EDF U20 : Gilles Eyquem : « Une grosse déception »

A l’issue du deuxième match de l’équipe de France des moins de 20 ans en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Foot d’Elles a pu joindre le sélectionneur Gilles Eyquem pour discuter du début de tournoi et les deux nuls obtenus par les Tricolores avant un troisième et dernier match de poule décisif (lundi à 7h HF).

 

 

 

Comment jugez-vous ce début de compétition de votre équipe avec deux matches nuls ?

G.E : « C’est un début mitigé, j’étais agréablement surpris de notre premier match. En fin de compte j’avais peu de repères par rapport à l’équipe car on n’avait pas eu beaucoup de préparation par rapport à cet événement. C’est peut-être pour ça que j’avais une ossature très « championnat d’Europe ». Le premier match, c’était plutôt satisfaisant même si on peut avoir quelques regrets dans notre jeu des trente derniers mètres, ce qui reste un problème du foot français féminin, cette finition et cet état d’esprit surtout. On veut trop jouer, trop faire des passes aux copines et on n’a pas ce sens du but.

 

Pour le deuxième match et ce match nul arraché face au Ghana (2-2) ?

– Le résultat des Etats-Unis a fait que l’on savait que les deux autres matches qui suivraient seraient importants. C’est pour cela que j’ai opté pour six changements, et parce que j’ai aussi confiance dans les 21 qu’on a choisies. Je m’attendais vraiment à autre chose. Ce que l’on a montré contre le Ghana ne correspond pas à ce que l’on a travaillé, ce fut une grosse déception à l’issue du match. C’était mieux d’aborder ce troisième match avec un avantage sur nos adversaires et ce n’est pas le cas. Il y a eu des choses que l’on savait qui pouvaient arriver, des sautes de concentration, à quoi c’est dû, je ne sais pas, des erreurs techniques, des mauvais choix.

 

Vos joueuses ont semblé tétanisées pendant cette rencontre ?

– Il n’y avait pas de raison d’être tétanisé. On savait que cet adversaire était compliqué à jouer car pas traditionnel. Pourtant on avait travaillé en conséquence et on savait que les solutions étaient sur les côtés et quand on voit nos joueuses entrer à l’intérieur du jeu…

 

Une joueuse a semblé passer complètement à côté de son match, c’est Hawa Cissoko…

– Hawa a besoin d’être bougée un peu de temps en temps pour rester concentrée. Elle a un potentiel énorme, elle sait qu’elle peut être plus forte que les adversaires mais elle a tendance à la jouer facile. Quand elle entame comme cela un match, c’est compliqué de la récupérer. Après on ne peut pas tout mettre sur Hawa, on a des situations pour tuer le match. On fait des choses très surprenantes : un manque d’agressivité, les Allemandes dans la même situation en plantent trois ou quatre. Peut-être qu’elles s’étaient mis du stress par rapport à ce match là pourtant on avait insisté sur le résultat qui n’était pas forcément décisif. Elles ont cru que ce serait peut-être facile, plus que les Américaines. Il n’y a pas eu la même attitude que face aux USA.

 

 

 

« Elles se sont rendues compte qu’elles étaient passées à côté »

 

 

 

Cette rencontre peut-être fondatrice pour la suite tout de même ?

– Cela peut être un match sur lequel je vais m’appuyer, je leur ai demandé de visionner le match et de me faire un retour. Je vais écouter leur analyse, peut-être que cela rentrera mieux dans leur tête. Je ne crois pas que cela soit catastrophique, elles se sont rendues compte qu’elles étaient passées à côté.

 

Vous n’avez plus le droit à l’erreur désormais…

– Il n’y a qu’une issue c’est la victoire ou le retour en France. Les filles l’ont bien compris, on a deux jours pour mettre en place quelque chose et bousculer ces Néo-Zélandaises. Cela va être compliqué car c’est très solidaire, costaud. Contre les USA, ce n’était pas brillant mais cela ne lâche rien. Elles abordent le match diffremment car elles savent qu’avec un nul elles sont qualifiées. Cela peut leur donner des moyens supplémentaires.

 

Pourquoi avoir joué sans vraie attaquante de pointe face aux Etats-Unis ?

– J’avais mis Clara (Matéo) qui aime travailler autour d’un point fixe, cela avait d’ailleurs très bien fonctionné à l’Euro avec Marie-Antoinette (Katoto). Malgré tout c’est une joueuse qui prend la profondeur avec des qualités de vitesse intéressante. Elle est adroite devant les buts, en plus, c’est une joueuse qui travaille énormément et qui est capable d’enchaîner les efforts. On voulait surtout empêcher la relance américaine, et elles ont bien alterné avec Maëlle Garbino.

 

Dans ce début de Mondial, vous sentez que des joueuses comme Marie-Antoinette Katoto ou Perle Morroni vous manquent ?

– Marie-Antoinette ou Perle, ce sont deux atouts offensifs non négligeables. Cela pèse énormément. Avec Marie-Antoinette, vous ne jouez pas du tout pareil. Elle vous décante des situations. Je suis persuadé qu’on ne se poserait pas la question de la qualification aujourd’hui. Mais cela fait partie des grandes compétitions. »

 

Point blessure à propos de la capitaine Théa Gréboval, sortie à la 37e minute contre le Ghana : Souci récurrent au dos, problèmes vertébraux. Là, au niveau du coccyx. On espère qu’elle pourra rejouer un autre match.

 

Propos recueillis par Anthony Rech

 

Crédit photo : FFF

 

 

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