En 2011, le Japon apporte un vent de fraîcheur

Pour l’avant-dernière chronique retraçant les parcours des vainqueurs des six Coupes du Monde de football féminin, Foot d’Elles revient sur l’édition 2011 remportée par le Japon, premier pays asiatique vainqueur de la compétition. Retour sur une édition mémorable, qui fait entrer la discipline dans une nouvelle ère.

 

 

 

Surprenante. Difficile de définir autrement cette édition qui sacre une nation, le Japon, qui bien que 4e au classement FIFA n’a pas énormément de références. Trois victoires en Coupe du Monde en cinq participations, dont deux contre l’Argentine, une médaille en chocolat aux JO de 2008, des titres en Coupe d’Asie de l’Est (2008 et 2010) et aux Jeux Asiatiques (2010). C’est une équipe sur la pente ascendante qui devient le premier pays asiatique champion du monde, sur le terrain du double champion du monde en titre allemand.

 

Le Japon derrière l’Angleterre

Pour la première fois de l’histoire, le vainqueur de la compétition ne termine pas premier de sa poule. Opposé à la Nouvelle-Zélande, au Mexique et à l’Angleterre, le Japon gagne son premier match face à la Nouvelle-Zélande. Yūki Ōgimi (alors Nagasato) ouvre rapidement le score (6′), Amber Hearn lui répond (12′). Aya Miyama offre la victoire aux Nadeshiko à la 68e minute de jeu (2-1). Face au Mexique ensuite, Homare Sawa, auteure d’un triplé, et ses compatriotes ne connaissent aucune difficulté (4-0). Shinobu Ohno inscrit le 4e but japonais. Qualifié pour les quarts de finale avant le troisième match, le Japon s’incline deux buts à zéro face à l’Angleterre. Des buts signés Ellen White (15′) et Rachel Yankey (68′). L’Angleterre termine donc première du groupe, et le Japon doit affronter l’Allemagne, double tenante du titre qui évolue à domicile, en quart de finale…

 

Stupeur !

Ce quart de finale contre l’Allemagne est probablement le match qui fait entrer le Japon dans une nouvelle dimension. Arrachée au bout du suspense et des prolongations grâce à un but de Karina Maruyama dans un angle fermé (108′), la victoire est renversante. Le Japon, tout juste outsider, vient de terrasser un géant, double champion du monde en titre, chez lui. Le match est équilibré, et ce sont les Allemandes qui se procurent le plus d’occasions, se montrant toutefois fébriles, et ne cadrant que quatre de leurs vingt-trois tirs. Mais le Japon tient bon, calmement (malgré les quatre cartons jaunes récoltés), et réalise un des exploits les plus retentissants de l’histoire du football féminin. Touché par un tsunami dévastateur en mars (plus de 15 000 victimes), le Japon est en deuil et selon les dires du sélectionneur Norio Sasaki ou de la capitaine Homare Sawa, les Nadeshiko espèrent apporter un peu d’espoir à leur pays.

 

Les temps forts d’une rencontre historique

 

 

Vers l’apothéose

En demi-finale, la Suède est éliminée sans problème, malgré l’ouverture du score de Josefine Öqvist (10′). Nahomi Kawasumi remet vite les deux équipes à égalité (19′), puis le Japon se détache à l’heure de jeu grâce à Homare Sawa (60′) et Kawasumi de nouveau (64′). Score final, 3-1. En finale, les Etats-Unis, qui n’ont plus connu la victoire depuis 1999, n’ont évidemment qu’un objectif en tête : le titre. Les coéquipières de Christie Rampone mettent d’ailleurs une grosse pression d’entrée de jeu, et touchent deux fois les montants lors de la première période. A la mi-temps, Lauren Holiday (alors Cheney) est remplacée par la jeune Alex Morgan, qui commence à se faire une belle place dans l’équipe en tant que joker de luxe. C’est elle qui va débloquer la situation, en ouvrant la marque à la 69e minute de jeu, juste après les entrées en jeu d’Ōgimi et Maruyama.

 

 

Mais les Nadeshiko ont prévenu ; elles sont là pour montrer leur esprit combatif, et ne rien lâcher. Le but de Morgan les réveille, et la pression se déplace sur le but de Hope Solo. Les Japonaises sont récompensées de leurs efforts, et Aya Miyama inscrit un but casquette (81′). 1-1 au bout du temps réglementaire. La première période des prolongations est à l’avantage des Américaines, qui pensent prendre un avantage décisif grâce à Alex Morgan de nouveau, qui dépose le ballon sur la tête de Wambach (104′). Si les Etats-Unis ont Alex Morgan, le Japon a Aya Miyama, qui tire le corner permettant à Homare Sawa d’égaliser (117′). Une nouvelle fois, les Nadeshiko n’ont pas abandonné, et sont revenues au score. Place à la séance de tirs au but.

C’est la deuxième fois dans l’histoire de la compétition que le titre mondial se joue aux tirs au but. La première fois, c’était en 1999, année du dernier titre mondial des Etats-Unis. Lors de cette édition 2011, les Etats-Unis ont déjà remporté une séance de tirs au but, face au Brésil en quart de finale. Mais alors que les Américaines avaient été intraitables face à Marta et ses coéquipières, elles passent à côté de la séance pour le titre. Et c’est Saki Kumagai, 20 ans, pas irréprochable sur les deux buts américains, qui offre le titre au Japon.

 

Un match pour l’histoire

Lors de l’édition 2011, il y a eu Allemagne-Japon, puis Japon-USA. Mais il y a également eu (de nouveau) Brésil-USA. Les deux équipes ont offert aux (télé)spectateurs un spectacle à couper le souffle (parfois littéralement) dans un match très physique (qui a d’ailleurs valu une expulsion à Rachel Buehler [désormais Van Hollebecke]) où les cadeaux furent rares, à l’exception du but contre son camp de Daiane dès la 2e minute du match. Une des principales raisons pour lesquelles les confrontations entre ces deux équipes déçoivent rarement, c’est que Marta montre en général son meilleur visage.

 

 

Et en ce 10 juillet 2011, elle inscrit un doublé, le penalty de l’égalisation (la première tentative de Cristiane repoussée par Hope Solo est retirée), puis le but de l’avantage 2-1, d’un lob tout en finesse, dès le début des prolongations. Mais Abby Wambach, à la toute fin des prolongations (120+2′), reprend victorieusement de la tête un centre de Megan Rapinoe, devançant Andreia et Daiane. A la dernière seconde de jeu quasiment, les USA reviennent dans la partie, avant de réussir leurs cinq tirs au but. Score final, 2-2 (3-5 tab). Les spectateurs du Rudolf-Harbig-Stadion de Dresde se sont régalés.

 

 

 

Crédits photo et vidéo : unonewsnet.blogspot.com, youtube

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