Des demi-finales record, une bataille dantesque

Quatre équipes se disputent encore l’ultime récompense de cette coupe d’Europe, demain jeudi à partir de 18h00. Foot d’Elles vous présente les deux oppositions très attendues entre le Danemark et l’Autriche, et entre les Pays-Bas et l’Angleterre, qui devrait battre le record de spectateurs pour un match féminin en Hollande.

 

 

 

Danemark – Autriche : Le duel des outsiders

Ce sont un peu les deux surprises de cet Euro qui s’affrontent en match d’ouverture des demi-finales, jeudi à 18h00 au Rat Verlegh Stadion à Breda. Si le Danemark, qui s’apprête à disputer la sixième demi-finale de son histoire à l’Euro, pourrait faire figure de vieux briscard, ce serait oublier que l’équipe nordique a réalisé un authentique exploit au tour précédent, en devenant la première équipe depuis 1993 à battre l’Allemagne, sextuple champion d’Europe en titre, depuis l’Italie. Mais l’équipe de Nils Nielsen est maudite à ce stade de la compétition, où elle a échoué lors de ses 5 premières tentatives, un record. « J’ai déjà eu une médaille de bronze il y a quatre ans, maintenant nous devons rapporter une récompense d’un meilleur calibre », affirmait lundi avec ambition l’ancienne lyonnaise Line Roddik, qui avaient perdu sa demi-finale en 2013 aux penaltys face à la Norvège.

 

Une sixième élimination en demi-finale pour le Danemark ?

Sauf que pour ramener autre chose que des regrets avec elles, les Danoises devront atteindre pour la première fois de leur histoire la dernière manche de ces championnats d’Europe. Comme l’ont fait remarquer les journaux danois dont le Folketidende, l’UEFA n’a en effet pas prévu de médaille pour les malheureux demi-finalistes, 35 breloques d’or et autant d’argent ayant été produites pour les deux dernières équipes en lice. Avec son trio d’attaque Nadim-Veje-Harder, la 15ème nation FIFA a des atouts à faire valoir. La première pèse de tout son poids sur les défenses et se montre précieuse à la fois dans la construction et la finition du jeu. Les Allemandes ont eu beaucoup de mal à la contenir lors des 45 dernières minutes des quarts de finale, au cours desquelles elle a inscrit son premier but de la compétition.

 

Celle-ci profite de l’activité remarquable de l’attaquant de Wolfsburg, Pernille Harder. « C’est une véritable joueuse de foot moderne et complète, capable d’éliminer, de dribbler, de donner de bonnes passes », expliquait Jean-Louis Saez, dithyrambique à son égard, pour Foot d’Elles. Et celui-ci d’analyser les performances de sa recrue, Katrine Veje, dont les accélérations côté gauche donnent souvent du fil à retordre aux défenseures adverses : « Elle a été repositionnée un peu plus haut au fil des matches, ce qui lui a permis de marquer un but (lors du dernier match de poule face à la Norvège, 1-0, NDLR). C’est Veje comme je la connais, capable de s’intégrer dans un collectif avec un bon jeu de passe, un bon travail sur son côté, qui donne de bons ballons et de bons centres. Si en plus elle est capable d’aller en percussion et de marquer des buts, c’est tout bénef ! ».

L’Autriche, première nation à atteindre la finale du premier coup ?

Cela devrait s’avérer plus compliqué face à une équipe d’Autriche elle aussi très solide derrière puisque invaincue, et qui n’a encaissé que 2 buts depuis le début de la compétition. De quoi augurer un match serré et fermé. « C’est une équipe en pleine confiance qui vient de sortir l’Espagne (en quart de finale, 5-3 aux tirs au but, NDLR), vainqueure de la Coupe de l’Algarve en mars », prévenait l’entraîneur du MHSC. Pour leur premier Euro, les joueuses de Dominik Thalhammer réalisent elles aussi un parcours fabuleux. « Nous avions pour objectif de prendre un point ou deux. Désormais nous sommes en demi-finale, c’est de la folie, c’est un grand tournoi pour nous », hallucinait le coach autrichien après l’exploit de son équipe, que tout le monde ou presque voyait sortir face à la Roja. Mais comme depuis le début de la compétition, celles qui avaient terminé à la première place du groupe C, devant la France, ont verrouillé le jeu, bien aidées par la gardienne du Bayern Manuela Zinsberger, auteure de parades aussi extraordinaires que décisives sur le sol néerlandais depuis deux semaines.

 

Avec un nouvel arrêt salvateur sur la frappe de Silvia Meseguer lors de la troisième tentative espagnole en quart de finale, Zinsberger sera indispensable à la réussite de son équipe, qui deviendrait en cas de victoire la première nation à atteindre la finale dès sa première participation à l’Euro. Seul bémol pour l’Autriche, l’absence de Lisa Makas, une des piques du trident offensif national (avec Billa et Burger), blessée en quart de finale. Mais ce n’est pas un problème pour cette équipe qui fait rêver tout un pays. Lors de la séance de tirs au but face aux Ibères, dimanche dernier, plus de 1,2 millions de téléspectateurs autrichiens regardaient l’épilogue de la rencontre. Une belle performance dans ce pays de presque 9 millions d’habitants, qui représente d’ailleurs le meilleur score pour un match depuis l’opposition de la sélection masculine face à l’Islande (défaite 2-1), lors de l’Euro en juin dernier. Jusqu’à ce jeudi ?

 

Quand voir le match ? Jeudi, à 18 heures (Breda)
Le pronostic de Foot d’Elles : Danemark

 

 

Pays-Bas – Angleterre : Un match décisif et historique

La demi-finale la plus relevée et la plus attendue jeudi à 20h45 s’annonce déjà comme une rencontre historique. Les quelques 30 000 places du stade De Grolsch Veste, qui accueille d’ordinaire l’équipe du FC Twente, auraient déjà trouvé preneurs selon le journal néerlandais Telegraaf. Après avoir établi un premier record lors de cet Euro, pour le match d’ouverture face à la Norvège, où les Oranje avaient vu 21 735 spectateurs se masser dans les tribunes, les Néerlandaises devraient donc de nouveau battre le record de spectateurs pour un match de foot féminin dans le plat pays. Les téléspectateurs hexagonaux pourront aussi se réjouir de pouvoir encore voir évoluer une Française dans cet Euro, puisque Stéphanie Frappart officiera comme arbitre de la rencontre.

 

 

Deux nations qui chassent les records

Plus que ça, cette rencontre devrait mettre aux prises les deux meilleures attaques de l’Euro (11 buts pour l’Angleterre, 6 pour les Pays-Bas), dans un match où les attaques rapides arriveront des deux côtés. Face à des Lionesses à la puissance offensive dévastatrice, emmenée par une Jodie Taylor en feux (5 buts en 3 matches) qui chassera dès jeudi le record d’Inka Grings, qui avait marqué à 6 reprises en phase finale lors de l’Euro en Finlande, en 2009, les Lionesses leurs opposeront une défense de fer, qui n’a craqué qu’à une seule reprise depuis le début de la compétition. Lieke Martens, auteure de deux buts et d’une passe décisive dans cet Euro sera de nouveau très attendue lors de cette rencontre, elle qui a toujours répondu présente jusqu’ici. Sur coups de pieds arrêtés ou en provoquant face au but, elle force toujours la décision, au cœur d’une équipe également très dangereuse offensivement. Sherida Spitse, Viviane Miedema et Shanice Van de Sanden complèteront l’armada hollandaise, la plus agressive de cet Euro (56 tirs tentés depuis le début de la compétition, contre 37 pour l’Angleterre), quand l’Angleterre déplore l’absence de l’un de ses piliers, la milieu Jill Scott, suspendue après le jaune reçu contre les Bleues, dimanche (2-1), en quart de finale.

Mais l’impact de White, Kirby, Bonze, Nobbs, Williams et autres Jade Moore, si elles sont toujours aussi efficaces devant le but, devrait permettre à l’Angleterre de rivaliser pour accéder à une troisième finale dans son histoire, après 1984 et 2009. C’est en tous cas l’objectif fixé par le sélectionneur gallois Mark Sampson : « Nous avons fait rêver le public anglais. Cela fait longtemps que le pays n’a pas eu une équipe dans laquelle il pouvait croire lorsqu’il s’agit de gagner un tournoi majeur », expliquait, en égratignant ainsi l’équipe nationale masculine britannique, l’ancien entraîneur de Bristol. « Nous faisons continuellement l’histoire avec nos performances et nos résultats. Mais il y a encore quatre équipe fantastiques en course », rappelait-il.

Deux équipes qui ne touchent plus terre

« Nous allons jouer dans une ambiance particulière par rapport à nos précédentes rencontres, ça sera un peu plus difficile de communiquer entre nous, appréhendait la milieu de terrain d’Arsenal Jordan Nobbs lundi au micro de la BBC. Mais nous voulons jouer ces matches à enjeu avec beaucoup de pression. Cela fait plusieurs mois que nous croyons dur comme fer en nos chances de remporter l’Euro ». Et si le chaudron néerlandais ne fait pas surchauffer la machine anglaise, cela pourrait bien arriver. Surtout que les Anglaises l’ont emporté à douze reprises en dix-neuf confrontations face au pays hôte (contre trois victoires pour la Hollande). « Une chose est sûre, c’est que l’équipe qui sortira vainqueure de la demi-finale entre les Lionesses et les Pays-Bas devrait remporter le titre », nous affirmait notre consultant Adrien Paget après la qualification des Anglaises face à des Bleues qu’elles n’avaient plus battues depuis 43 ans, lundi. Indécis, ce duel de haut-vol entre deux nations qui ne touchent plus sol depuis le début de la compétition pourrait devenir totalement fou si les Bataves venaient à rejoindre la finale pour la première fois de leur histoire à l’Euro. Mais il ne faut jamais vendre la peau des Lionesses avant de les affronter…

 

Quand voir le match ? Jeudi, à 20h45 (Enschede)
Le pronostic de Foot d’Elles : Pays-Bas

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer