jeu intéressante. Elles ont tenté de nous mettre en difficulté, mais nous sommes restées vigilantes. A nous de laisser le moins d’espace afin qu’elles ne puissent pas développer leur jeu. C’est une formation complète, qui joue également le contre à la perfection. De mon point de vue, Wolfsburg a un potentiel intéressant dans son effectif, avec des joueuses très fortes sur le plan athlétique.

 

 

<< Il reste quatre-vingt dix minutes à jouer pour se qualifier >>

 

 

 

A quel type de match vous attendez-vous demain soir ?

Je pense que nous allons connaître une rencontre assez similaire, avec le même style de jeu adopté par Wolfsburg. Il va y avoir des duels intéressants, cela va être un vrai rapport de force durant lequel nous devrons prendre l’ascendant. Nous ne jouerons pas ce match retour dans l’optique de défendre notre résultat acquis en Allemagne la semaine dernière. Nous voudrons livrer la meilleure performance, en inscrivant de nouveaux buts. L’idée sera de continuer à développer notre jeu, et de continuer ce que nous faisons depuis un certain temps maintenant.

 

Comment gérez-vous « l’alternance » entre les matches de championnat et les rencontres européennes ?

Ce sont des événements très différents, mais que nous voulons les remporter à chaque fois. Nous nous appuyons sur la qualité et la richesse de notre effectif, qui permet d’aligner des compositions de départ très différentes, et d’adapter les temps de repos en fonction des échéances à venir. Par exemple, lors du match contre Rodez le week-end dernier, Gérard Prêcheur a complètement changé l’effectif afin de permettre à tout le monde de se reposer (seules Sarah Bouhaddi et Caroline Seger, qui ont pris part au match aller à Wolfsburg, étaient titulaires pour la large victoire lyonnaise contre Rodez, ndlr). C’est très important de pouvoir gérer les temps de jeu, je pense notamment à nos adversaires de Wolfsburg qui enchaînent les matches de haut vol tous les trois jours avec le même effectif. Nous avons un avantage en ce qui concerne la fraîcheur physique. Lorsque l’on évolue à l’Olympique Lyonnais, on se doit de gagner chaque match, peu importe l’échéance. Nous sommes motivées pour remporter chacune de nos confrontations.

 

Le triplé est donc plus que jamais dans vos têtes…

Oui, et ce depuis le mois d’août ! Cela fait maintenant plusieurs années que nous essayons d’avoir la meilleure équipe et de tout gagner. Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. Plus nous nous rapprochons de la fin de saison, plus les échéances importantes arrivent. Il ne faut pas faire de faux-pas. Nous ne laisserons aucune victoire nous échapper.

 

Des milliers de spectateurs sont attendus mercredi soir au Parc OL. Quel regard portez-vous sur une affluence en constante évolution chaque saison ?

Chaque témoignage de soutien est très important pour nous. Nous le constatons notamment avec l’équipe de France, où nous voyons à chaque fois 15 000 à 20 000 supporters se déplacer pour venir nous voir jouer. Je trouve ça génial ! Les personnes sont toujours derrière nous, et elles nous apportent un soutien de tous les instants. A Lyon, nous attirons aussi de nombreux observateurs, qui viennent aussi nous voir jouer grâce au palmarès acquis jusqu’à aujourd’hui. C’est toujours important d’évoluer dans un stade où l’OL est soutenu, et où nous recevons beaucoup d’encouragements. Je me souviens du match de Ligue des Champions face au PSG l’année dernière, où nous avions connu un record d’affluence, c’était magique et j’espère que le Parc OL sera aussi rempli demain soir !

 

Enfin, concernant votre avenir, vous voyez-vous terminer votre carrière à Lyon ?

Aujourd’hui, je me projette jusqu’en 2019, où la France accueillera une Coupe du Monde à laquelle j’espère participer. Pour l’instant, je n’envisage pas encore les choses après. Cela ne me gênerait pas de terminer ma carrière à l’OL, où j’évolue depuis maintenant sept ans. Je me sens bien ici, et je pense que c’est difficile de quitter un club comme celui-là où les conditions sont optimales. Nous verrons ce qu’il se passera d’ici à 2019, mais je sais aussi au fond de moi que j’aimerais peut-être connaître une autre expérience, à l’étranger par exemple. >>

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

 

Crédits photos : olweb.

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