CDF: Marseille déjà qualifié !

Seule certitude avant les 32e de Coupe de France, dimanche 26 janvier : Marseille jouera les 16e… Oui, mais quelle équipe ? Car l’événement est là : l’Olympique de Marseille (DH, troisième saison d’existence) reçoit le FA Marseille (D2). Un vrai derby ! Entretiens croisés avec les deux entraîneurs qui annoncent du plaisir : Yohan Silvy (FAM) et Christophe Parra (OM).

 

À l’excitation de jouer un 32e de CdF, s’ajoute celle d’un derby. Comment intervenez-vous au plan psychologique pour réduire la pression, éviter que vos filles n’abordent le match en surchauffe ?

 

Yohan Silvy (FAM) : « Le club a déjà connu ça, pas d’excitation particulière. Un peu surpris qu’on parle de nous, c’est parce qu’on joue l’OM, mais je retiens qu’à cette occasion le foot féminin à Marseille est évoqué. Une équipe représentera la ville en 16e, voilà un point positif. Ce n’est qu’un match de coupe, je l’espère plaisant pour les spectateurs. Il montrera qu’il y a des filles jouant au foot à Marseille, et plutôt bien… Mais notre priorité reste le championnat ».

 

Christophe Parra (OM) : « Dédramatiser l’enjeu. Apporter du réconfort aux joueuses. Faire appel à tous les éléments positifs, techniques et tactiques, permettant au groupe de poursuivre sur sa bonne dynamique. Après, ça reste un match de football, du sport, une passion, du plaisir. Il n’est évidemment jamais bon de jouer les matches avant l’heure ou de faire monter la pression ».

 

Quels sont les points forts de votre adversaire (tactiques, techniques, individuels) ?

 

Y.S. : « Je connais certaines joueuses passées chez nous, mais pas toutes, et le travail fait par Christophe. Mais j’ignore leur système de jeu, je ne les ai pas vu évoluer. Je devine de la qualité, leur place actuelle le démontre ».

 

C.P. : « L’équipe évolue en D2 depuis quelque temps, avec des joueuses de qualité dans tous les domaines, technique, expérience, maîtrise du jeu, habituées à ces joutes là. Une très bonne mise en place offensive. Mais il y a aussi forcément des carences, à nous de savoir les utiliser. »

 

 

 

 

Marseille, ville la plus foot de France, avec l’amour du ballon rond inscrit dans ses gênes : ça entraîne une obligation particulière, au-delà du simple résultat ?

 

Y.S. : « Tout à fait. À condition de ne pas s’arrêter à ce match ! Le problème du sport féminin à Marseille est très profond, mal en point, au niveau de ses structures, des financements. Il faudra une suite…».

 

CP : « Bien sûr. Je le dis tous les dimanches aux filles. Quand on est à l’OM, on a l’amour du maillot et une obligation d’attitude, de comportement, d’investissement, vu ce que représente ce club et la ville dans notre région et à travers la France. D’autant plus que ce match sera très observé ».

 

Le FAM et l’OM ensemble en D1 féminine d’ici trois ou quatre ans, envisageable ? De la place à Marseille pour deux clubs dans l’élite ?

 

Y.S. : « Oui et non. Ça dépend tellement du financement ! D’un côté, la notoriété de l’OM et ses ressources propres, de l’autre le FAM qui dépend de subventions. S’il y avait des partenaires financiers ou marketing derrière nous, aucun problème à la présence de deux équipes marseillaises en D1. Peut-être y aura-t-il un jour un des deux clubs en D1, et l’autre en D2 dont les meilleures joueuses viendront alimenter celle de l’élite. Mais tous les cas de figure sont possibles. Hors le problème financier, deux clubs marseillais en D1, oui c’est envisageable, bien sûr ».

 

C.P. : « La région est un gros vivier de joueuses. Oui, il y a la place. Après, tout est question de moyens, d’outils de travail qui peuvent ou pas se substituer à l’argent. Tenir en D1 sans les finances nécessaires semble difficile. La concurrence existerait, mais normale et saine. J’ai beaucoup de respect pour le FAM. Mais c’est loin, nous ne sommes qu’en DH, je me concentre sur le présent ».

 

Un mot sur l’entraîneur d’en face ?

 

Y.S. : « Je sais qu’il recherche le beau jeu, la construction, il commence à avoir de l’expérience dans le foot féminin et toutes les compétences pour mener son équipe. Il bâtit son groupe, ça marche bien .»

 

C.P. : « Jamais eu l’occasion de jouer contre lui, je vais découvrir sa façon de coacher. Quelqu’un qui a déjà une grande expérience du milieu et des joueuses. Je le respecte pour le niveau auquel il a amené son club en D2, avec une belle saison passée ».

 

Vos derniers mots aux joueuses dimanche, en quittant le vestiaire et avant d’entrer sur le terrain ?

 

Y.S. : « On verra, mais sans doute la chance de jouer un autre match en 16e, et prendre du plaisir ».

 

C.P. : « Porter le maillot de l’Olympique de Marseille est une fête et un honneur, et on ne vivra peut-être qu’une fois l’expérience d’un 32e. Donc, prendre du plaisir ! ».

 

Crédits photos: om1899.com, famf.footeo.com

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