D2 : Metz ESAP, plus qu’une équipe de football

Dans le groupe B de Division 2 de cette saison 2016-2017, il y a une équipe qui détonne pour sa première année à ce niveau : Metz ESAP. L’autre club messin a connu une ascension fulgurante ces dernières saisons sur le plan sportif. Une situation qui est le résultat d’un travail humain et social formidable dans le quartier populaire de Borny.

 

 

 

À quelques kilomètres à l’est de Metz se trouve Borny. Un quartier dit populaire où le chômage est important et qui fait souvent parler de lui au rayon faits divers. Mais Borny ne se résume pas à cela. Depuis les années 80, on y pratique le football, le handball ou encore le judo sous l’impulsion de Michel Laville. Aujourd’hui, ils sont près de 700 à se retrouver au stade sous la bannière de l’Ecole des sports et des activités physiques (ESAP, structure gérée par le comité de gestion des centres sociaux de Metz Borny).

Un exemple de mixité sociale…

À Borny, on ne fait pas que pratiquer un sport, on trouve aussi des réponses à ses besoins quotidiens car le club est au service de la population du quartier via de nombreux ateliers (environnement, engagement citoyen). Les éducateurs sont notamment en lien permanent avec les établissements scolaires pour le suivi des jeunes élèves. À son arrivée au club en août 2014, Khadidja Bettahar, l’entraîneure de l’équipe féminine de football, a dû s’adapter au contexte du quartier et aux difficultés pour constituer un groupe en début de saison. Une fibre foot féminin à l’ESAP qui tient fortement au travail d’un homme qui s’est battu contre vents et marées pour créer cette équipe : Michel Laville, désormais président d’honneur du club. « Il a mis le paquet sur les féminines et s’est mis à dos pas mal de personnes car il y croyait plus qu’aux garçons ».

Pour Michel Laville, c’est le brassage social et culturel qui a permis à l’équipe de football féminin de se renforcer ces deux dernières saisons. « Les rencontres et les échanges qui permettent d’aller vers les autres sont les meilleures façons de s’enrichir et les joueuses ont compris cette leçon d’humanité. » Invaincue depuis deux ans en championnat, cette équipe a connu une ascension fulgurante. « Derrière cette dimension sportive, on délivre un message éducatif et citoyen. Cette évolution remarquable de l’équipe valorise le quartier de Borny mais aussi la place de la femme dans le sport », précisait le président.

 
… Et un projet sportif axé sur les règles de vie

À son arrivée, Khadidja Bettahar met en place pour l’équipe de football féminin de l’ESAP un projet sportif solide avec pour objectif la montée en D2 trois ans plus tard. La technicienne, qui avait participé à la création de la section féminine du club d’Algrange en 1999, a d’abord adopté une approche humaine avant de travailler les principes de jeu, tout cela basé sur un leitmotiv : la discipline. C’est grâce à des règles de vie fondées sur le respect mutuel, que les résultats sont apparus. « Il fallait former un groupe sur la première année, il y avait une équipe mais pas d’entrainement assidu, ni d’esprit de compétition. C’était plus du football loisirs. Cela a été dur parce que quand des joueuses ont l’habitude d’être dans le loisir et qu’il faut mettre des règles et un cadre… Et je suis connue par rapport à ça, il y en a beaucoup qui ont arrêté, d’autres sont venues et ont été attirées par le projet. Et puis vous savez, l’ESAP est un club qui avait mauvaise réputation, celle d’un club de quartier alors que ce n’était pas du tout ça ». Les filles ont adhéré à ces valeurs de travail, d’humilité et de partage et les résultats ont tout de suite été positifs.

 
Un début de saison réussi

Pour sa découverte de la Division 2 (une montée dédiée à Michel Laville par le groupe), l’ESAP n’a pas perdu face à des concurrents directs pour le maintien. Même si la coach aurait aimé avoir un peu plus de points au compteur. « Ce n’est pas une surprise pour moi car j’ai eu l’habitude de jouer à ce niveau là. Je m’étais préparée dès l’année précédente en DH. Ce qui me satisfait : c’est le jeu. On n’est pas dominé par ces équipes là, physiquement aussi on n’est pas dominé, le travail effectué pendant la préparation paie », analyse Khadidja Bettahar.

Dans ce sens, le déplacement à Grenoble ce week-end était le premier gros choc pour les Messinnes cette saison, « LE test du début de championnat ». En s’inclinant pour la première fois en deux ans en championnat sur un but d’Anais Ribeyra de retour sur les terrains (80′), Metz a confirmé son bon début de saison. Les joueuses de l’ESAP gardent leur tableau de marche en tête et visent le milieu de tableau en mai prochain. Toujours dans le respect de l’autre.

 

 

Crédit photo : Républicain lorrain

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