Bleues : des essais, mais pourquoi ?

Avec la convocation de Delphine Cascarino, le sélectionneur de l’équipe de France féminine, Philippe Bergerôo, a ouvert les portes de la maison bleue à une nouvelle jeune attaquante. Un choix qui soulève une question : pourquoi ces essais ne sont ciblés que sur le secteur offensif ? Explications.

 

 

 

 

En équipe de France, tout le monde a-t-il vraiment sa chance ? On peut effectivement se poser la question. Si, depuis qu’il est sélectionneur, Philippe Bergerôo a convoqué quelques jeunes joueuses avec du potentiel, toutes n’ont pas eu le « privilège » et le temps de montrer leurs qualités. Le but de ces convocations est alors peut-être davantage de tester la joueuse et de la découvrir dans un cadre différent de celui de son club. Pourquoi pas. Mais reste à savoir si la priorité de Philippe Bergerôo et de l’équipe de France est d’observer pour préparer l’avenir, ou d’avoir le groupe le plus performant possible à chaque rassemblement. Un mélange des deux.

Dernier exemple en date : Delphine Cascarino, la surprise de la liste pour Norvège-France. En effet, malgré un temps de jeu relativement faible en D1 et aucune rencontre disputée face aux cadors du championnat (huit matches joués, aucune titularisation), la jeune attaquante de l’OL a été convoquée par le sélectionneur des Bleues.

 
Bergerôo et la notion de groupe

S’il est rare de trouver un sélectionneur qui fasse l’unanimité au niveau de ses choix, les questions existent sur la logique de Philippe Bergerôo pour composer son groupe. Depuis le début de la saison, le sélectionneur des Bleues a parfois fait appel à des joueuses qui avaient peu de temps de jeu et de rythme avec leurs clubs. Kheira Hamraoui et Marie-Laure Delie en sont deux exemples. Avec respectivement seulement sept matches de D1 pour la première (cinq titularisations) et dix pour la seconde (quatre titularisations, quatre buts), le manque de temps de jeu pourrait s’avérer problématique à une moment de la saison. Toutefois, une marque de confiance, un encouragement à ne pas lâcher, peut s’avérer être une stratégie payante pour garder ces joueuses concernées. Surtout lorsqu’elles occupent une certaine place dans le groupe, même si Bergerôo a prévenu que le manque de temps de jeu pourrait être problématique à moyen terme. Pour l’instant aucune conséquence dans les faits. En revanche, qu’en est-il pour celles qui jouent et « performent » avec leurs clubs mais semblent « oubliées » des listes d’équipe de France ?

Pas de test en défense

Ces six derniers mois, certaines cadres tricolores ont connu la blessure. À l’image de Wendie Renard, Amandine Henry, ou encore Laura Georges. Des joueuses blessées qui n’ont pas forcément été remplacées par une autre évoluant au même poste…« Finalement la défense est la ligne qui ne bouge pas ou en tout cas pas avec de « nouvelles » joueuses, quitte à mettre Sabrina Delannoy ou Griedge M’Bock Bathy en latérale alors que ce n’est pas leur poste de prédilection », analyse Sandrine Dusang, consultante Foot d’Elles.

Contrairement à Charlotte Bilbault, la réserviste Julie Soyer n’a plus fait d’apparition dans le groupe depuis la fin de la préparation de la Coupe du monde. A 31 ans, la latérale de Juvisy ne rentrerait pas, a priori, dans les plans d’avenir du sélectionneur. En défense centrale, Kelly Gadéa (24 ans) réalise une saison complète à Montpellier (12 titularisations). Elle doit y être pour quelque chose si le MHSC possède la deuxième meilleure défense de D1. Pourtant, elle n’a plus été appelée chez les A depuis juillet 2012. Enfin dans le domaine offensif, là où Philippe Bergerôo s’est laissé tenter par les essais. Pas de Camille Catala (cinq réallsations en D1) ou de Julie Peruzzetto (huit buts). Pourtant, le sélectionneur a identifié depuis bien longtemps le mal français : l’efficacité devant le but. Ce qui a d’ailleurs coûté une place en demi-finale de la dernière Coupe du monde. Avec l’émergence de Marie-Charlotte Léger et Clarisse Le Bihan, il semble avoir trouvé des qualités qui lui conviennent.

 
Dans ce processus, on peut y voir aussi la volonté du staff de garder l’ossature de son groupe. D’autres sélectionneurs d’autres équipes par le passé ont soutenu que leur ligne de conduite était, non pas de prendre le meilleur élément à chaque poste, mais d’excellents éléments qui pouvaient aussi s’intégrer au mieux dans le collectif.

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