En 2003, l’Allemagne s’impose enfin

Il aura fallu que l’Allemagne attende sa quatrième participation à l’épreuve pour l’emporter, alors que l’équipe était déjà quintuple championne d’Europe. Un titre remporté au bout du suspense face à la Suède après avoir connu un parcours facile jusqu’en quart de finale. Retour sur une compétition à laquelle la France participait pour la première fois.

 

Sans égal au niveau européen, la plus dense des fédérations, l’Allemagne n’avait encore jamais réussi à remporter le titre suprême. C’est aux Etats-Unis, qui accueille de nouveau la compétition à cause de l’épidémie de SRAS touchant la Chine, qui devait être le pays-hôte, que se déroule cette édition. Plus que tout Mondial jusqu’alors, cette édition fut le lieu d’un véritable passage de témoin entre générations. Elle fut également synonyme de première participation de la France à un Mondial de football féminin.

 

Pas de souci en poule

Opposée au Canada, au Japon et à l’Argentine, l’Allemagne n’est jamais inquiétée et termine à la première place avec trois victoires. Lors du premier match, les Canadiennes y croient presque une mi-temps. La jeune Christine Sinclair, 20 ans, a ouvert le score rapidement (4′). Mais Bettina Wiegmann, qui dispute son quatrième et dernier Mondial, égalise sur penalty (39′), puis Stefanie Gottschlich (47′), Birgit Prinz (75′) et Kerstin Garefrekes (90+2′) remettent les pendules à l’heure. Score final, 4-1. Face au Japon d’Homare Sawa, qui dispute à 25 ans son troisième Mondial, Sandra Minnert (23′) et l’incontournable Birgit Prinz (36′, 66′) offrent la victoire à l’Allemagne (3-0). Face à l’Argentine ensuite, la Mannschaft ne fait pas de quartier : victoire 6-1. Les buteuses, Maren Meinert (3′, 43′), Bettina Wiegmann (24′), Birgit Prinz (32′), Conny Pohlers (89′) et Martina Müller (90+1′). Direction les quarts de finale.

 

La tâche se complique

Victoire de l’Allemagne 7-1. Non, il ne s’agit pas d’une demi-finale masculine, mais bien d’un quart de finale féminin. Face à la Russie, l’Allemagne ne fait pas dans le détail. Pourtant, Birgit Prinz (auteure d’un doublé) et ses coéquipières ne menaient que 1-0 à la mi-temps… Doublé également pour Garefrekes, et buts également pour Müller, Minnert et Pia Wunderlich. En demi-finale, l’Allemagne réalise la performance du tournoi, une victoire 3-0 face aux Etats-Unis. Résultat cependant flatteur car le match est tout sauf facile. Mia Hamm et ses coéquipières sont les tenantes du titre et jouent à domicile. Si Garefrekes lance parfaitement la Mannschaft (15′), le match est très disputé, et il faut attendre les arrêts de jeu pour voir le score évoluer. Maren Meinert (90+1′) et Birgit Prinz (90+3′) assomment les Etats-Unis et filent en finale. Après 1995, l’Allemagne retrouve la finale, dans ce qui sera la deuxième finale européenne de la compétition après… 1995.

 

Face à elle, la Suède, novice à ce stade de la compétition. Un remake de la finale du dernier Euro, remportée au but en or par l’Allemagne. L’avantage psychologique est très nettement du côté allemand, qui a mis fin au parcours de son homologue suédois lors des trois derniers Euros. Dans les rangs suédois, Therese Sjögran et la jeune (20 ans) Josefine Öqvist, qui a offert la qualification pour la finale face au Canada en demi-finale. Mais c’est Hannah Ljungberg, légende « en construction » (elle n’a que 24 ans), qui ouvre le score en fin de première période malgré plusieurs occasions franches de la part de Birgit Prinz notamment. Mais Maren Meinert (ndlr : coach de la sélection allemande U20 championne du monde en 2010 et 2014), très bonne tout au long du tournoi, égalise dès le retour des vestiaires.

 

Le match est très disputé, le spectacle bien vivant, le ballon va d’un but à l’autre… Une vraie célébration du football. Pour ajouter au spectacle, aucune des deux équipes n’arrive à faire la décision au bout du temps réglementaire. Place donc aux prolongations ! Après huit minutes de jeu à peine, l’Allemagne obtient un coup franc à 35 mètres, et Nia Künzer s’élève plus haut que tout le monde pour placer une tête puissante que ne peut stopper Caroline Jonsson. Encore une fois, la Suède s’incline face à l’Allemagne, la deuxième défaite consécutive en finale suite au but en or…

 

Le parcours de la France

Pour sa première participation à la Coupe du Monde, la France est placée dans un groupe difficile avec le Brésil (en pleine ascension), la Norvège (dont la « vieille garde » sera ensuite victime de la jeune génération) et la Corée du Sud. Malgré Marinette Pichon, qui offre la victoire face à la Corée du Sud (86′) et égalise face au Brésil (90+2′), inscrivant ainsi les deux seuls buts français dans la compétition, la France ne sort pas de la poule malgré un total très honorable de 4 points. Laura Georges, 19 ans, est titulaire en défense. Avec ses coéquipières, elle est aux premières loges pour découvrir celle qui deviendra une des plus grandes stars de la discipline, la Brésilienne Marta, 17 ans (3 buts inscrits, tout comme Abby Wambach et Christine Sinclair).

 

 

Coïncidence ?

Quelques mois après la Coupe du Monde, à la fin de la saison 2003-2004, le FC Lyon devient l’Olympique Lyonnais. Si l’OL recrute de nombreuses Etats-Uniennes (6) lors de sa première saison, Brésiliennes et Norvégiennes -entre autres- rencontrées lors du Mondial 2003 rejoindront ensuite le club (Katia, Rosana, Bente Nordby, Simone Gomes Jatoba…). Mais plutôt qu’une coïncidence, l’OL est en fait allé chercher des joueuses internationales confirmées parmi les meilleures équipes du monde, et les Brésiliennes (finalistes des JO en 2004, 2008 et de la Coupe du Monde en 2007) en faisaient bien sûr partie.

 

 

 

Crédits photos et vidéo : dfb.de, youtube

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