Camille Naude : « J’ai décidé de créer ma propre société »

Après l’obtention de son master 2 en droit des affaires, Camille Naude n’a pas choisi de suivre un parcours traditionnel pour entamer sa vie professionnelle. En octobre 2012 et à seulement 24 ans, elle prend le pari risqué de créer sa propre entreprise de conseil et de gestion d’image dans le monde du sport. Son nom, « Fortitude Consulting ». Entre son statut d’auto-entrepreneur et de footballeuse à l’AS Muret, Camille Naude n’a pas choisi la facilité certes, mais elle vit de sa passion. Focus.

 

Pouvez-vous nous présenter brièvement votre entreprise « Fortitude Consulting »

J’ai lancé mon projet en octobre 2012. A la base, je n’avais pas une idée très précise de ce que je souhaitais faire. En revanche, je savais ce que je ne voulais pas faire. Finalement, j’ai choisi de m’occuper de l’image des sportifs. Ce n’était pas évident au début puisque j’étais la seule à avoir choisi ce créneau-là ; du coup, je n’avais pas vraiment de référence. J’ignorais ce qu’il fallait faire ou ne pas faire, ce qui marchait et ce qui ne marchait pas… Mon principal atout était que mon projet était innovant, et qu’avec mon bagage en droit, je partais avec un minimum de crédibilité.

D’où vous vient cette volonté d’aider les athlètes par le biais de la gestion de leur image ?

Lors de la dernière année de mon master 2 de recherche, j’avais un mémoire à réaliser pour obtenir mon diplôme ; j’ai choisi comme thème « l’exploitation de l’image du sportif professionnel ». Mon rendu final fut plutôt bien reçu par mes professeurs. L’un d’entre eux m’a par ailleurs encouragée à poursuivre mon projet professionnel en rapport avec l’image des sportifs, dont je lui avais parlé. J’ai par la suite effectué quelques stages, notamment au Toulouse Football Club et au Stade toulousain. C’est véritablement à partir de là que j’ai réalisé qu’il y avait un créneau à prendre. Malheureusement, il m’était difficile d’être embauchée par une entreprise. Les employeurs ne parvenaient pas à matérialiser mon travail ni ne voyaient ce que je pouvais faire de mes 35 heures. De mon côté, je ne savais pas encore réellement ce que je pouvais apporter de concret aux entreprises que j’avais sollicitées. Par conséquent, j’ai décidé de créer ma propre société.

 

Qui a été le premier sportif avec lequel vous avez travaillé ?

C’est avec Marie-Laure Delie que j’ai eu ma première expérience en tant qu’auto-entrepreneur. L’aventure a commencé en octobre 2012 et n’a duré que trois mois. Marie-Laure étant une des footballeuses les plus connues en France, la barre était peut-être un peu trop haute pour mes débuts, d’autant plus qu’elle avait déjà un agent sportif. J’ai tout de même réussi à lui trouver quelques contrats, mais c’était en deçà de ses espérances. J’ai rapidement réalisé qu’il serait trop compliqué de démarrer avec une sportive déjà dotée une solide notoriété. Notre relation professionnelle a donc pris fin en janvier 2013, d’un commun accord. Marie-Laure se trouvait encore à Montpellier à cette période, c’était d’autant plus compliqué que nous ne pouvions pas nous voir puisque je travaille à Toulouse. A la suite de ça, j’ai décidé de repenser mon activité en me focalisant sur des sports plus confidentiels avec des athlètes moins médiatisés, plus proches de moi et de mon secteur d’activité.

Quels athlètes prenez-vous en charge actuellement ?

Je travaille actuellement avec Lorys Bourelly, un nageur français évoluant au club toulousain des Dauphins du TOEC, qui a notamment participé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. Je travaille également avec Cindy Sararak, membre de l’Équipe de France d’escalade, ainsi qu’avec Jérôme Courneil, joueur handisport de basket cumulant 150 sélections en Équipe de France. Je suis aussi en contact avec un jeune escrimeur du nom d’Enzo Lefort, lui aussi en Équipe de France. Il y a également Matthieu Androdias qui pratique l’aviron et avec qui je suis en contact. J’aime cette diversité. Chaque sportif a des attentes et un profil différent ; par conséquent je ne fais jamais la même chose et je trouve ça vraiment génial.

 

Que faites-vous concrètement pour aider vos sportifs justement ?

Je suis chargée de m’occuper de leur image. Cela passe notamment par la recherche de sponsors matériels ou financiers ou encore par la gestion de leur compte Twitter, Facebook, etc. Dans cette partie, je suis d’ailleurs aidée par mon partenaire Cyril Andrieu, webmaster et community manager. Cela peut aussi se matérialiser par la mise en relation avec des médias locaux tels que des chaînes de télévision ou des journaux régionaux. Il y aussi d’autres desseins plus « ludiques » comme la création de projets autour du sportif. En ce qui concerne Cindy Sararak, j’ai par exemple réalisé avec un ami photographe un calendrier réunissant des sportifs toulousains comme Vincent Clerc ou encore Jonathan Zebina. Le résultat final était vraiment satisfaisant et même s’il ne nous a pas rapporté des mille et des cents, c’est un projet que nous avons bien l’intention de réitérer l’an prochain.

 

N’est-ce pas un peu délicat de combiner à la fois votre vie de footballeuse à l’AS Muret et votre vie d’auto-entrepreneur ?

C’est difficile évidemment. Je dois organiser ma semaine minutieusement pour avoir le temps de tout faire. J’ai un contrat de 20 heures avec mon club de l’AS Muret, pour lequel je m’occupe de tout ce qui touche à l’événementiel. Il y a aussi les entraînements avec le club, trois jours par semaine. Je suis également chargée de coacher une équipe U-14 de l’AS Muret le mercredi après-midi. A côté de ça, j’essaie de me garder deux journées complètes pour mon entreprise « Fortitude Consulting ». Avec les matches de D1 le week-end, il est vrai que je n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer, mais je ne m’en plains pas.

 

Plus d’un an et demi après la création de « Fortitude Consulting », êtes-vous satisfaite du chemin parcouru ?

Quand je regarde d’où j’ai démarré et où je suis aujourd’hui, je suis très contente du chemin parcouru. Depuis cette semaine, j’ai même mon propre bureau pour travailler ! C’est un homme du nom de Laurent Robert, spécialisé dans la cryothérapie, qui m’a offert un lieu de travail. Cette personne a fait le choix de créer un espace sur Toulouse autour et pour les sportifs (« Cryosud« ). C’est-à-dire qu’un athlète venant dans cet espace peut profiter d’un coach sportif, d’une diététicienne ou d’une séance de cryothérapie par exemple. Je me suis en quelque sorte rattachée à son service et j’en suis très satisfaite. Je crois en effet que ma force se résume dans la notion de réseau, à l’instar de ma toute nouvelle collaboration avec Cryosud. C’est une perspective de développement indispensable dans ces métiers et ces univers. Fortitude, de par le réseau mis en place, apporte cette capacité à mettre en relation différents métiers ou intervenants dans le sport de haut niveau afin de servir le sportif.

 

« Fortitude Consulting » est en partenariat avec Foot d’Elles pour le projet « Mêmes Rêves de Foot ». Pourquoi avoir accepté de nous apporter votre soutien ?

Tout simplement parce que c’est un super projet et que j’ai bien l’intention d’apporter ma pierre à l’édifice. Toutes les personnes à qui j’en parle autour de moi sont vraiment très intéressées. Les joueuses avec qui j’en parle, du côté de Rodez et de Toulouse notamment, sont réellement emballées par le projet. L’un de mes objectifs est justement d’essayer de trouver des sponsors pour le faire avancer. J’ai déjà démarché quelques sponsors et ces derniers avaient l’air séduit par le projet. Je suis convaincu que « Mêmes Rêves de Foot » aboutira et sera un succès.

 

Consultez le site de « Fortitude Consulting »

 

Soutenez le projet « Mêmes Rêves de Foot »

 

 

 

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