Des quartiers au titre mondial des collèges

En juin dernier, la France a remporté la Coupe du Monde scolaire des collèges grâce à l’établissement François Villon (Paris 14e). Une victoire hautement symbolique pour ces jeunes joueuses issues de quartiers populaires et qui ont adhéré à un projet pionnier en France.

 

 

 

 

 

Et dire qu’il y a dix ans, elle n’étaient que cinq. Cinq jeunes collégiennes inscrites à la section de football féminin du collège François Villon (Paris 14e). Une décennie plus tard, leur équipe a été sacrée championne du monde scolaire au Canada le 12 juin dernier.

Sur le plan du jeu, l’équipe française était au-dessus du lot jusqu’en finale où cela s’est joué aux penaltys face au Canada : « Nous avons mis la manière dans le jeu pendant la compétition. On était plus fort que lors de la préparation. Mais le niveau général était en-dessous de ce que l’on pouvait connaître surtout pour les équipes des USA ou du Danemark », se souvient Frédéric Roubeau, professeur d’EPS au collège Villon en charge de l’équipe. La victoire en finale fut « un grand moment, l’aboutissement d’un travail de plusieurs années mais aussi des filles. Elles ont adhéré au projet, elles y ont cru tout comme leurs parents même si le projet a été parfois malmené ». Aujourd’hui, la section du collège Villon compte une quarantaine de jeunes footballeuses élèves de la sixième à la troisième.

L’affrontement de deux mondes

Si la compétition avait sa place, l’échange entre les nations était omniprésent. Tout le monde a salué le comportement des petites Françaises : « Notre équipe a eu beaucoup de remarques positives sur le jeu, notre état d’esprit ». Les joueuses de Frédéric Roubeau étaient d’ailleurs investies en dehors du terrain. Deux filles s’occupaient d’écrire des comptes-rendus de match pour les diffuser sur Internet.

Au cours de cette Coupe du Monde scolaire, c’était aussi l’affrontement entre deux mondes. Car beaucoup de sections appartenaient à des collèges où les droits d’inscription sont très élevés comme l’équipe qui venait de New York. Mais il n’y a jamais eu de barrière pour ces jeunes joueuses françaises issues pour la plupart de quartiers populaires qui, à travers le football, ont trouvé un moyen d’exister, et de quelle manière. Car avant de s’inscrire à cette section, il était parfois difficile pour elles de jouer au football.

Une victoire symbolique

Au-delà du titre remporté par ces jeunes filles, ces championnes du monde ont valeur de symbole : « Ce titre apporte de la légitimité à la place du football féminin. C’est par ces résultats que l’on montre qu’elles ont une place dans ce sport. Nous sommes en quelque sorte des pionniers », confie Frédéric Roubeau.

Rentrées depuis quelques semaines, les nouvelles championnes du monde ne réalisent toujours pas. « On a été accueillis à l’aéroport de Roissy par une cinquantaine de personnes. On a eu le droit à une haie d’honneur, il y avait pleins de drapeaux. C’était énorme ! », se souvient Frédéric Roubeau. Et cela ne s’est pas arrêté là. L’équipe a été reçue par le recteur de l’Académie à la Sorbonne. Leur prochaine compétition ? La Coupe du Monde scolaire en Chine, « car elles le méritent et elles sont prêtes à y aller ».

 

 

 

Pour mieux connaître la section de François Villon

 

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