Bordeaux, le maintien comme une évidence

Persuadé de sa bonne fortune, le club aquitain, actuellement à la onzième place du classement, croit coûte que coûte à son maintien, à l’approche d’un mois décisif en championnat.

 

 

 

 

 

 

« Je ne pense pas du tout à la descente, je n’ai même pas envie de la voir », balance dans un grand éclat de rire Félicité Hamidouche, la capitaine des Girondines de Bordeaux. L’assurance et la décontraction affichées par l’ancienne joueuse du PSG résume bien l’état d’esprit du club aquitain, onzième du classement de D1, et auteur d’un parcours honorable pour sa première saison dans l’élite. Champion de D2 la saison passée, Bordeaux a dû s’armer progressivement pour tenter de rivaliser avec les meilleures équipes de l’Hexagone. L’entraîneur Jérôme Dauba, arrivé au terme du dernier exercice, en est la preuve, tout comme Félicité Hamidouche, qui avait déjà connu le premier échelon national avec Paris ou encore Vendenheim. La joueuse formée au PSG n’a posé ses valises sur les bords de la Garonne qu’en juillet.

 

Un mois de mars décisif

 

L’image de professionnel que se coltine l’équipe a longtemps fait illusion, lorsqu’elle a tenu tête à plusieurs adversaires coriaces (Marseille, Juvisy, Montpellier), mais la structure féminine, toujours amateure, comme le rappelle Dauba, doit aussi faire face à ses limites : « Les filles s’entrainent le soir à partir de 19 heures, puisque certaines bossent, d’autres font des études », explique-t-il. Sans oublier de mentionner les difficultés de déplacement auxquelles ses joueuses sont confrontées : « Donc il y a eu du stress, des contrariétés, puis il faut qu’elles enchainent par une séance d’entraînement qui va leur demander concentration, investissement et implication. Jusqu’à présent elles le faisaient 4 fois par semaine, et depuis la trêve on a rajouté une cinquième séance. C’est venu naturellement, il y a peut-être eu une prise de conscience dans l’objectif du maintien. Ça leur permet d’être plus compétitives, et c’est ce qu’elles veulent afin de décrocher leurs objectifs. Elles y mettent beaucoup d’investissement et je trouve que, par rapport à leur situation personnelle, c’est remarquable ».

En match en retard face à Guingamp le week-end dernier, perdu de justesse (0-1) à domicile après une partie très disputée, Bordeaux a une nouvelle fois montré qu’il savait enquiquiner plus d’une formation. Mais comme souvent, l’équipe s’est inclinée sur un détail, et ce but de Marine Pervier à la 62e minute : « Ce n’est pas une question de jeunesse mais d’expérience, dans le sens où sur la première partie de saison on a commis des erreurs dans le jeu qui, parfois, nous ont couté des points », rappelle l’ancien coach de SA Mérignac, avant de nuancer : « Quand on a un groupe jeune, on sait que ce genre d’évènements peut arriver, mais le plus important c’est de ne pas les réitérer, c’est pour ça que le groupe est en train de bien évoluer. Sur la phase aller, il y a eu des erreurs techniques et collectives qui nous ont permis d’avancer. Avoir un groupe jeune (22 ans de moyenne, NDLR) ça a aussi des avantages. Ça permet d’avoir un collectif, frais, insouciant, dynamique. Les filles ne lâchent jamais rien et ne calculent pas ». Un état d’esprit joueur qui les voit livrer de beaux matches, comme lors de la défaite 3-2 à domicile face à Soyaux le 30 octobre dernier, et leur assure très souvent des fins de rencontres haletantes (5 résultats seulement avec plus d’un but d’écart en D1 cette saison).

 

Lyon, Paris, Juvisy et Marseille arrivent vite

 

Le suspense et le spectacle devraient toujours être présents jusqu’en mai, et surtout lors de ce mois de mars où elles vont affronter deux concurrents du bas de tableau (déplacement à Saint-Etienne -qui compte deux matches en retard NDLR-, réception de Metz), avant d’accueillir Albi lors de la 18e journée, le 2 avril prochain. « On avance petit à petit, j’ai confiance en mes coéquipières, je sais qu’on va se maintenir, même s’il va falloir aller à la guerre pour prendre des points lors des trois prochains matches », assure Hamidouche. Même pas peur, Bordeaux ? Du tout, à en croire la défenseure : « J’observe mes coéquipières, et elles n’ont pas l’air tendues, mais plutôt joyeuses et confiantes. Le plus important à mon gout c’est la cohésion de groupe. Tant qu’il y aura de la solidarité entre nous je ne vois pas de raison que ça se passe mal », résume la joueuse, également passée par les Comètes de Laval. Pour affronter les échéances à venir, le club s’est aussi renforcé cet hiver, en accueillant trois nouvelles joueuses (voir encadré) : Emelyne Laurent, Delphine Chatelin et Gouthia Karchouni.   

 

«A nous de faire le boulot»

La joueuse au brassard et son entraîneur louent également le travail de l’ensemble du staff et du club, à commencer par le directeur technique Ulrich Ramé, très présent auprès du groupe, et celui de Françoise Brunet, directrice de la section féminine. Avec trois points de retard sur le premier non-relégable avant la 16e journée, ils ont plutôt intérêt à sécuriser leur place avant une fin de saison fracassante, qui les verra affronter Lyon, Marseille, Juvisy puis Paris.

 

Bordeaux est surtout une autre victime collatérale de la décision de la FFF d’infliger une défaite sur tapis vert au PSG face à Albi, sans laquelle l’équipe serait à hauteur des Tarnaises : « Ce sont les règles du football, on ne peut pas aller à l’encontre. C’est normal que ça foute les boules aussi, on donne trois points à une équipe qui n’aurait jamais gagné contre le PSG, même s’ils avaient mis leur équipe B », explique sans rancœur Hamidouche, alors que Jérôme Dauba, lui, résume stoïque : « Pour nous ça ne change rien globalement, on sait qu’Albi et Metz sont des équipes que nous devons battre. Il ne faut pas qu’on attende après ces trois points pour se dire qu’il faut qu’on se maintienne, à nous de faire le boulot ». Cela commencera dès dimanche, à Saint-Etienne.

 

 

 

Crédits photos : FCGB / D.Le Lann. 

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