« Championnes et performance », maîtres-mots de la conférence permanente sur le sport au féminin

C’est en début de semaine que se déroulait l’installation de la conférence permanente sur le sport féminin à Valence. Acteurs du monde sportif, dirigeants, élus de la fédération et de la république, tous étaient là pour parler de la pratique, de la médiatisation, et de la gouvernance au féminin.

 

 

Faire augmenter de trois millions le nombre de personnes pratiquant une activité physique et sportive d’ici à 2022. Tel est l’objectif fixé par le Président de la République, Emmanuel Macron. Pour l’atteindre, il peut compter sur deux femmes engagées de son gouvernement : Laura Flessel, Ministre des Sports, et Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Toutes deux présentes à Valence, mardi dernier, elles ont participé à des échanges avec des acteurs du monde sportif, tels que Raymond Domenech, Dominique Crochu, Frédérique Jossinet ou encore Sarah Ourahmoune. L’ambition première étant de créer et de coordonner le dialogue entre tous ces acteurs afin d’arriver à des recommandations qui seront transmises en fin d’année, puis en 2018.

 

Valoriser la pratique dans son ensemble

« Le sport est vecteur d’intégration dans notre société ». Laura Flessel, ministre des sports et ancienne championne d’escrime, a résumé l’intérêt de travailler sur la valorisation de la pratique au féminin. Sport féminin, sport masculin, sport mixte… L’objectif de ce comité était de réfléchir sur le positionnement à adopter dans l’optique de valoriser le sport dans son ensemble. « Il y a tout un travail à effectuer sur la sémantique des termes à employer », souligne Dominique Crochu, membre du comité éthique et sport. Il y a en effet « encore trop de stéréotypes », pour Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.

 

Mieux faire connaître les métiers du sport de façon générale, mais également sécuriser la discipline féminine, voilà les deux axes de travail fixés par le gouvernement. Alors que la Ministre des Sports rappelait que ce développement global passait aussi par une amélioration des infrastructures, qui « permettront aux sportives d’être installées dans de bonnes conditions », Raymond Domenech (Président de l’Union Nationale des Entraîneurs et Cadres Techniques de Football) expliquait que « l’accessibilité doit être améliorée, tout comme la visibilité. Il faut arrêter de comparer… La femme a sa place de façon évidente. Il n’y a aucune raison pour que les femmes soient traitées différemment dans le sport ».

 

Donner aux femmes la possibilité d’accéder à des postes à responsabilité

Le développement s’accompagne par l’accès des femmes aux postes à responsabilité. Que cela se situe dans les entreprises ou dans les instances dirigeantes. « Je trouve encourageant le fait de ne pas avoir été obligés d’instaurer des quotas pour voir évoluer la considération des femmes », explique Marlène Schiappa. « C’est assez inspirant pour le monde du travail et de l’entreprise, mais également pour la féminisation des instances dirigeantes ». Les choses ont, en effet, évolué de façon positive, même s’il reste des progrès à effectuer. Dans le monde du sport, « les femmes s’occupent encore trop des femmes », explique Dominique Crochu. « Il faut une meilleure ouverture. Corinne Diacre au Clermont Foot chez les garçons, en Ligue 2, en est un exemple frappant ». Dans les entreprises, « il faut ouvrir le sport aux entrepreneures et avoir une vision plus avancée sur les usages ».

 

Des championnes et de bonnes performances pour arriver à des résultats satisfaisants

La reconnaissance d’une discipline passe par les femmes qui pratiquent le sport en question. « Nous devons valoriser les championnes, lancées dans le développement de leurs disciplines, par leur performance et leur engagement », déclare Marlène Schiappa. « Le monde du sport au féminin doit mettre en avant ses grandes sportives pour tendre vers un développement optimal », poursuit Raymond Domenech, ancien sélectionneur de l’équipe de France. Il faut des têtes d’affiche avant tout, comme dans les autres disciplines. « Les jeunes doivent pouvoir se reconnaître et avoir envie de regarder ces sports au féminin. Il faut des stars pour favoriser ce phénomène d’identification, c’est la base ! »

 

Même constat pour Guislaine Westelynck, membre et représentante du Comité Paralympique et Sportif Français. « Quelle que soit la discipline, nous pratiquons le sport. Je n’aime pas ce terme « handisport féminin ». Je pratique une activité physique et sportive, certes adaptée à mon handicap, mais cela reste de la performance et je veux donc être traitée comme une sportive de haut niveau et non comme une handicapée ». Pour elle, les pouvoirs publiques doivent s’investir davantage pour mettre en avant, quelle que soit la pratique, cette notion de performance avant tout.

 

A moins d’un an du Mondial U20, puis de deux ans de la Coupe du monde Féminines de football à venir en France (2018 et 2019), et en vue des Jeux Olympiques de 2024, l’objectif affichée par Laura Flessel et les membres de la Commission est le suivant : mettre en avant toutes ces sportives de haut niveau et, ainsi, amener un maximum de femmes à s’intéresser au sport de façon globale.

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