Bleues : le bilan brésilien

Pleine d’ambition de médaille avant ce tournoi olympique de football féminin, l’équipe de France a donc quitté la compétition en quart de finale face au Canada (1-0). Si les Bleues avaient pris un bon départ face à la Colombie, quand le niveau s’est élevé, elles n’ont pas su répondre présentes.

 

 

 

Et si le tournoi olympique de l’équipe de France se résumait en bonne partie dans une réponse de Camille Abily en zone mixte après l’élimination en quart de finale face au Canada : « On a toujours parlé de génération dorée. Mais on manque de très bonnes joueuses. Celles qui font gagner les matchs ». Evidemment, la compétition brésilienne des Bleues ne se résume pas uniquement à ça. Il y a d’autres explications à ce nouvel échec. Quel bilan tirer de ces quatre rencontres disputées par les tricolores ?

 

Un bon départ
Au Brésil, tout avait parfaitement démarré. Pour leur entrée en lice, les Bleues avaient frappé fort en réduisant une Colombie décevante au rang de faire-valoir par une victoire nette 4-0. Dans la nuit de Belo Horizonte, les coéquipières de Wendie Renard avaient mis tous les ingrédients d’une grande nation candidate à un podium olympique. Agressivité, jeu, précision et efficacité. Les tricolores respiraient la confiance. On se dit alors que cette équipe de France allait enfin ouvrir le livre de son palmarès.

Mais lors du second match qui s’annonçait comme le premier choc de cette phase de poules face aux championnes du monde et triples championnes olympiques en titre américaines, les Françaises sont retombées dans leurs travers. Après avoir réalisé une très bonne période sans toutefois concrétiser une certaine domination, l’équipe de France se fait surprendre par le réalisme américain au retour des vestiaires. Même si elle essaie de réagir, elle ne parviendra pas à tromper la vigilance de Hope Solo, comme trop souvent. Une défaite qui avait été relativisée par son contexte de phase de groupes puisqu’elle n’était pas rédhibitoire. Mais elle n’en demeurait pas moins révélatrice de l’état d’esprit et de l’incapacité de cette équipe à forcer la décision par le jeu dans les moments importants et face aux grandes nations. Le leitmotiv de son histoire.
Dans un contexte de troisième match face à la Nouvelle-Zélande où les Bleues ne devaient pas perdre pour se hisser en quart de finale, on a eu le droit à une rencontre d’abord insipide que l’équipe de France a contrôlée face à des Football Ferns toujours aussi accrocheuses et volontaires mais limitées, avant de faire la différence sans toutefois convaincre. La qualification était là, le premier contrat à valeur de minimum syndical était rempli.

 

Incapables de se sublimer
En quart de finale, le Canada semblait alors être l’adversaire idéal pour renvoyer les fantômes du passé une bonne fois pour toutes dans les archives de l’histoire du football. Dans un match très physique de la première à la dernière minute, les Bleues ont finalement montré trop peu de choses dans le jeu, ne cadrant que quatre frappes sur douze au total. Ou plutôt si, elles ont montré qu’elles n’ont pas su réagir correctement après l’ouverture du score de Schmidt, prises de panique par le spectre de l’élimination. Peut-être pas assez guidées par un Philippe Bergerôo dans cette rencontre dont l’attitude sur le banc de touche laissait éclater toute la résignation face à l’obstacle canadien et surtout le destin de son équipe. On pourra aussi regretter la non-titularisation de Louisa Cadamuro ou d’Elodie Thomis pour ce match. Mais en même temps, la première avait jusque-là traversé la compétition sans qu’on ne l’aperçoive sur le plan offensif. La deuxième ayant été doublée par Kadidiatou Diani dans l’esprit du sélectionneur.

Au final, de ce tournoi olympique il restera une équipe de France supérieure à des nations dites « moins fortes » comme la Colombie ou la Nouvelle-Zélande, mais moribonde de joueuses leaders dont le talent fait basculer une rencontre, et toujours autant inapte à se sublimer dans les moments clés, un état d’esprit que l’on semble ne pas leur inculquer et qu’elles n’ont pas l’habitude d’aller chercher au fond d’elles dans leurs clubs. En face, quand on compare le Canada d’aujourd’hui et l’équipe hôte de son Mondial, on se dit que beaucoup de choses ont changé en un an… Dans les rangs tricolores, les mauvaises habitudes sont restées. Le résultat est là. Les Bleues vont rentrer à la maison bredouilles. Une nouvelle fois.

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