EDF U17 : 2012, la victoire du talent et du mental

La cinquième édition de la Coupe du monde des moins de 17 ans débute aujourd’hui en Jordanie. La France n’étant pas qualifiée, Foot d’Elles vous propose de revivre l’épopée victorieuse des joueuses de Guy Ferrier en 2012, lorsque les Tricolores avaient remporté le premier titre mondial de leur histoire.

 

 

 

En 2012, l’équipe de France des moins de 17 ans participe à sa deuxième Coupe du monde de la catégorie -en trois édiitons. Elle a obtenu sa qualification lors de la phase finale de l’Euro (disputée par quatre équipes) quelques mois plus tôt. Aux tirs au but, elle avait échoué contre l’Allemagne en finale après avoir largement battu la Suisse en demi-finale. En Azerbaïdjan, le chemin vers le titre sera long et compliqué. Avec quatre matches nuls en six rencontres, les Bleuettes font preuve de solidité mentale pour devenir championnes du monde, gagnant deux séances de tirs en but en phase finale, la deuxième en finale face à la Corée du Nord. Retour sur le parcours de l’équipe qui a amené à la France son premier -et pour l’instant unique- titre mondial en football féminin.

 

Une qualification longue à se dessiner

Dans son groupe, la France faisait face à la Corée du Nord, aux Etats-Unis et à la Gambie. Son premier match face aux Américaines se soldait par un 0-0 malgré plus de vingt tirs français -plus de la moitié étant cadrés. Les Etats-Unis n’avaient tiré que trois fois au but, pour un tir cadré. Le deuxième match, face à la Corée du Nord, accouche d’un nouveau nul. Kadidiatou Diani a répondu dans la foulée à l’ouverture du score de Ri Un-Sim, future meilleure buteuse de la compétition. Etats-Unis comme Corée du Nord ont largement battu la Gambie, le dernier adversaire des Bleuettes. Si la victoire était acquise, il fallait soit un vainqueur dans l’opposition entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, soit une victoire en faisant mieux que les Etats-Unis contre la Gambie (6-0) pour passer à la différence de buts.

En première période, la France, quelque peu remaniée pour ce troisième match, éprouvait un peu de mal à faire une grosse différence, malgré un avantage de trois buts à la mi-temps. Dans le même temps, la Corée du Nord et les Etats-Unis se neutralisaient un but partout, tous les deux marqués dans les cinq premières minutes. Il fallait donc appuyer sur l’accélérateur, d’autant plus que la Gambie réduisait le score dès le début de seconde période (48′). Candice Gherbi redonnait aux Bleuettes un avantage de trois buts (53′), mais les Africaines une nouvelle fois réduisaient le score à la 69e. Diani marquait le but du 5-2 dans la foulée (70′). Puis Léa Declercq (78′), Griedge Mbock (79′), et Pauline Cousin (81′) permettaient à la France de prendre l’avantage face aux Etats-Unis, toujours dos à dos avec la Corée du Nord. Finalement, Declercq de nouveau (85′) et Bojang contre son camp (90′) permettaient aux Françaises de valider leur billet pour les quarts de finale alors que Corée du Nord et Etats-Unis terminaient dos à dos, le score n’ayant pas évolué en deuxième période. Les deux équipes finissaient à égalité de points avec la France, les Bleuettes prenant la deuxième place à la différence de but devant les Américaines. 

 

France élimine les nations africaines

En quart de finale, les Bleuettes, deuxièmes de leur groupe, affrontaient le Nigeria, une des meilleures attaques du premier tour qui avait terminé en tête de leur poule. Ihezuo avait inscrit six buts, Ayinde quatre. Declercq était la meilleure buteuse française grâce à son triplé face à la Gambie. Le match se terminait finalement sur un score nul et vierge, malgré plus de vingt tirs français. Les Bleuettes n’avaient pas su prendre l’avantage dans le dernier quart d’heure alors que le Nigeria jouait à 10 suite à l’expulsion de sa capitaine Aidelomon. Mais elles se rattrapaient en se montrant impeccables lors de la séance de tirs au but avec un beau 5/5 qui empêchait les Nigérianes de tenter leur dernier tir, Nnodim ayant déjà été mise en échec. Direction les demi-finales.

Après la Nigeria, c’est le Ghana qui se dressait sur la route des joueuses de Guy Ferrier. Diani, qui évoluait en pointe, ouvrait le score à la demi-heure de jeu. Peu après le début de la deuxième période (52′), Ayieyam recevait un deuxième carton jaune et devait laisser ses partenaires évoluer à 10. Malgré une domination évidente, les Bleuettes n’en profitaient qu’en toute fin de match, avec un deuxième but de Diani qui permettait de s’éviter des dernières minutes potentiellement à suspense et d’obtenir la possibilité de jouer la finale, contre la Corée du Nord, affrontée en poule, ou l’Allemagne, qui avait pris le dessus aux tirs au but sur les Bleuettes lors de la finale de l’Euro quelques mois plus tôt. La réponse tombait quelques heures plus tard, ce serait une nouvelle opposition face au champion du monde 2008.

 

Le titre au bout du suspense

Lors de la finale, la première période était plutôt équilibrée, et les Bleuettes se montraient plus incisives offensivement, ouvrant le score par l’intermédiaire de Léa Declercq sur une ouverture parfaite de Ghoutia Karchouni en profondeur entre les deux défenseures centrales nord-coréennes (33′). Football vertical direct, but en deux touches de balle. La France menait à la mi-temps, mais se montrait moins souveraine en seconde période et subissait lors de la dernière demi-heure. Le premier avertissement venait de Ri Hyang Sim, qui frappait puissamment sur la barre de l’intérieur de la surface (64′). C’était ensuite au tour de Ri Kyong Hyang de faire passer des frissons dans la défense française. Elle contrait Mbock, s’infiltrait dans la surface, mais Romane Bruneau était présente sur sa frappe de près (78′). La minute suivante, la gardienne française ne pouvait cependant rien faire : Choe Yun Gyong, d’une frappe en cloche, voyait le ballon rebondir sur la transversale. L’inévitable Ri Un-Sim était à la réception, et égalisait devant une défense française passive et une Bruneau impuissante (79′). 

La Corée du Nord était proche de renverser totalement la situation, mais Choe Yun Gyong, sur un corner dévié, voyait sa tête fuir le cadre de peu (89′), puis Ri Hyang Sim de demi-volée manquait la balle de match (90+3′). Le titre allait se jouer aux tirs au but. Sandie Toletti marquait son premier tir, et Bruneau stoppait le premier tir nord-coréen. Declercq puis Mbock permettaient à la France de conserver son avantage après trois tirs, mais Marion Romanelli voyait sa tentative stoppée et le suspense était relancé. Les deux équipes étaient à égalité après cinq tirs, Delphine Cascarino marquant le cinquième tir français. Bruneau, Noémie Carage et Diani ne tremblaient pas et marquaient. Et finalement, la gardienne française, qui venait d’encaisser six contre-pieds dont cinq consécutifs du même côté, oubliait sa frustration et détournait le huitième tir nord-coréen, offrant le titre mondial à la France. Elle était récompensée de ses performances avec le Gant d’Or de la meilleure gardienne, alors que Griedge Mbock, excellente tout au long du tournoi, remportait le Ballon d’Or de la meilleure joueuse.

 

 

Lien utile : 

Que sont devenues les championnes du monde U17 en 2012 ?

 

 

Crédit photo : escsport, fifa

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