En route vers France 2019 : Le point sur les qualifiés

Le Japon et le Brésil décrochent leur ticket pour France 2019
Avec la fin de la Copa America en Amérique du Sud et de la Coupe d’Asie, l’identité de quelques-uns des futurs participants à la Coupe du Monde en France l’été prochain est connue. Sans surprise, le Brésil et le Japon font partie des qualifiés. Foot d’Elles fait le point sur ce premier écrémage.

En Amérique du Sud : Le Brésil sans pitié

A l’image de l’Allemagne, le Brésil, qui fait partie du gotha mondial dans le foot pratiqué par les femmes, règne depuis des décennies sur le continent sud-américain. Mais contrairement aux joueuses de la Nationalmanschaft, qui connaissent quelques difficultés dans leur groupe de qualification, les coéquipières de l’ancienne Parisienne Cristiane ont une nouvelle fois survolé la Copa América, pour se qualifier pour le 8e fois de l’histoire de la sélection à la Coupe du Monde féminine.

La Seleçao, pourtant, sortait de plusieurs mois compliqués, dû au licenciement d’Emily Lima fin septembre 2017. Les joueuses avaient protesté de ce renvoi auprès de leur fédération, lui reprochant son manque d’intérêt pour le football féminin, et certaines comme Francielle, Rosana et Andreia Rosa- mais aussi Cristiane –avaient décidé de boycotter leur sélection. Finalement, c’est l’ex sélectionneur Vadao qui a repris sa place, tout comme l’ancienne joueuse du PSG Cristiane, qui a réalisé une excellente compétition (4 buts), aux côtés de Beatriz (9 réalisations) et d’une Marta toujours aussi essentielle au sein de son équipe nationale.

Les Brésiliennes se sont d’abord baladées lors de la première phase de groupe, en terminant à la première place au gré de 4 victoires, dont deux assez larges face au Venezuela (4-0) et à la Bolivie (8-0). Puis rebelote lors de la phase finale, où ni l’Argentine (3-0) ni le Chili (3-1) n’ont fait le poids. Cette domination générale s’est reflétée lors de l’écrasant succès des Jaune et Vert contre la Colombie dimanche soir (3-0). Avec cette sixième victoire de la compétition (sur 6 rencontres) lors du dernier match, le grand favori a empoché pour la septième fois de son histoire le trophée continental.

De son côté, la Roja de la gardienne du PSG Cristiane Endler, qui avait de grosses attentes autour de ce tournoi disputé à domicile, a échappé à la déception de peu ! Pas du tout en deça de leur standard au cours de ces deux semaines, les joueuses de José Letellier ont parfois fait preuve de trop de tendresse- ou de naïveté – qui révèle l’écart qui les sépare des Brésiliennes.

En revanche la frustration est bien présente du côté de la Colombie, elle aussi favorite mais qui ne verra pas la Coupe du Monde. On pensait que cette dernière pourrait tenir tête à un Brésil déjà qualifié dimanche soir, mais même le score assez large de la rencontre ne traduit pas totalement la domination du Brésil, qui aurait pu en mettre au moins deux de plus. Avec des joueuses de talent comme Toreli Rincon, sa capitaine Daniela Montoya ou sa serial buteuse (9 réalisations au final pour elle) Catalina Usme, la Colombie, qui avait largement perdu lors de sa dernière confrontation face aux Bleues (4-0, en 2016 aux JO de Rio), n’a pu faire mieux qu’une Argentine surprenante dans le tournoi final, où elle nourrissait de grandes ambitions. Et c’était bien normal puisque les Colombiennes ont réalisé une excellente phase de poule (première place avec trois victoires et un nul), avant de craquer lors de la phase finale. « Il nous manque quelque chose, et ce quelque chose est la conquête d’un titre qui nous donnera un plus évident dans le contexte du football international », disait le sélectionneur, Nelson Abadia, qui a vu son équipe finit hors du podium (4e), pour la première fois depuis quatre éditions. Il lui faudra donc attendre encore quelques années.

Car c’est l’Argentine qui a obtenu la place de barragiste de la zone CONCACAF (qui affrontera le barragiste désigné dans la zone CONMEBOL, Amérique centrale et du nord), après une phase de groupe déjà très convaincante où les compatriotes de Lionel Messi ont terminé à la deuxième place derrière… le Brésil. Avec sa vétérane venue de Grenade (D2 Espagnole) Mariela Coronel, ou une Sole Jaimes qui a inscrit quelques buts importants (5 au final), l’Albiceleste a toutes les cartes en main pour participer à la troisième Coupe du Monde de son histoire (après 2003 et 2007). En phase de groupe, les Bleu ciel et Blanc ont fini devant le Venezuela, qui a quand même pu compter sur son joyaux, Denya Castellanos (5 buts). Mais cette équipe jeune devra encore patienter un peu pour se joindre aux grands de ce monde.

 

En Asie : Le club des 5

La Corée du Sud a décroché in extremis son billet pour la Coupe du Monde 2019 face aux Philippines (5-0), mais ce fût à peu près la seule surprise de cette Coupe d’Asie. Malgré une compétition très disputée dans le dernier carré, le Japon s’est adjugé un second titre consécutif de champion d’Asie, à nouveau contre l’Australie en finale, après une phase de groupe compliquée (1 victoire pour 2 nuls, 2e place derrière… l’Australie). Les Nadeshiko ont su hausser leur niveau de jeu à partir des demi-finales, où elles ont battu la Chine (3-1). La Lyonnaise Saki Kumagai, capitaine de sa sélection où figurait aussi l’ancienne Montpelliéraine Rumi Ustugi a ensuite pris le dessus sur l’Australie de Sam Kerr au cours d’un match où l’équipe de Alen Stajcic aurait sûrement mérité mieux. « J’ai recherché de nouvelles joueuses dans tous le Japon au cours des deux dernières années, et nous en avons souffert car nous n’avons pas obtenu de bons résultats pendant cette période. Mais pendant la phase de groupe, j’avais un plan de jeu en tête pour utiliser la meilleure combinaison de joueuses, et elles ont fait un super travail. J’ai vu une belle montée en puissance dans mon groupe, et bien sûr que les matches ont été serrés, nous étions parfois sur le point de rupture, mais nous les avons gagné et j’ai senti que nous avions atteint un autre niveau de développement », s’est félicité le sélectionneur Asako Takakura au sortir de cette compétition.

L’Australie, de son côté, avait déjà dû se sortir d’un mauvais pas en demi-finale, où, menées jusque dans les arrêts de jeu, Lise De Vanna et sa bande avaient arraché le match nul dans les arrêts de jeu de la demi-finale face à la Thaïlande (2-2, 3-1 t.a.b). L’équipe entraînée par Nuengrutai Srathongvian a réalisé une compétition plus qu’honorable, après avoir terminé la phase de groupe derrière la Chine.

Les « Roses de Fer », qui avaient mis toutes les chances de leur côté pour participer à la Coupe du Monde à venir, alors même que le foot pratiqué par les femmes se développent à toute allure en Chine, se sont heurtées à la puissance du Japon en demi-finale, après avoir pourtant réalisé un sans-faute. Certes, le niveau de la Jordanie (battue 8-1) et des Philippines (3-0) n’a rien à voir avec celui des plus grandes nations mondiales, mais ce sont bien les Chinoises qui ont été les premières à se qualifier pour le Mondial en Asie. Si elles n’ont pas réussi à remplir leur objectif (la victoire finale), les joueuses de l’Islandais Sigurdur Eyjolfsson ont vu leur buteuse Li Ying finir comme la meilleure scoreuse de la compétition (7 buts). De quoi donner des idées l’été prochain à la 17e nation au classement Fifa ?

 

En Afrique : Entre logique et retournement de situation

Le premier tour des qualifications de la CAN, qui désignera les dernières équipes à rejoindre la Coupe du Monde en France- puisque la CAN se déroulera du 17 novembre au 1er décembre prochains –a rendu son verdict début avril. Il y a eu des confrontations très serrées, comme celle entre le Sénégal et l’Algérie, où ces dernières sont finalement sorties vainqueur à la faveur d’une victoire 2-0 au match retour (2-1 pour le Sénégal à l’aller), ou encore celle entre le Burkina Faso et la Gambie, qui s’est soldée par la victoire des Gambiennes, aux tirs au but (5-3), après une double confrontation où les deux équipes avaient fini dos à dos (3-3).

Il y en a eu d’autres beaucoup moins disputées, comme celle entre la Namibie et le Zimbabwe (0-2, 0-2), ou celle entre l’Ethiopie et la Libye (15-0 score cumulé). Le Maroc de Karim Benchrifa est sorti contre la Côte d’Ivoire (1-1, 0-0), à la faveur de la règle du but marqué à l’extérieur, tandis que le Mali est passé contre la Sierra Leone après le forfait de la sélection, marquée par des soucis financiers.

Exemptés de premier tour, les quatre premières nations africaines au classement Fifa, à savoir le Nigeria (tenant du titre), le Cameroun, la Guinée Equatoriale et l’Afrique du Sud entreront en lice lors du prochain tour de qualification à la CAN. Respectivement opposés à la Gambie, au Lesotho et au Congo, le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Cameroun devraient logiquement faire partie des 7 qualifiés qui rejoindront le Ghana (pays organisateur), afin de valider leur billet pour la France à l’été 2019. Une chose est sûre : Quoiqu’il arrive, on y verra pas la Guinée Equatoriale qui, bien que réintégrée en urgence à la CAN, a été exclue de toute compétition internationale par la Fifa, pour cause de falsification des documents de pas moins de dix joueuses.

 

Le point sur les qualifiés pour la Coupe du Monde :

Europe : France (pays organisateur). Qualifications : 35 équipes sont réparties en 7 groupes de 5. Les premières de chaque groupe sont directement qualifiées pour la Coupe du Monde. Les quatre meilleures deuxièmes accèdent aux barrages.

Asie : Japon, Australie, Chine, Thaïlande et Corée du Sud

Afrique : Second et dernier tour des qualifications du 4 au 9. Phase finale (la CAN) programmée du 17 novembre au 1er décembre prochains au Ghana.

Amérique du Sud : Brésil, Argentine. Barragiste : Chili.

Amérique du nord, centrale et Caraïbes : Le Championnat Féminin de la CONCACAF 2018 se jouera du 4 au 17 octobre prochain. Seuls Le vainqueur, le finaliste et le troisième se qualifient pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019. L’équipe classée quatrième affrontera le Chili. Le vainqueur de ce barrage se qualifie pour la Coupe du Monde.

Océanie : Un tour qualificatif préliminaire se déroulera du 25 au 31 août 2018 aux Fidji pour désigner les huit équipes participant à la Coupe des Nations Féminine de l’OFC, qui se dispute du 18 novembre au 1er décembre 2018 en Nouvelle-Calédonie. Le vainqueur de la compétition se qualifiera pour le Mondial.

 

 

Crédits photos : AFC / Site officiel de la Copa América / Facebook équipe nationale féminine de Chine

Propos tirés des sites officiels de l’AFC et de la Copa América

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