Coupe du monde : La délicate question des quotas

Logique sportive contre volonté d’ouverture, combien de places accorder à chacune des six zones FIFA ? De l’UEFA concurrentielle à la place quasiment offerte à la Nouvelle-Zélande en Océanie, tour d’horizon des places par zone et par rapport aux résultats des équipes en Coupe du monde.

 

 

 

 

La question des quotas par zone FIFA pour les grandes compétitions est délicate, car il s’agit de jongler entre la logique sportive et une volonté d’ouverture indispensable à l’évolution de la discipline. En parallèle d’un football féminin qui progresse dans le monde, la Coupe du monde est passée de 16 à 24 équipes en 2015, permettant à huit nouvelles équipes de découvrir le plus haut niveau international. Certaines n’ont pas leur place selon la logique sportive, mais ouvrir la participation à ces grands évènements est indispenable à l’ouverture et l’évolution de la discipline. Voici zone par zone comment se décomposent les quotas pour la Coupe du monde *. 

 

UEFA (8)

Il s’agit -de loin- de la « meilleure » zone, celle qui compte le plus de représentants de « haut niveau ». Si le classement FIFA n’est pas toujours très représentatif des résultats, l’UEFA représente plus de la moitié du top 50, mais également du top 30 ou du top 20. L’augmentation du nombre de participants lors de la dernière Coupe du monde a permis à l’UEFA d’être représentée par huit nations (neuf en 2019), doublant presque son quota des éditions précédentes (4,5). Si aucune n’a atteint la finale, deux sont parvenues jusqu’au dernier carré, et sept sont sorties de leur groupe (seule l’Espagne a failli), de quoi confirmer que l’attribution de huit places pour l’UEFA n’était pas usurpée. Avec deux représentants en demi-finale en moyenne à chaque édition de la Coupe du monde, l’UEFA joue bien les premiers rôles. Et si l’on devait passer à 32 équipes dans un futur proche pour éviter les calculs de 3e de groupe, elle devrait voir son quota encore augmenter. Concernant l’UEFA -seule zone à passer par des qualifications-, un nombre de quotas aussi élevé (un tiers des mondialistes) est tout à fait logique sportivement.

 

AFC (5)

La zone Asie est la plus représentée après l’Europe, respectant la logique sportive avec une belle présence également dans le top 20 du classement FIFA. Avec désormais cinq places -attribuées lors de la Coupe d’Asie- en Coupe du monde, les Corées, le Japon, la Chine ou l’Australie (qui a rejoint la zone en 2006), qui se détachent nettement, ont presque leur place assurée pour la prochaine édition, alors que la Thaïlande et le Vietnam sont les plus susceptibles de les en empêcher. La lutte pour les places en Coupe du monde ne concerne donc qu’un petit nombre d’équipes, alors que la suspension de la Corée du Nord (pour cause de dopage en 2011) a permis à la Thaïlande de découvrir la compétition en 2015. 

 

CONCACAF (3,5)

Dans la zone Amérique du Nord, Centrale et Caraïbes, une place supplémentaire a été accordée lors de la dernière Coupe du monde de (2,5 à 3,5). Ceci ajouté au fait que le Canada était pays-hôte, la zone aurait pu être représentée par 5 équipes si Trinité et Tobago avait remporté son barrage face à l’Equateur. Les Etats-Unis et le Canada se détachent nettement. Derrière, le Mexique est historiquement la troisième équipe devant passer par un barrage (sauf en 2011), ce qui ne lui a pas toujours réussi. Mais pour 2015, le Canada en moins et avec une place de plus, le Mexique a obtenu son billet sans souci, et le Costa Rica a réussi à profiter de l’opportunité qui lui était offerte pour participer à sa première Coupe du monde. Cependant, Mexique et Costa Rica sont loin de jouer les premiers rôles, avec 0 victoire en douze matches au total.

 

CAF (3)

Trois nations ont représenté l’Afrique lors de la dernière Coupe du monde (contre deux auparavant). Avec un total de six victoires sur 41 matches joués par les représentants africains dans la compétition, l’Afrique ne joue logiquement pas les premiers rôles. Mais pour un continent en développement, prendre part à cette compétition permet d’évoluer, même si la situation et la politique locales compliquent la tâche et empêchent souvent une continuité indispensable. Le Nigeria fait partie des rares équipes ayant pris part à toutes les éditions, pour une sortie de groupe en 1999 (quart de finale), et trois victoires en 22 matches au total. 

 

CONMEBOL (2,5)

En Amérique du Sud, avant, il y avait le Brésil, et c’est tout. A partir de 2003, la zone a bénéficié d’un deuxième billet. L’Argentine s’en est emparé en 2003 et 2007 (six défaites), la Colombie en 2011 et 2015. Lors de la dernière édition, l’équipe est parvenue à sortie de sa poule et a remporté sa seule victoire dans la compétition (en sept matches) face à la France. Avec l’augmentation des quotas pour 2015, la zone a pu bénéficier d’un troisième ticket potentiel, après un barrage face à un représentant de la zone CONCACAF pour le troisième de la dernière Copa America, que l’Equateur a su saisir (pour s’incliner à trois reprises). Terre de football, l’Amérique du Sud est loin du but chez les féminines.

 

OFC (1)

C’est le quota le plus remis en question. Il n’a -logiquement- pas évolué pour 2015, avec toujours un représentant. Il s’agit là d’une place offerte à la Nouvelle-Zélande, grande patronne en Océanie depuis le départ de l’Australie pour l’Asie -sans changement de quota. En disputant au maximum deux matches (quand l’équipe adverse n’est pas forfait) très largement remportés en qualifications, les Football Ferns participent à toutes les compétitions avec un bilan famélique en Coupe du monde (douze matches, pas de victoire). Pour beaucoup, il serait plus logique d’organiser un barrage entre la Nouvelle-Zélande et une équipe d’une autre zone, l’UEFA étant la plus logique sportivement. Pas vraiment aisé vu la distance…

 

Jeux Olympiques

Par souci de représentativité, les quotas diffèrent aux Jeux olympiques avec en plus un nombre restreint d’équipes (12). Pour l’UEFA ou l’AFC, trois et deux places respectivement, la concurrence est rude. Pour l’UEFA, par manque de temps et de possibilité d’organisation, les qualifiés sont décidés lors de la Coupe du monde l’année précédant les Jeux. Il faut donc performer sous peine de double peine, comme l’Allemagne en a fait l’expérience. En Asie, cela donne un tournoi de qualification très relevé. La Nouvelle-Zélande a toujours sa place de réservée, alors que l’Afrique a le droit également à deux représentants, ce qui permet de voir évoluer différentes équipes à chaque édition.

 

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer