EDF : Quelles perspectives pour l’avenir ?

Le nouvel échec de l’équipe de France lors des Jeux de Rio a permis de faire plusieurs constats. Désormais, il faut se tourner vers l’avenir, et chercher des solutions pour que la France aille enfin chercher son premier titre, alors que le Mondial 2019 qui se déroulera dans l’Hexagone approche à grands pas.

 

 

 

L’équipe de France ne fait pas le poids physiquement et n’a pas le mental pour remporter des matches couperets dans les grands championnats. Si ce n’est pas nouveau, cela s’est confirmé encore une fois aux Jeux olympiques de Rio, où les Tricolores ont perdu en quart de finale face au Canada. Il faut donc désormais se tourner vers l’avenir, se poser les bonnes questions et repartir sur de nouvelles bases.

 

Une nouvelle tête à la tête des Bleues ?

Philippe Bergerôo comme Noël Le Graët ont déclaré sobrement après la défaite en quart de finale que le sélectionneur était sous contrat jusqu’en 2017. Aucun des deux n’a émis la possibilité -publiquement, en tout cas- d’un départ de celui qui a pris ses fonctions à la tête des Bleues après l’Euro 2013, où la France avait échoué… en quart de finale. Une possibilité pourtant évoquée par Bergerôo avant même le début de la compétition.

Son attitude lors du quart de finale contre le Canada, impassible sur son banc alors que l’équipe était perdue sur le terrain, interroge. Avait-il compris qu’il s’agissait de son dernier match à la tête de l’équipe, ou bien ne savait-il tout simplement pas comment motiver son équipe, qui n’était pourtant menée que d’un but ? Lui seul a la réponse à ces questions. 

Alors que la fédération française a comme objectif la Coupe du monde 2019, qui se déroulera en France, il faut donc se poser la question de la personne qui doit mener les Bleues au sommet dans les années à venir. Avec un maigre bilan de deux quarts de finale en deux compétitions disputées, bien loin de ce que le statut de la France demanderait, Philippe Bergerôo doit-il continuer, en changeant de méthode, ou doit-il passer le relai ? Et dans ce cas, la grande question : qui pour prendre la tête de l’équipe de France ?

 

 

A n’en pas douter, la fédération voudra que cette personne soit française. Dans le monde du football féminin, les choix ne sont pas légions à première vue (la faute en partie à sa grande hétérogénéité en France), encore moins si ce changement devait survenir dans les semaines qui arrivent car certains des choix évidents sont en poste en club. Si la fédération est satisfaite du travail réalisé par Bergerôo, elle pourrait décider de renouveler l’expérience d’une personne venant du football masculin. Elle pourrait également, même si cela est peu probable, prospecter à l’étranger.

Actuellement, toute une génération de jeunes entraineur/es réalise un travail remarqué, que ce soit au niveau international ou national. Anglo-saxons, allemands voire scandinaves, ils appliquent les valeurs de ces footballs, à commencer au niveau mental, fighting spirit, persévérance, refus de la défaite avant qu’elle soit entérinée par le coup de sifflet final. Des qualités qui font défaut à l’équipe de France. L’expérience peut se tenter, si la fédération est prête à élargir son horizon.

Ce qui est certain, c’est que si Philippe Bergerôo continue l’aventure jusqu’à l’Euro, qui se déroulera en 2017 aux Pays-Bas, il faudra changer de méthode de travail. La France ne peut pas se permettre de passer à côté d’une nouvelle grande compétition en restant dans une figuration similaire à celle actuelle. On en saura plus sur le sujet assez rapidement certainement ; l’équipe de France sera de retour sur les terrains dès la mi-septembre, pour un match amical contre le Brésil (le 16) avant d’enchainer avec sa dernière rencontre des qualifications pour l’Euro face à l’Albanie (le 20).

 

Faut-il renouveler l’équipe ?

L’équipe de France a perdu quatre matches en 2016, deux en quatre rencontres lors des Jeux olympiques dont elle est sortie par la petite porte avec des difficultés confirmées pour tenir le rythme et savoir réagir quand elle est menée (ce qui ne lui est arrivé que trois fois lors des onze rencontres où elle a été menée ces trois dernières années). Entre autres. L’échec est global et a différentes raisons. En ce qui concerne l’équipe de France, il va y avoir des décisions à prendre, parce que des joueuses ont déçu, mais également parce qu’il faut préparer l’avenir. Deux points qui se rejoignent plus ou moins, d’ailleurs, car les trentenaires (ou sur le point de l’être) n’ont pas forcément fait forte impression. Chargé de préparer l’avenir, Philippe Bergerôo a débuté le travail, mais il reste beaucoup à faire.

Faut-il tout chambouler, accepter que la « génération dorée » terminera sa carrière internationale sans titre, et débuter une nouvelle ère avec une nouvelle ossature, ou bien continuer à modifier progressivement l’équipe ? La première solution signifierait probablement se passer de Sarah Bouhaddi, Sabrina Delannoy, Camille Abily, Elise Bussaglia et Elodie Thomis, les cinq trentenaires (ou sur le point de l’être). On peut y ajouter Laure Boulleau et Laura Georges, même si leur force mentale peut être un atout -si leur corps tient. Il s’agirait véritablement d’un événement, car à l’exception de Delannoy -et peut-être Thomis-, il s’agit de piliers de l’équipe. Parmi ces joueuses, Abily a été la plus décevante, et a montré qu’elle n’avait plus le coffre pour les grandes joutes internationales. Si Bussaglia a réalisé un bon début de tournoi, l’enchainement des matches a été dur à encaisser. 

A l’heure actuelle, trois chantiers semblent se détacher :

En défense, Jessica Houara d’Hommeaux, ou plutôt le poste de latérale droite, est un problème déjà existant. La néo-Lyonnaise n’a pas réalisé un bon tournoi (impliquée sur les deux buts encaissés), et de nouveau mis en lumière la faiblesse de ce poste, car elle n’a pas de réelle doublure si ce n’est Delannoy. Les solutions sont peu nombreuses actuellement, et il va falloir suivre l’évolution de la jeune génération, car à bientôt 29 ans et à un poste exigeant, Houara d’Hommeaux ne peut pas continuer seule. Au centre, la France a sa charnière pour les années à venir, et à gauche, la relève est déjà là.

Au milieu de terrain, Louisa Cadamuro a pris sa retraite après un tournoi décevant, et l’équipe de France a perdu sa seule créatrice -à l’exception de Gaëtane Thiney. Les performances insuffisantes d’Abily et Bussaglia peuvent ouvrir la porte à un nouveau milieu dont Amandine Henry aurait les clés. Le départ de ces trois joueuses et leur expérience laisserait un gros vide, d’autant plus que rares sont les joueuses ayant pu obtenir du temps de jeu en leur présence. Sandie Toletti, finalement réserviste, serait un des premiers choix en toute logique. Se passer d’Abily et Bussaglia en plus de Cadamuro serait un choix fort, mais peut-être nécessaire pour l’avenir.

En attaque, on ne peut se satisfaire du bilan récent, que ce soit au niveau de l’animation ou de la finition. L’animation dépendra des changements apportés au milieu de terrain, et de la progression des jeunes ailières. La finition est un problème récurrent. Eugénie Le Sommer, qui a retrouvé quelques couleurs à Rio, ne suffit pas. Marie-Laure Delie, malgré ses efforts, n’a pas marqué en presque un an. Il pourrait là aussi y avoir des choix forts à faire. Donner leur chance aux plus talentueuses des jeunes attaquantes françaises, à commencer par Marie-Charlotte Léger, serait une première étape.

Quels que soient les changements apportés dans un avenir proche (s’il y en a), l’équipe de France verra logiquement sa structure changer. On peut penser qu’elle peut désormais se reposer sur une colonne vertébrale Renard-Mbock-Henry-Le Sommer pour les années à venir, en gardant à l’esprit que le plus important -peut-être- est de retrouver de l’ambition : dans les esprits et dans le jeu, tâche qui ne revient pas (qu’)aux joueuses.

 

Quelles ambitions à court et moyen terme ?

Difficile à dire, car cela va dépendre des changements apportés à l’équipe dans les semaines à venir. Le grand rendez-vous à court terme, c’est bien sûr l’Euro, dans moins d’un an. Il peut être décidé de tenter une dernière aventure avec la génération actuelle avant de se concentrer sur 2019 et après. Dans ce cas, l’ambition ne pourrait qu’être la victoire finale à l’Euro.

Dans le cas de choix forts, dans le groupe et à la tête de l’équipe, l’Euro pourrait être une étape vers 2019, une compétition d’apprentissage au cours de laquelle l’objectif serait bien sûr d’aller le plus loin possible. Seule compétition d’envergure avant 2019, objectif avoué de la fédération, l’Euro pourrait être un vrai plus en terme d’expérience pour une équipe renouvelée.

En 2019, la France accueillera la Coupe du monde. Son ambition sera donc de la gagner. Une bonne partie de l’équipe actuelle pourrait être de la partie, avec des joueuses cadres arrivent à maturité. S’il est impossible de prévoir comment le groupe évoluera d’ici là, il est certain qu’il faudra plus qu’un renouvellement de joueuses pour que la France parvienne enfin à remporter un titre.

 

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Crédit photo : FFF

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