Christophe Parra : “Jouer comme on pourrait le faire dans une cour de récréation”

Deux jours avant de disputer un match important face au PSG, l’entraîneur olympien s’est confié à Foot d’Elles. Préparation, enjeux, aspects tactiques de la confrontation et objectifs de fin de saison, Christophe Parra fait le point. Entretien.

 

 

 

 

Après un début de saison difficile, le temps de prendre ses marques, l’Olympique de Marseille se retrouve à la quatrième place du championnat de France de D1. Sur ses huit dernières confrontations, le promu s’est imposé à sept reprises, concédant une seule défaite face à l’ogre lyonnais. Avant une fin de saison qui s’annonce plutôt dorée pour une équipe qui s’est battue pour en arriver là, un match important se profile dimanche face au PSG, 2e du championnat, qui s’était imposé sur la plus petite des marges face à Marseille au match aller (1-0), annonçant un second acte très ouvert.

Comment vous êtes-vous préparés en vue de cette opposition face à Paris samedi ?

C.P : << Il n’y a pas eu de préparation particulière. Nous abordons cette rencontre de la même façon que tous les autres matches disputés jusqu’à présent. Chaque opposition revêt une importance capitale pour nous.

 

Que pensez-vous du Paris Saint-Germain ?

– C’est une équipe qui est coachée par quelqu’un que j’apprécie tout particulièrement (Patrice Lair). Patrice est une figure emblématique de la discipline, que l’on se doit de respecter par son travail et son implication depuis de nombreuses années. Le PSG va sans doute aligner l’équipe la plus compétitive face à nous, compte-tenu de leur objectif de jouer les premiers rôles en D1. C’est une équipe de très grande valeur que nous allons affronter, avec des joueuses qui ont l’expérience des grands matches, notamment par leur participation à la Ligue des Champions. Nous allons devoir faire face et préparer ce match en tenant compte de la forme actuelle et des caractéristiques techniques de nos adversaires du week-end.

 

Au match aller, vous vous étiez inclinés sur la plus petite des marges (1-0). Quel sera l’objectif sur cette rencontre ?

Un match n’est jamais le même. Je pense qu’il est difficile de se référer à ce qui a été fait de bien ou de moins bien au match aller. Chaque rencontre a sa vérité. Lors de la phase aller, l’effectif du Paris Saint-Germain était différent, le nôtre l’était également. Plusieurs mois se sont écoulés, de nombreux matches ont eu lieu, et je pense que les équipes ne sont plus les mêmes.

 

Qu’allez-vous dire à vous joueuses avant la confrontation ?

Je vais leur expliquer qu’il va falloir disputer ce match comme si nous allions prendre part à une opposition dans une cour de récréation. Lorsqu’on est enfant, le but est de gagner le plus de matches et de défier ses amis. Là, nous nous retrouvons sensiblement dans la même configuration, avec deux équipes qui vont tout faire pour parvenir à décrocher la victoire. Nous allons essayer de tout mettre en oeuvre pour que le cours du match tourne à notre avantage. La grande question qui se pose est la suivante : comment faire ? Nous devons réfléchir et nous pencher sur les forces du PSG, de façon à mettre en place un plan de jeu qui tienne compte de tous ces paramètres. Nous voulons remporter ce match, sans aucune prétention, mais je pars du principe que si nous faisons de la compétition, c’est pour gagner le plus de rencontres possible.

 

La dynamique de l’équipe peut-elle jouer en votre faveur ?

Je vais vous dire quelque chose. Dans notre société, nous ne sommes malheureusement jugés que par les résultats, et cela me dérange un peu. Quelle que soit la profession, l’important est pour moi de pouvoir obtenir de la régularité dans le travail et dans les efforts fournis. Cette récurrence est difficile à obtenir. Il y a certes une dynamique intéressante sur laquelle il va falloir s’appuyer, mais il faut surtout aborder ce match dans l’optique de nous imposer. Je pense qu’il faut alimenter cette dynamique, en fournissant les efforts nécessaires qui conduiront à notre réussite. Je veux maintenir le travail accompli jusqu’à présent tout en montrant un visage qui correspond aux valeurs véhiculées par l’Olympique de Marseille. Ensuite, nous nous trouvons face à des adversaires de qualité, qui jouent très bien, et qui feront parler leurs compétences et leur expérience afin de nous mettre en difficulté.

 

<< Montrer un visage correspondant aux valeurs véhiculées par le club >>

 

Vous avez connu un début de saison difficile. Aujourd’hui, vous occupez la quatrième place du championnat. Y a-t-il eu un “déclic” qui explique cette nouvelle et positive dynamique ?

Les personnes qui encadrent l’équipe sont toujours les mêmes. Nous essayons de nous bonifier après chaque rencontre, c’est un peu mon leitmotiv. Le travail est sensiblement le même, avec une réflexion similaire et surtout beaucoup de passion. Dans une saison, certains moments sont plus difficiles que d’autres à gérer, c’est comme ça. Je ne sais pas si l’équation que je vais vous donner est la bonne, mais vous allez pouvoir comprendre ma pensée. Sur les sept premiers matches de la saison, nous nous sommes déplacés à cinq reprises, pour seulement deux réceptions à Marseille. Si je ne me trompe pas, ces deux matches à domicile étaient face à l’Olympique Lyonnais, leader de l’élite et champion d’Europe en titre, et contre Montpellier, qui fait partie des meilleures formations françaises. Lorsque nous nous sommes déplacés, à cinq reprises donc, je consultais ce qui se disait dans les médias et je me suis aperçu que l’on ne voyait pas du tout l’OM comme un promu, ce que nous sommes pourtant. Il ne faut pas oublier le chemin que nous avons dû parcourir pour arriver là où nous sommes aujourd’hui.

 

On parle souvent de la grande équipe de Marseille qui a été championne d’Europe chez les garçons en 1993, donc cela met une pression supplémentaire qui n’a pas lieu d’être à chaque fois que nous jouons un match de D1. Lors de nos différents déplacements, nous avons pu constater l’engouement suscité par la venue de l’OM. Par exemple, nous avons joué devant 8 000 personnes au Stade du Roudourou à Guingamp, ce qui est une très belle affluence. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Nous possédons un groupe de grande qualité, avec des joueuses qui découvrent la D1 pour la plupart, donc cela reste très hétérogène. Cela complexifie aussi la création d’un groupe avec un jeu bien organisé, des déplacements bien maîtrisés à la fois offensivement et défensivement. Cela prend du temps et, malheureusement, nous n’en n’avons pas assez. Le but du jeu est de consigner l’ensemble de ces paramètres qui font qu’à un moment donné, on peut avoir moins de résultats. Nous le savions à réception du calendrier. Je pense que l’organisation aurait été différente si nous n’avions pas connu ce “tirage” là. Les filles ont fait preuve de beaucoup de travail, d’abnégation et de passion, et nous avons eu la chance que les efforts paient notamment lors de la réception de Juvisy, alors que nous ne nous y attendions pas forcément (victoire 2-1 le 20 novembre 2016). Le groupe a bien progressé. L’objectif premier reste de se maintenir avant tout. En tant que coach, c’est aussi de faire avancer cette équipe.

 

2000 spectateurs étaient présents lors du match aller à Paris. Attendez-vous une belle affluence samedi à Marseille ?

Lorsqu’on est Marseillais de naissance, on sait que le public est passionné par le football. Il a un vrai rôle de douzième homme. C’est toujours plaisant de sentir que le groupe est soutenu. Il faut rappeler que nous sommes aussi là pour promouvoir notre discipline. Aujourd’hui, je suis ravi de voir, notamment sur les réseaux sociaux, que notre communauté se développe (les comptes Facebook – 285 000 – et Twitter – 13 000 – de la section féminine de l’OM sont très suivis et alimentés au quotidien, ndlr). 

 

Comment voyez-vous une fin de saison qui pourrait être ponctuée par une quatrième place en D1 ?

Mon objectif est de gagner le match qui arrive. Je crois que le match précédent était face à Metz, nous avons battu Metz. Là, il s’agit de Paris, et nous voulons gagner contre Paris. Ce que je veux vous dire, c’est que nous prenons les rencontres les unes après les autres. C’est de cette façon-là que nous avançons et apprenons au quotidien. >>

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

 

Crédits photos : OM.

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